Chapitre 10

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Même derrière tes déceptions et tes tentatives d'approche ratées, tu gardais ton sourire. Comme si, quoi que je fasse, tu accepterais, quitte à être blessée ou désolée.

— Il n'y a pas de place, soupire mon père en regardant à droite et à gauche pour tenter d'en apercevoir une malgré tout.

Les rues de l'école de danse de Maëlys sont blindées : pas un seul espace libre pour garer la voiture.

— Je vais te laisser y aller, comme ça, je vous attends ici et je vous récupère directement quand vous sortez.

— Pas de souci.

Je n'ajoute pas que la professeure de ma demi-sœur semble me mépriser et que j'aurais préféré ne pas lui faire face, mais bon, je ne vais pas compliquer la tâche. Je sors de la voiture et entre presque en trombe dans l'école, déjà en retard. Des parents attendent tranquillement en bavardant. Apparemment, je ne suis pas si à la bourre que ça. Je reprends mon souffle paisiblement, soulagée. Je n'avais pas franchement envie de me prendre une remarque.

— Peur de Mme Râleuse-et-je-fais-la-tête-pour-un-rien ? me demande une voix.

— Pardon ?

Je me retourne pour trouver la source de cette question, et je tombe sur une personne dont je ne sais dire s'il s'agit d'une fille ou d'un garçon, d'à peu près mon âge.

— La professeure de danse. Mme Tilda. Elle fait peur, n'est-ce pas ?

— Elle n'a pas l'air de m'apprécier.

— C'est la même chose avec tout le monde. Surtout moi.

Il/Elle lâche un rire et je lui demande pourquoi il/elle dit ça. Je vais l'appeler iel, parce que sinon, je vais me perdre.

— Disons qu'elle n'a pas bien pris mon abandon, soit disant lâche, alors que, soit disant encore, j'avais du talent. Une vraie teigne. Du coup, elle est un peu sèche avec mon frère.

— Parce qu'elle ne l'est pas avec tout le monde ? dis-je avec un sourire. D'après Maëlys, elle est stricte. Mais bon, ça ne semble pas la déranger plus que cela. Elle doit aimer la rigueur. Il faut dire qu'elle est tellement vive et énergique, la danse, ça doit la canaliser un peu.

— Tu es la sœur de Maëlys ? s'étonne-t-iel. Je ne t'ai jamais vue ici avant. Et pourtant, j'ai participé et assisté à un grand nombre de gala de danse, si ce n'est tous.

Iel me dévisage, probablement pour trouver une quelconque forme de ressemblance entre elle et moi. Je le coupe dans son élan en lui offrant une réponse.

— En fait, je n'habite pas ici. Je suis la demi-sœur de Maëlys. On a le même père, mais pas la même mère. Je viens seulement passer quelques semaines ici, ensuite je repartirai.

— Intéressant, commente-t-iel. Ça explique pas mal de choses.

Je hausse les épaules et iel se met à rire doucement.

— Tu as l'air mystérieuse, mais sympa.

— Ah parce que les deux ne sont pas compatibles peut-être.

Je lui offre un clin d'œil et un rire.

— Bonne répartie demi-sœur de Maëlys.

— Cassiopée.

— Cassiopée, ce sera.

Iel passe une main dans ses cheveux, pour ajoute avec un sourire.

— Tu me plais bien, Cassiopée. Tu as du caractère.

À l'ombre des cerisiers fleurissent des bourgeons d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant