Tu entretenais le mystère autour de toi et chaque découverte me surprenait. Ça me fascinait, car à côté de toi, j'avais l'impression d'être un livre ouvert pas très intéressant, mais tu me prouvais le contraire dès que je le mentionnais.
— Cassiopée ! me lance Louison alors que j'entre dans l'école de danse. Ça fait plaisir de te voir.
Iel aperçoit Helynnah qui me suit et la salue aussi.
— Madame Gretard ! Comment allez-vous ?
Alors qu'elle lui répond, je constate qu'elle ne porte pas le nom de mon père. Quand je pense que ma mère aurait tout donné pour l'avoir, ça me fait sourire. Je ne comprends pas comment il a pu passer de Maman à Helynnah : elles sont tellement différentes.
Leur discussion suit son cours, puis Louison revient vers moi.
— Et toi, fille de l'école de danse, comment vas-tu ?
Je laisse échapper un petit rire en entendant ce surnom. Je n'ai pas le temps de lui répondre car son frère lui saute dessus. Maëlys me serre dans ses bras peu après, puis prend la main de sa mère. Helynnah jette un regard à notre duo qui vient de perdre le fil de sa discussion et la possibilité de la continuer.
— J'ai l'impression que vous vouliez discuter, constate-t-elle.
— En effet, rit-iel. Mais ça risque d'être compliqué avec les deux morveux ici présents.
Les concernés commencent à répliquer qu'ils ne sont pas des morveux, mais Helynnah prend le dessus de la conversation en proposant de s'occuper d'Anatole pendant une petite heure, le temps qu'elle aille faire des courses. Maëlys sautille d'excitation à cette idée, et Anatole croise les bras en répétant que c'est l'heure du goûter. Louison sort alors une brique de jus d'ananas de son sac à dos ainsi qu'une brioche fourrée au chocolat. Les yeux de ma demi-sœur s'écarquillent, probablement avec une pointe de jalousie, alors iel lui tend la même chose, qu'elle accepte en riant. Pendant qu'Anatole et Maëlys grignotent, Helynnah réitère sa proposition, en assurant à Louison qu'elle les ramènera chez eux en voiture après. Iel accepte et propose qu'on aille se balader sur la plage.
On se met à discuter naturellement, même si on se connaît à peine. C'est tellement différent de l'ambiance que j'ai connue jusqu'à présent. Les gens ne venaient pas vraiment vers moi. On formait des petits groupes pour travailler et réviser, mais à part avec Emilia, je n'ai lié aucune amitié après le lycée. La distance, ça n'aide pas dans ces situations. D'ailleurs, je préfère ne pas imaginer ce que cela donnera avec les liens que je forme en ce moment. La conversation suit donc son cours, mais j'ai du mal à savoir comment accorder mes mots. Louison est tellement différent.e des gens que j'ai rencontrés, et je n'ai pas envie de le.a froisser en utilisant le mauvais pronom. Alors, la question sort toute seule.
— Je suis désolée si je vais paraître impolie, lourde ou juste trop curieuse, mais je ne sais pas quel pronom utiliser ou comment accorder les genres avec toi.
Louison se met à rire et sa réaction me surprend au plus haut point.
— Tu en as mis du temps, s'esclaffe-t-iel. En général, c'est l'une des premières questions qu'on me pose.
Un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres.
— Avant de te répondre, je veux savoir ce que toi tu en penses. Quel pronom te vient le plus naturellement ?
Iel ouvre les bras, comme pour me laisser le.a dévisager et prendre une décision. Et c'est impossible à mes yeux. Il n'y a ni signe penchant pour l'un ou l'autre. Les cheveux longs ne sont pas déterminants, pas plus que sa tenue vestimentaire.
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À l'ombre des cerisiers fleurissent des bourgeons d'amour
RomanceUn cerisier Un bel été Des bourgeons naissants Remplis de sentiments Cassiopée n'a pas vu son père depuis sept ans, et sincèrement, elle s'en serait bien passé. Après tout, il les a abandonnées du jour au lendemain sans prévenir. Mais, parfois, les...