A few weeks later, 17h35
C'était vide.
Moi.
Le silence.
Et lui.
Je stressai. Roulé en boule sur mon lit. Mon ventre se contorsionnait.
Il était là, juste à côté de moi.
Et je mourrais d'envie de le prendre par la taille. De me coller à lui.
De m'emplir de son odeur.
Je mourais d'envie de me perdre dans son épaule, de jouer avec ses cheveux, de lui embrasser le cou de mes lèvres.Mais je ne faisais rien.
Je restai en boule. Sur mon lit. À quelques centimètres de lui. N'osant ni le regarder, ni le toucher. N'ayant plus rien à lui dire pour briser le silence.
Il regardait son téléphone fixement, me laissant me faire noyer par les vagues de mes pensées.
J'inspirai.
C'est important parfois.
J'expirai.
C'est nécessaire paraît-il.Je comptais le nombre de respirations, je la contrôlais. Pour être sûr qu'elle ne cesse jamais de fonctionner. Pour me concentrer sur autre chose que la tempête de mes pensées.
J'étais fatigué. Fatigué d'attendre des choses qui ne venaient jamais. Exténué même, d'espérer et vouloir des choses qui ne se produisaient que dans ma tête.
Ma tête, justement, parlons-en. Elle débordait. Mes pensées étaient bien trop volatiles. Elles s'envolaient dans tous les sens, dans un grand fouillis effrayant.
Je ne savais plus ou me mettre dans ce fracas géant.Le mal me gagnait.
C'était la première fois qu'à ses côtés j'allais mal. J'aurais peut-être pu lui dire. Peut-être dû lui dire... Mais je ne voulais pas le saouler. Je ne voulais pas qu'il comprenne que je faisais parti des gens qu'il détestait tant : ceux qui vont mal sans raison.
" He stays home from work this time "
Et la musique résonnait.
" He never really told his wife "
Partout.
" He never really told a lie "
Sauf en moi, pour une fois.
" But this time he decides that it's all right "
Je ne la connaissais pas.
Mais quelque chose me disait que j'allais l'entendre à nouveau." It's alright "
Mais quelque chose me disait que je ne l'aimerai pas.
" No one really knows his mind "
Parce qu'elle me rappellerait un peu trop moi.
Parce qu'elle me rappellerait un peu trop mon impuissance.
Parce qu'elle me rappellerait la douleur, de savoir Lance si près de moi.Mais en même temps bien trop loin.
" And no one knows behind his eyes "
Elle me rappellerait que je n'avais pas osé.
" The man deserves a medal but "
Car finalement tout était une évidence.
Tout ne se déroulait que dans mon imagination.
Et j'étais le seul à espérer." He's never really won a prize before "
Son visage était impassible.
Neutre.
Si doux.
Ses yeux étaient si vagues.
Ils pensaient lui aussi. En même temps que son pouce faisait défiler son écran.
Il était ailleurs.
Et une partie de moi espérait que son esprit était tourné vers le mien.
" He goes to lock the door "
Je coupais net à mes pensées. Depuis quand étais-je devenu si sentimental ?
" He is falling in love
He knows it's enough
And the world looks down and frowns "Je me levai finalement.
Est-ce que je me l'étais déjà avoué ?Je l'aime ?
Oui.
Mais est-ce que je me l'étais déjà affirmé ?Je l'aime.
Voilà c'était fait. C'était simple pourtant.
Alors pourquoi étais-je incapable de lui dire ?
" Get up Johnny Boy "
Parce que j'avais peur.
Et enfaite je me comprenais un peu.
J'avais pitié de moi même.Et je l'aimais bien trop pour risquer de le perdre.
Chambre d'internat, trente-cinquième jour d'errance, 23h39
Deux mois.
Deux mois que je l'aimais à sens unique. Deux mois que chaque gestes, chaque paroles de Lance me brisaient.
Deux mois que l'espoir me serrait le coeur à chaque instant, avant que la réalité ne revienne me frapper.
Deux mois que j'avais mal.
Deux mois que la Lune brillait plus fort.
Deux mois que les nuits étaient plus longues.Deux mois que mes rêves se confondaient avec la réalité.
Je n'avais jamais été très sentimental jusqu'alors. Je me découvrais cette facette avec douleur.
Avec larme de rage.Je faisais des efforts. Je laissais des indices, de temps en temps.
Je voulais qu'il se questionne.
Comme je me l'étais tant demandé.Je voulais qu'il me remarque. Je voulais qu'il me détache des autres.
Mais j'étais le même.
Il baladait innocemment ses mains sur moi. Comme sur tout le monde.
Il me prenait dans ses bras. Comme tout le monde.
Il flirtait. Comme avec les autres.Mais je voulais être différent.
Et je le voulais tellement que ça serrait au fond de moi.
Et ça serrait si fort que je gardai finalement pas tout au fond de moi : les larmes coulaient parfois.______________________________
#780 mots
Johnny Boy ~ Twenty One Pilots
09/2020
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These days [ Klance ]
Fanfiction[ Klance ] Keith c'est le mec "différent" qu'on connait tous. Celui qui marche seul, écouteurs enfoncés dans les oreilles, inlassablement. Celui qui s'énerve seul, chaque soir et chaque matin, écoutant sans cesse les mêmes refrains entraînant. Ce...