Une Histoire de Poulpe

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Zedd se rendit en cours le lendemain et s'excusa de son absence auprès de ses camarades. Comme il n'avait pas de portable, il avait été dans l'incapacité de les prévenir et de leur dire qu'il allait bien pour éviter qu'ils ne s'inquiètent. En même temps il savait très bien que même s'il en avait eu un il n'aurait probablement pas pris la peine de les prévenir, mais ce n'était qu'un détail sans importance.

Ce qui était loin d'être un détail en revanche c'était les larmes étranges du poulpe dont la prof d'anglais ne tarda pas à en demander l'origine au concerné.

— Mais ce ne sont pas des larmes, répondit Koro en montrant son visage où l'on pouvait discerner en tout quatre sortes de trous, ça sort de mon nez, mes narines sont juste à côté de mes yeux !

— Ça porte à confusion ! s'exclama la classe d'une seule voix.

— Ah je ne sais pas ce que j'ai, je me sens bizarre depuis hier...

Zedd fixait le professeur qui continuait de répandre son mucus partout. Soudain Terasaka fit son entrée dans la salle de classe et le poulpe lui sauta presque dessus, apparemment très heureux de revoir son élève. Mais ce n'était pas réciproque à en juger par la réaction de l'élève en question qui le repoussa, essuyant tout le mucus qui lui était tombé dessus avec la cravate de l'enseignant.

— Bon le poulpe il est grand temps que tu crèves. Viens après les cours à la piscine. Ton point faible c'est l'eau non ? Et vous autres, dit-il en s'adressant à ses camarades, vous allez m'aider !

— Attends, tu te prends pour qui ? s'exclama Maehara. Tu ne nous aides jamais lorsqu'on prépare des assassinats et d'un coup tu nous donnes des ordres ?

— Très bien, alors les dix milliards seront juste pour moi !

Il sorti ensuite de la salle et Nagisa le suivit pour lui parler. Pendant ce temps, les élèves se plaignaient de leur camarade qui était de plus en plus difficile à supporter. Koro, lui, semblait heureux à l'idée d'être tué et il demanda à ses élèves de venir tout de même assister à l'assassinat.

Zedd était un peu perdu. Il n'avait été absent qu'une petite journée et pourtant tant d'événements semblaient s'être produits qu'il ne comprenait pas tout. Mais il dû repousser ses question car le mucus avait commencé à envahir la salle et durcir, bloquant certains élèves dont le noiraud. Ils mirent du temps à s'en sortir et tout nettoyer.

Puis la fin des cours arriva et tous les élèves se dirigèrent vers la piscine. Tous ? Non, car deux d'entre eux résistèrent à l'insistance du poulpe.
Zedd et Karma étaient dans la forêt, installés contre des arbres, le premier étant assis et le second debout.

— Il s'est passé quoi hier ? finit par demander le noiraud.

— Terasaka à un peu pété les plombs. Enfin c'est pas comme s'il était capable de tuer cet abruti de poulpe, mais il y a quelque chose d'étrange.

— Et pourquoi t'y es pas allé alors ?

Karma haussa les épaules et sourit d'un air mystérieux.

— J'avais pas spécialement envie de participer. Et toi ?

— Tu me demandes vraiment ça ? T'as toujours pas compris que j'en ai rien à foutre de toutes ces histoires d'assassinat ?

— Justement, fit le rouge, pourquoi tu ne veux pas ? Dix milliards ça ne t'intéresserai pas ? Ce serai la belle vie avec ça.

— La belle vie ? Non, désolé, mais je suis un gamin égoïste et capricieux qui en a rien à faire de sauver la Terre. On meurt tous un jour non ? Que ce soit en mars à cause d'un poulpe jaune ou dans des dizaines d'années. D'un stupide accident d'escalier ou parce que quelqu'un s'est décidé à détruire la Terre. Quoi qu'il arrive on finit par crever et se retrouver enfermé dans une boîte six pieds sous terre.

— Tu la tiens d'où ton histoire d'escalier ? Karma souriait d'un air moqueur.

— De ma mère, répondit Zedd en fixant le rouge dont le sourire se décomposa en entendant la suite. Elle s'appelait Kuina Dow, elle était mariée à mon père, et elle est morte il y a un peu plus d'un an en tombant dans les escaliers. C'est fragile le corps humain, pas vrai ? Zedd souriait en racontant ça comme s'il s'agissait d'un bon souvenir. J'aimerais bien te dire que c'est moi qui l'ai poussée, mais malheureusement elle a juste trébucher en haut des marches et s'est brisée le cou dans la chute.

Zedd soupira et leva les yeux vers le ciel tandis que Karma le regardait, un peu surpris par ses révélations. Il s'apprêtait à lui poser une question quand un bruit d'explosion suivi de plusieurs cris parvinrent jusqu'à eux. Immédiatement ils se levèrent pour courir jusqu'à la piscine où ils trouvèrent Terasaka qui semblait complètement choqué. L'eau de la piscine était vidée, Zedd parti donc en courant suivre le chemin par lequel l'eau s'était échappée pendant que le rouge s'occupait du troisième.
Zedd fini par arriver au niveau de la cascade et vit que Koro avait déjà sauvé la majorité des élèves, malheureusement ses tentacules étaient imbibés d'eau et Itona, que notre noiraud ne s'attendait pas à voir, était prêt à se battre.

Karma arriva ensuite et quelques temps après ce fut le tour de Terasaka. Ce dernier finit par expliquer qu'il s'était complètement fait avoir par Shiro, l'homme en blanc, et qu'il avait affaibli le poulpe pour permettre à Itona d'être capable de le battre. Après un discours assez ennuyeux selon Zedd, Terasaka finit par dire qu'il souhaitait être contrôlé par Karma, ce que le noiraud jugeait plutôt risqué vu les idées tordues que pouvait avoir le rouge.
Mais ce fut finalement grâce à l'une de ces idées tordues que les élèves parvinrent à avoir Itona et l'obliger à battre en retraite avec le poulpe. Zedd resta en haut de la falaise, observant ses amis s'amuser de leur victoire et riant légèrement en voyant Nakamura et Terasaka mettre Karma à l'eau.

Finalement, le noiraud tourna le dos à cette scène et partit, descendant la colline pour rentrer chez lui. Il commençait à se sentir mal, et il savait parfaitement d'où ce mal provenait.
Il rentra chez lui et prit une douche froide assez longue. L'eau froide l'aidait beaucoup à apaiser cette sensation, mais il savait très bien que ce n'était pas suffisant.

Il prépara ensuite un repas qu'il mangea seul et il laissa le reste à son père qui rentrait tard ce soir. Le pauvre adulte avaient accumulé pas mal de fatigue ces derniers temps, finissant parfois tard, parfois tôt, commençant tantôt plus tard, tantôt plus tôt. C'était difficile à gérer pour lui mais il se débrouillait et n'en parlait pas à son fils qui s'inquiétait déjà bien assez à son sujet.