These days [ Klance ]

6. I'm a dumb teen boy

Anywhere but here, 20h49

Il se trouvait, qu'après avoir craché mes poumons pour poursuivre Lance et espéré gagner, malgré mon retard, j'avais quand même perdu. Heureusement, mes poumons avaient été sacrifiés pour une noble cause.
Une journée entière passée avec des gens. Je pensais pouvoir dire que nous étions amis maintenant.
Il faudrait que je pense à remercier Shiro.
À vrai dire, c'était un réel soulagement. J'étais vraiment anxieux à l'idée de mon intégration.

Même si je ne pouvais pas encore tout dire, à mes nouveaux amis, ils me semblaient tous assez perchés pour que je puisse, au moins, exprimer ma merde.
Et c'est ça, la vision que j'avais de l'amitié.

On avait été plutôt calme. Deux, trois poubelles renversées par Lance qui marchait à reculons, ou faisait des bonds sur les côtés à la vue de certains insectes; une sorte de bataille d'eau avec la fontaine de la matinée; une reproduction de Titanic, dans un skate park et une bataille de caillou.
Incidents tout aussi notables, Hunk s'était brûlé les fesses en faisant du toboggan sur la piste de skate, Allura était tombée avec une douceur déconcertante, en sautant d'un muret, et Lance avait fait une rencontre fortuite avec une énorme araignée et nous avait écorché les tympans.
Une belle journée quoi. Et tout à fait normal, pour eux.

Lance me tira de mes pensées en bifurquant sans prévenir à l'intérieur d'une pizzeria.
On était que tous les deux, les autres ayant préféré rejoindre le manoir pour se préparer à la rentrée de demain. Je crois que le brun en avait rien à foutre de cette rentrée, et moi je ne voulais pas me retrouver seul à stresser. Et puis je lui devais sa pizza...

Il poussa la porte et l'odeur caractéristique me frappa à l'instant où j'entrai. C'était étrange comme odeur. Ça rappelait beaucoup de choses, de souvenirs, auquel je ne pensais pas accorder de l'importance.
C'était la vieille pizzeria du bout de la rue auquel j'allais avec mon père, c'était les petits scooters qui faisait un bruit infernal quand je tachai de dormir entre les quatres murs abîmés de mon ancienne chambre, c'était les boîtes à l'arrière de ces mêmes véhicules, dont je me demandais sans arrêt, en passant devant, si je pouvais m'y enfermer et ne plus jamais en ressortir.
C'était un peu beaucoup de chose, sauf la pizza en somme.

-" Heeeyy Marco, you know what ? I've got to say, blue is a great color on you " ~ plaisanta Lance, en référence à la couleur des yeux du dénommé Marco.
Celui-ci, parfait stéréotype de l'italien aux fourneaux avec ses cheveux châtains tirés vers l'arrière et son tablier blanc attaché sur son débardeur gris trop large, dévoilant ses muscles, rétorqua en souriant :
- " Arrête un peu les disquettes c'est pas comme ça qu'on pecho j'tai dit ! "
- " Ohhh t'es dur, elle était bonne celle là... "
Marco exprima d'un geste sa dubitativité avant d'inviter Lance à s'approcher du comptoir.
Mais celui-ci, ne s'avouant pas vaincu si vite, revint à la charge :
- " Are you from outer space ? Because your body is out of this world ! "
Marco se contenta de lui faire un doigt d'honneur et disparu en cuisine.

Pour moi, Marco c'était un des nombreux malheureux personnages secondaires dans L'attaque des Titans. Mais malheureusement -enfin, heureusement pour lui- aucunes similitudes n'étaient à noter.
Sur le mur droit, au-dessus de quelques tables, des photos encadrées de personnalités italiennes me rappelait étrangement la cause du dérapage -et donc de la trame du film- dans Do the right thing. Une vieille radio trônait sur le comptoir et je m'attendais presque à ce qu'elle diffuse Fight the Power de Public Enemy, en référence.

L'endroit me plaisait beaucoup en tout cas.
À ma grande surprise, Lance demanda les pizzas à emporter et salua Marco une dernière fois, après avoir débité connerie sur connerie, pendant une bonne quinzaine de minutes.