19. Pretend that you were just some lover

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Imagine me and you, I do

Le soleil, haut dans le ciel, me réveilla et m'ébloui, m'obligeant à garder les yeux fermés et mon avant bras sur mon visage.
L'avantage d'une soirée sans alcool -ou le désavantage pour certain-, c'est que le lendemain matin, même si cela paraît improbable, impossible, un peu fou, et j'irai même jusqu'à grotesque, tout est vrai.

Ma tête tournait sous les souvenirs et le manque de sommeil. Mon coeur cognait dans ma poitrine. Mes doigts fourmillaient.

Je me levai un peu trop rapidement et manquai de m'effondrer ( les chutes de tension, un plaisir ). La chambre était sans dessus-dessous.
Mais j'avais bien plus urgent que de la ranger, à l'heure actuelle.
Je devais retrouver Lance.

Il avait encore fuit hier soir.

Je ne m'attendais plus à rien. J'avais tuer l'espoir avant qu'il n'explose à nouveau. Mais je voulais lui expliquer. J'étais décidé à lui faire comprendre que je n'étais pas un jouet dénué de sentiments. Qu'il ne pouvait pas se contenter de profiter de moi, et mes émotions un peu trop emmêlées, puis de me laisser. J'étais prêt à lui montrer, que moi, en tous cas, je ne pouvais pas m'en contenter.

Je passais simplement de l'eau dans mes cheveux, en guise de préparation, puis m'habillais. L'opération était rendue difficile par les cadavres de canettes qui jonchaient le sol. Il était 10h37 quand j'attrapai mon téléphone et lu sommairement les notifications sur ma page d'accueil. La majorité était constituée de messages d'Allura me souhaitant une bonne nuit, avec une armada de smiley pervers. J'avais maintenant la certitude qu'elle était bel et bien la responsable de "l'interlude girl in red" d'hier soir. Merci Allura, grâce à toi je peux "décocher : baiser sur du girl in red, de ma liste de choses à faire avant de mourir", comme stipuler dans le message. Ce qui, je tiens à le préciser, n'a jamais fait parti de ma liste.
Je souriais, fatigué, mais très amusé, par ses bêtises.
Je vérifiai quand même son statut. Elle n'était pas en ligne, et au vu de l'heure d'envoi de ses messages, elle n'avait pu dormir que très tard, à coup sûr à cause des effets du Monster. Rectification : des Monsters... en effet, je pense qu'on ne reverrait pas Allura aujourd'hui. Le contre coup du trop plein de caféine allait être un peu violent.
Les autres notifications étaient de Pedge qui se plaignait d'avoir laissé son enceinte chez moi, suivi de "légères" menaces concernant l'état dans lequel iel allait la retrouver.
Je m'apprêtais à ranger mon portable dans ma poche, quand je reçu un message de Lance -je notais le timing incroyable, au passage- qui disait :

< Lance : Retrouve moi au pont

Keith * est entrain d'écrire * >

< Lance : Fin,
< Lance : Si t'arrive à marcher jusque là...
< Lance : ;)

Keith * a lu le message * >

Cette fois, je rangeai vraiment mon téléphone, avant que Lance, ce "gros pervers vicieux", ne me supplie de ne pas le laisser en "vu". Ce que je prenais un malin plaisir à faire.

Don't panic, no not yet

Je mettais donc rendu au pont, suite à sa demande. Ce n'était pas compliqué de savoir duquel il parlait. Dans un si petit village, il n'y avait qu'un seul pont.
Je passais à côté de l'église, marchant en plein milieu de la route récemment bétonnée, au vu de l'absence de trous et fissures, comme on pourrait s'y attendre dans ce coin paumé. Les vitraux de l'ancien bâtiment étaient recouverts d'un épais grillage, comme pour les préserver. De qui, je n'avais jamais réussi à comprendre.

Je suivis la route qui s'enfonçait vers la forêt, en coupant les champs qui renaissaient, grâce au printemps.
Il faisait beau, pour une fois.
Le soleil brillait, et éclairait le ruisseau presque asséché qui passait sous le vieux pont de pierre.
Lance, un sweat à capuche rabattu sur la tête, pour se protéger de la lumière aveuglante, m'attendait, allongé sur le rebord.
Il devait écouter de la musique, car il ne m'entendis, ni ne me vu arriver.
Je me plantai à côté de lui, et ne lui laissant pas le temps de réagir, je m'assis sur son ventre, l'écrasant à moitié.

Il se releva en sursaut et dans un éclat de rire, réaction normale, à cause de sa respiration que j'avais brusquement coupée, avec mon poids.
Il m'engueula pour la forme, pendant que je m'installais sur ses cuisses, plaçant mon visage face au sien. Il s'arrêta subitement de parler tandis que j'enroulais mes jambes dans son dos. Ses mains se posèrent naturellement sur mes hanches.
J'évitais soigneusement de rencontrer son regard.
Mon coeur battait puissamment. Mais j'étais serein.
Serein parce qu'il n'y avait plus de retour en arrière possible.

" Now I can't think of air without thinking of you "

Tout ce jouait maintenant.
Après, on ne pourrait plus faire semblant.
Semblant que cette amitié ambiguë nous convenait, semblant qu'on était heureux tous les deux.

" I doubt that comes as a surprise "

Je rapprochai mon visage du sien et il fit de même, sans pour autant, que nos lèvres se rencontrent. Pourtant nos souffles jouaient déjà.
Aucun n'osait franchir la barrière. L'enjeu était trop grand.
Mais après tout, un risque ça se prend.

" And I can't think of anything to dream about "

Je l'embrassai.

" I can't find anywhere to hide " 

D'un léger effleurement de mes lèvres sur les siennes.
Puis je me reculai.

C'était à lui de faire le reste.

" And when I'm hanging on by the rings around my eyes " 

Je plantai mes yeux dans les siens. Ils brillaient au soleil, les rendant presque plus clairs. Ils brillaient tellement qu'on aurait presque pu penser qu'il pleurait.

Mais il souriait.

Et il me disait " Je t'aime ".

" And I convince myself I need another "

Et moi je l'avais tellement attendu que ça ne faisait pas le chemin jusqu'à mon cerveau.
Je me rendis compte qu'il attendait peut-être une réponse. Quelque chose en retour. Même, juste quelque chose, tout court.
Et je lui avais répondu : " Moi aussi " .
Parce que c'est comme ça qu'on fait non ?
Parce que c'est comme ça que ça doit se passer non ?

Et je ne me questionnai même pas. Pourquoi tout ce temps, pourquoi tout ça maintenant ? Pourquoi m'avoir laissé me blesser, pour tout oublier. Pour tout laisser derrière.
Pour finalement me dire tout ça.

Et je ne me questionnai même pas. Car tout ça était derrière.

Et je ne me questionnai même pas, parce que j'étais heureux de ce qui ce passait, tout en sachant très bien où cela me mènerait.

" And for a minute it gets easier to pretend that you were just some lover "

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#1100 mots

Happy Together ~ Gerard Way/ version originale de The Turtles ( légende )
Miss Missing You ~ Fall out Boy ( légende)
Love is a Laserquest ~ Arctic Monkeys

10/2020

These days [ Klance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant