⊱ I love you ⊰

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Chanson : I Love You - Woodkid

Il était environ huit heures lorsque Katsuki Bakugo s'engouffra dans le métro. L'heure de pointe par excellence. Alors il était coincé entre un groupe de lycéens pré-pubères et une vitre à l'hygiène douteuse. Le début d'une journée banale pour le jeune blond. Pourtant ça ne l'était pas. Cette journée avait commencé de façon, mouvementée, c'était le mot. Si le terme « mouvementé » décrivait parfaitement son début de journée, alors le terme « chamboulé » était approprié pour qualifier sa réaction.

Coincé dans la foule, il repensait à ce début de journée pour le moins chaotique. Il le savait, il s'y était attendu.


"Oh boy your eyes betray what burns inside you."

« Oh garçon tes yeux trahissent ce qui brûle en toi. »


On pouvait aisément dire que le vert n'était pas discret pour un sou. Mais Katsuki, bien qu'il l'eût remarqué des mois auparavant, refusait de le reconnaître. Il s'était volontairement voilé la face. Il ne voulait pas souffrir, ce n'était pas le moment, alors il avait tout nié en bloc.

Le wagon dans lequel il se trouvait se vidait peu à peu, alors il s'assit, le wagon se vidait, se remplissait, les gens entraient et sortaient, les stations défilaient et le blond lâcha un soupir à fendre l'âme. Ses pensées n'avaient donc aucune limite, sa tête se vidait, se remplissait, ses pensées allaient et venaient, elles défilaient. Sur le coup, il pensa que comparer le trafic du métro parisien à ses états d'âme n'était pas vraiment flatteur, mais il s'en moquait. A quoi bon ?

Arrivé à destination, il descendit nonchalamment du wagon et emprunta les escaliers qui menaient à la surface. Il avala une grande bouffée d'air et se remit en marche le plus vite possible, des écouteurs filaires enfoncés dans les oreilles, jouant des musiques plutôt joyeuses et énergiques. Il marcha sur le rythme de la musique pendant un bon quart d'heure, évitant de penser à quoique ce soit.

Il était propriétaire d'une boutique en périphérie de la ville. Une armurerie. Il ne savait pas trop quoi faire de sa vie, il ne voulait pas faire d'étude. S'étant lié d'amitié avec l'ancien propriétaire, il avait pris sa suite lorsqu'il avait décidé qu'il était temps de prendre sa retraite. Le voilà patron et gérant d'un commerce à 24 ans, il n'en avait jamais espéré tant, mais il s'estimait tout de même chanceux.

La journée passa vite, quelques clients réguliers étaient passés, ils appréciaient beaucoup Katsuki et il le leur rendait bien. S'il paraissait brut de décoffrage avec son air renfrogné et hautain, il n'était pas méchant et était très serviable. Après son passage éclair dans l'arrière-boutique, il ferma son commerce et se rendit au stand de tir.

Il aimait le tir, en même temps en tant que proprio d'une armurerie, il fallait bien qu'il ait un intérêt pour les armes. Il aimait donc le tir. Lorsqu'il tirait, il pouvait se défouler, il pouvait avoir le contrôle. Il aimait tout contrôler, mais ne contrôlait rien. Ironique n'est-ce pas ?

Katsuki avait un raisonnement des plus paradoxales. Il voulait avoir le contrôle sur toute chose, mais laissait le destin contrôler sa vie. Il se disait que si telle ou telle chose se produisait, c'est qu'il devait en être ainsi. Alors s'il avait perdu Izuku, c'est qu'il devait en être ainsi. Il se disait qu'il devait laisser les choses se faire, et ne pas bousculer l'ordre naturel des choses.

Il voyait Izuku s'éloigner de jour en jour mais ne s'en inquiétait pas. Cette fois-ci il ne misa pas sur le destin, mais sur la force de leur amour.


"I was synchronized with you

But now the sound of love is out of tune"

Pour la première foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant