15. We all go to hell

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Son regard me transperçait.
Mon cerveau tournait à vide avec la peur.

" I'm writing this letter and wishing you well "

Et puis merde.

" Mama, we all go to hell "

Je l'avais dis moi même : " demain, plus personne ne se souviendrai plus de rien ".

" Oh well now, Mama, we're all gonna die "

Je n'avais pas grand chose à perdre.

" Stop asking me questions, I'd hate to see you cry "

J'osai enfin poser une main sur sa hanche et une autre sur sa nuque. Frissonnant à son simple contact.

" Mama, we're all gonna die "

J'avais osé beaucoup de nouvelles choses ce soir. Est-ce que je pouvais en être fier ?

" And when we go don't blame us "

Est-ce que je pouvais arrêter de m'en vouloir ?

" We'll let the fires just bathe us "

Je croyais, oui.

" And when you go don't return to me my love "

J'approchai mes lèvres de son cou, inversant les rôles, et mordilla sa peau, laissant une petite marque.

" Mama, we're all full of lies "

Ses mains étaient pressantes. Il était si impatient.

" Mama, we're meant for the flies "

Mon t-shirt vola bien vite. Je dus me débattre pour pouvoir faire de même avec le sien, l'obligeant à arrêter ses caresses brûlantes pour quelques secondes.
Il revient à la charge, me poussant sans ménagement sur le lit, me forçant à me coucher.
Je caressai ses joues. Plongeant mes yeux dans les siens.
Il faisait toujours noir, mais la Lune était un peu plus brillante, se reflétant dans son regard.

" And if you would call me your sweetheart "

Nos respirations saccadées s'entrechoquaient avant l'heure. Mais il était temps. Il glissa sa main vers le bas. Il me faisait languir, caressant innocemment partout, sauf l'endroit qui réclamait de l'attention.

" I'd maybe then sing you a song "

Enfin, il saisit son point de convoitise doucement. Il commença un léger mouvement de va et vient, me laissant m'habituer à ce contact inconnu.
Rapidement, il vint frôler mon ventre de son visage, retraçant mes courbes que je trouvai si affreuses.

" But there's shit that I've done with this fuck of a gun you would cry out your eyes all along "

Je m'arquai violemment quand après l'avoir caressé, il entra un doigt dans mon entrée.
J'étouffai un gémissement quand il en enfonça un deuxième et commença à écarter ma chair, d'un mouvement en ciseau.

" We're damned after all "

Son mouvement de va et vient s'accélérera d'un coup, m'arquant encore une fois dans un long gémissement.
Un liquide blanc vint tacher les draps, me laissant tremblant, l'esprit embué.
Je me redressai, cherchant ses lèvres, comme pour me rassurer.
Comme si, seul son air était celui que je pouvais respirer.

" Through fortune and fame we fall "

Il retira ses doigts, les remplaçant par sa verge devant mon entrée.
Un question silencieuse se profila.

" And if you can stay then I'll show you the way "

Mais je ne le laissai pas la poser.

" To return from the ashes you call "

Le doute m'était réservé.

" We all carry on "

When the sun goes down, and the bands won't play

J'émergeais du sommeil, un violent mal de tête me frappant. Je reposai ma tête sur l'oreiller, après avoir piteusement essayé de la redresser, toute énergie m'ayant quitté.

Les événements de la veille me revinrent doucement en mémoire. Je ne réalisais pas encore, mais je n'avais rien oublié. Tout était bien trop important pour moi.
Je me retournai dans le lit, cherchant du bout des doigts la présence d'un homme qui devait se réveiller à mes côtés.
Mon coeur se serra douloureusement quand je me rendis compte que j'étais seul. Ma main ne rencontrait que des draps froids, abandonnés depuis longtemps.
Mon ventre se contorsionna en se demandant ce qu'il se passait.
Des millions de scénarios défilaient déjà dans ma tête.
Avais-je tout imaginé ? Non.
M'avait-il finalement laissé, une fois réveillé ? Peut-être.
Regrettait-il ? Je ne pouvais pas le savoir.

Je réussi à attraper mon téléphone, regardant l'heure sans faire attention à la quantité étonnante de messages reçus en une nuit.
Il était midi passé.

J'ouvris les notifications et me redis compte de ma chance au moment où je lus que Shiro m'avait prévenu qu'il dormirait dans la chambre d'Adam. Je n'ose pas imaginer sa réaction si il était entré dans sa -notre était plus juste- chambre et m'avais trouvé en compagnie de Lance.
Lance justement. Aucune nouvelle. Parmi toutes les vidéos qu'Allura m'avait envoyé durant toute la soirée -que je ne manquerais pas de regarder quand j'aurais retrouvé le brun- aucune notification ne venait de lui.

Je m'arrachai difficilement de mon lit et attrapai un Doliprane dans mes affaires -toujours un Doliprane à porter de main, c'était plus qu'une passion, un mode de vie.
Je pris rapidement une douche et m'habillai, réussissant à me sentir un peu mieux.

Avant de partir, je remarquai que ma guitare était toujours en vrac, sur le sol. Je m'empressai de la ranger, vérifiant qu'elle n'avait pas été abîmée. Une fois que je la savais hors de danger, je descendis dans la salle commune. Visiblement, certain pensionnaire c'était activé pour tout ranger. Elle avait retrouvé sa quiétude habituelle, bien loin de l'effervescence d'hier.

Je me dépêchais de sortir.
Mes pas me dirigèrent automatiquement vers le skateparc.
Même après six mois, même en plein hiver, même sous la pluie, c'était toujours là où il se rendait. C'était sa bulle, son monde.
Sa cabane. Et le plus étonnant, c'est que j'en avais la clé.

Je stressai sur tout le chemin. C'était une habitude de paniquer maintenant. De s'imaginer les pires épreuves.

J'avais peur.

Peur de ce que j'allais encore vivre à cause de lui.
Peur de la douleur que je me préparait déjà à devoir supporter.

Car je le savais, depuis que je m'étais rendu compte qu'il n'était plus là : il n'assumait pas. Pour lui c'était une erreur. Cela ne pouvait-être que ça.
Sinon pourquoi s'être enfuit ainsi ?

J'aurais tellement aimé, me réveiller à ses côtés. Pouvoir admirer son doux visage endormi, m'amuser de son tranquille air enfantin, m'emplir de son odeur si agréable. J'aurais eu tout mon temps pour réaliser, pour avaler, qu'enfin, c'était bon, ma souffrance était terminée.

Mais j'apprenais encore.

Je comprenais.

Petit à petit.

Ma souffrance, elle ne faisait que commencer.

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# 1046 mots

Mama ~ My Chemical Romance
Always remember us this way ~ Lady Gaga
( légende )

09/2020

These days [ Klance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant