12. The things that we could be

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On Holiday, 19h04

Les vacances étaient arrivées. Et qui disait vacances, disait arrêt des cours. Qui disait arrêt des cours, disait grâces mâtinées. Qui disait grâces matinées, disait soirées !
Et effectivement, ce soir, avant que la plupart des pensionnaires rentrent chez eux pour les vacances, une grande fête était organisée.
Elle était autorisée par l'administration, mais elle deviendra bien vite un peu plus illégale, sans grande surprise générale, je pense.

" Detention " de Melanie Martinez résonnait dans la chambre, me mettant de bonne humeur. La petite enceinte peinait à couvrir le vacarme du Rap US de notre voisin de chambre.

Je claquai la porte de la salle de bain, bien décidé à être un "bg" ce soir (ou juste préférant fuir Shiro qui tapait son meilleur déhanché).

Je me fuyais toujours devant le miroir, mon corps m'était toujours aussi dérangeant, mais je l'haïssais un peu moins. Quelque fois, je pouvais même passer devant la glace et me trouver passable.
Il m'était même arrivé de l'aimer, ce corps qui était le mien. D'y voir du positif.

Et ce soir était un de ces moments.
Et ce soir, j'arrivai à me préparer en souriant.

J'attrapai une brosse à dents qui traînait sur le lavabo, parmi toutes les affaires de toilette éparpillées, et commençait à chanter en m'en servant de micro.

Teenagers du divin groupe My Chemical Romance avait finalement eu bout des amateurs d'Eminem, de l'autre côté du mur.
Profitant de l'exclusivité musicale que nous avions, je le savais, que pour une courte durée, je débitais les paroles, dans mon anglais approximatif, tout en sautant en l'air, les bras au-dessus du visage.
Mes cheveux me couvraient les yeux, quand je secouai la tête, avec entrain. Je devais vraiment avoir l'air d'un emo, tout droit sorti des années deux-mille.

" Because the drugs never work they're gonna give you a smirk "

Et en réponse aux paroles, je continuai de sourire.

" So darken your clothes or strike a violent pose "

La musique était bien trop insolente de vérité.

" Maybe they'll leave you alone, but not me
"
Dans mes habits noires, j'essayais d'arranger mes cheveux, que j'avais moi même, ébouriffé dans mon quart d'heure de folie.
Je me regardai une dernière fois dans mon nouvel ami le miroir.
Je remontai le col de mon irremplaçable veste rouge et (dans un magnifique roulement de fessier) tirai sur mon jean noir et laçai mes vieilles et inégalables Dr Martens. Sans oublier que mes mains étaient couvertes de mes mitaines de cuir qui ne me quittaient jamais.
En parfait punk/emo, j'avais déposé un peu de noir pour souligner mes yeux et fais attention à bien placer mes piercings aux oreilles en évidence.

Je sorti de la salle de bain, triomphant et me plantai devant Shiro. Celui-ci, ayant repris la main sur la playlist, avait remplacé MON My Chemical Romance par Born This Way de Lady Gaga, et était donc tellement concentré sur sa danse, que la seule chose qu'il trouva à répondre face à ma tenue de "bg", fut :

- " Mais c'est juste ta tenue de tous les jours enfaite. "

Extrêmement vexé, et comprenant - malheureusement trop tard- qu'il avait parfaitement raison, je m'adossai au mur, l'aidant à choisir avec aigreur, ce qui faisait le moins cliché entre les fleurs ou juste "son sourire ravageur", pour aller chercher Adam -son mec- devant sa porte à l'autre bout du couloir.
Je mis fin à la conversation -et à l'espérance de vie de mes oreilles et celles d'Adam- en lui conseillant de plutôt aller chanter une sérénade à sa fenêtre, avec une rose entre les dents.

These days [ Klance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant