≖ You're beautiful ≖

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Il était tard, Shoto rentrait encore une fois très tard du travail. Il était crevé et avait encore carburé au café pendant toute une journée. Ce serait vous mentir que de dire que son régime alimentaire n'était pas constitué de 50% de café et de 25% de nicotine, le reste étant des aliments sous-vides, pas franchement de très grande qualité. Il s'était encore acharné sur son boulot et sur ses dossiers, tellement que Kirishima avait dû le forcer à faire une pause.

Revenons à nos moutons, Shoto rentrait du travail. Le garage ayant eu un problème ne pourrait lui rendre sa voiture que dans trois jours, alors il prenait le métro pour la troisième fois, ce soir. Ça ne le dérangeait pas, il rentrerait encore un peu plus tard mais comme personne ne l'attendait, il pouvait prendre tout le temps qu'il voulait.

D'ailleurs cela faisait trois jours qu'il se trimbalait avec cette écharpe, pliée soigneusement et rangée avec précaution dans son sac de travail. Il en prenait soin, on ne savait jamais, qu'il recroisait le jeune homme blond. Il se demandait même s'il le reverrait un jour. Il commençait à se dire qu'il ne le recroiserait jamais.

Ce jeune homme l'avait profondément marqué. Toute cette tristesse, cette angoisse, et tous ces sentiments négatifs qui émanaient de lui. Il voudrait comprendre le beau blond, mais comment vous dire qu'abordez un homme dans le métro à 22h pour lui demander comment ça allait dans sa vie, ce n'était pas très civilisé, c'était même carrément bizarre. Il s'était sentit bouleversé, il en était encore tout retourné, il ne pouvait pas expliquer pourquoi, mais ça l'avait touché, ça l'avait profondément touché et surtout, ça lui avait fait mal. C'était comme si tout le malheur du monde s'était écroulé sur ses épaules, après coup, il avait eu l'impression d'être Atlas, condamné à porter le poids colossal du ciel pour l'éternité.

Il avait du mal à oublier sa mine accablée, ses yeux fixant le vide, son corps avachi, ses mains qui semblaient moites et qui n'arrêtaient de se triturer entre elles, le soulèvement de son corps lorsqu'il semblait pousser de longs soupirs silencieux. Et il n'arrivait pas non plus à effacer son visage de son esprit. Ses cheveux blonds cendrés, mal coiffés et qui semblaient indomptables, ses yeux rouges, de magnifiques rubis, sa mâchoire qui se crispait pour ensuite se détendre et se crisper de nouveau. Il ne pouvait pas l'oublier. Son image s'était ancrée dans son esprit et ne le quittait plus.

Dès lors qu'il fermait les yeux alors cette image s'imposait à lui. Il ne parvenait pas à la chasser. De plus, plus il le voyait, plus il avait envie de le revoir mais se doutait bien que ce ne serait pas aussi facile que ça en avait l'air. Et puis il commençait à trouver que ce visage, celui qui le tourmentait sans cesse, était plutôt charmant, il fallait l'avouer. Shoto ne voulait pas se l'avouer mais il finit par se dire que finalement, il était vraiment pas mal du tout et qu'il était carrément mignon. Mignon n'était pas le terme approprié, c'était trop enfantin. Non ce jeune homme n'était pas mignon, il était beau, terriblement beau et diablement attirant.

« My life is brilliant.

My love is pure.

I saw an angel.

Of that I'm sure. »

« Ma vie est brillante.

Mon amour est pur.

J'ai vu un ange

De ça je suis sûr. »

Jamais un inconnu ne lui avait fait cet effet, il se sentait attiré par lui et frustré. Frustré de ne l'avoir jamais revu, frustré que ce ne soit qu'un inconnu rencontré dans le métro, frustré du fait qu'il ne le reverra probablement jamais.

Pour la première foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant