Pour la première fois

Say You Won't Let Go

Après une longue semaine, Katsuki décida finalement qu'il était temps d'aller acheter ces foutues fleurs. En effet, cette semaine avait été mouvementée, dans un sens. D'abord il avait récupéré son caractère habituel, un caractère bien trempé, et surtout, un caractère de merde. Aussi son orgueil, d'après Kirishima et Denki, semblait avoir doublé, et ses pics de colère crevaient le plafond. Ce qui était sûr c'est que lorsque Shoto le reverrait, il v errait un Katsuki vraiment différent et surtout en pleine forme, mais ce n'était pas le sujet. Pendant cette semaine, il n'avait pas arrêté de penser à ce qu'il allait bien pouvoir lui dire en lui offrant ce bouquet, puis il eut une sorte de révélation. Etant donné que son égo lui interdisait de faire sortir des niaiseries de sa bouche, et que Shoto avait utilisé les paroles d'une chanson pour lui révéler ce qu'il ressentait, il ferait pareil. Suffit de trouver la bonne chanson, se dit-il. Alors il avait cherché, à chaque fois qu'il entendait une chanson comprenant le mot « love », il prenait note du titre et consultait les paroles. Il avait cherché pendant cinq jours, jusqu'à tomber miraculeusement, sur le « St Graal ». C'était absolument parfait. Et niais. Mais c'était beau et ça résumait parfaitement ses pensées.

Maintenant les fleurs, Quelles fichues fleurs devrais-je choisir, se demanda-t-il. Alors il regarda sur le net. Après un bon quart d'heure de recherches et quelques idées en tête, il se prépara à aller chez le fleuriste. Alors il prit sa veste et ses clés et s'en alla d'un pas pressé, une jolie carte à la main.

La devanture de la boutique état joliment décorée, quelques petits étalages de fleurs étaient fièrement dressés sur le trottoir, affichant un panel de couleur incroyable. Sur la porte, un écriteau affichant le nom de la boutique, Rei's flowers, Les fleurs de Rei, gigota lorsqu'il la poussa pour entrer. Il regarda autour de lui, à la recherche du ou de la fleuriste qui pourrait l'aider, mais personne ne daignait se montrer. Alors il appuya énergiquement sur la sonnette mise à disposition des clients, sur le comptoir, à côté de la caisse.

Alors une jeune femme apparue comme par magie, bondissant de l'arrière-boutique. Mon Dieu qu'elle à l'air énergique, elle va me faire tourner en bourrique c'est sûr, pensa Katsuki. Elle avait les cheveux mi-long, blancs parsemés de quelques mèches rouges, des lunettes et un « stupide » sourire vendeur qui fendait son visage.

- Que puis-je faire pour vous aider ? Vous cherchez quelque chose en particulier ? Vous avez...

- J'ai besoin de savoir si vous avez des tulipes rouges ou des rhododendrons, c'est tout, la coupa-t-il.

Loin de se laisser démonter par un client désagréable, elle lui présenta les deux bouquets de fleur. Il hésita longuement en regardant ceux-ci, alors il mit son égo de coté et demanda conseil.

- Vous me conseillez quoi ?

- Ça dépend de votre situation avec la demoiselle.

- C'est un homme, fit-il remarquer lassement.

Elle reprit comme si de rien était, toujours aussi énergique et pas choquée le moins du monde.

- Alors, les rhododendrons signifient un premier aveu amoureux, si c'est la première déclaration de votre vie alors prenez celle-ci. Si non, les tulipes rouges signifient une déclaration d'amour, comme les roses mais elles sont plus discrètes.

Il réfléchit puis décida de prendre les tulipes. Il l'indiqua à la fleuriste et lui demanda de les emballer le plus joliment possible. Avant de régler sa note, il lui demanda d'agrafer la carte qu'il avait précédemment rédigé. Il s'en alla, satisfait. Satisfait et stressé, super stressé.

Il se rendit chez Shoto, Est-ce que c'est vraiment une bonne idée de faire ça, se demanda-t-il. Il se dit que c'était un peu lâche, mais il voulait absolument faire « tout comme Shoto ». Alors il monta jusqu'à son appartement, déposa les fleurs sur le pas de sa porte, puis s'en alla comme un voleur. J'suis vraiment un péteux y'a pas à dire, pensa-t-il. Il avait l'impression de suer à grosse goutte, des sueurs froides s'emparaient de lui tant il était anxieux à l'idée de la réaction de Shoto. Et s'il ne voulait plus le voir ? Et s'il avait été vexé par Katsuki, de n'avoir pas répondu à sa déclaration ? Et s'il l'avait tout simplement oublié ? Son ventre se tordait sous ces pensées défaitistes. Il ne s'était pas posé ces questions avant d'écrire cette foutue carte, ni avant d'acheter ces fichues fleurs et c'était seulement maintenant qu'il y pensait, Mauvais timing, songea-t-il.