Frère et Sœur

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Mais alors qu'ils allaient tous se lancer dans la reconstruction du camp, ils furent tous stoppés par des cris perçants. Némée du Lion reconnut aussitôt la voix de sa femme, Saqana.

"Itia ! Itia ! criait-elle."

Tous comprirent aussitôt ce qu'il se passait. Malheureusement, la chambre de Saqana était bien trop petite pour que tout le monde rentre. Némée et Itia s'y précipitèrent en urgence tandis que les autres se hâtaient de remettre en place les tentes qui étaient tombées. Enfin, "les autres" est bien grand mot. En effet, Ventado et Trakma s'éloignèrent un peu du camp pour se retirer au bas des montagnes. Mais malheureusement pour eux, cette tentative d'échapper à la reconstruction du camp n'échappa pas à Omorfos et son œil avisé.

Il prit donc lui aussi la décision de s'éloigner du campement pour les suivre. Mais une deuxième personne avait remarqué cette "fuite". Justinien suivit donc Omorfos, et par conséquent, les deux premiers. Une fois au pied des montagnes, Ventado et Trakma s'assirent pour méditer. Mais leur méditation fût bien évidemment troublée par Omorfos.

"Je peux savoir ce que vous faites les illuminés ?! Le Grand Pope nous a demandé de reconstruire les tentes ! Alors si vous comptiez échapper à cette corvée pour aller vous asseoir en position de la Jonquille et parler avec Bout de Gras, c'est raté ! Rien n'échappe à mon sens de l'observation...

- Tout d'abord, commença Ventado très calmement, ce n'est pas la position de la Jonquille mais celle du Lotus et il ne se nomme pas Bout de Gras mais Bouddha, misérable inculte.

- Ô ça va ! On n'a même plus le droit de se tromper ici, marmonna-t-il.

- Et de toutes façons nous avons l'autorisation du Grand Pope alors ce n'est sûrement pas toi et ta tête de sot à moitié remplie d'un cerveau faisant la taille d'un pois chiche qui va me dicter ce que je dois faire !

- Et bien, contrairement à ce que tu penses, Ventado, je ne suis pas débile et j'ai vite compris que tu essayes de me duper en me faisant croire que vous avez l'autorisation du Pope.

- Crois ce que tu veux, reprit Ventado, moi je n'ai pas de temps à perdre avec crétin dans ton genre, Omorfos. J'ai été très calme jusqu'ici, alors ne me pousse pas à bout ! De plus, je te rappelle que Trakma est là et que même s'il n'a pas dit un mot, il bout intérieurement. Si j'étais toi, je partirais d'ici avant de me faire envoyer à Yomotsu Hirasaka par mon confrère du Cancer.

- Cependant, TU N'ES PAS MOI !!! Et si le seul moyen de vous faire bouger pour que vous nous aidiez, c'est de vous lancer une Explosion Galactique dessus, je n'hésiterais pas une seule seconde ! Tu m'as bien compris, l'aveugle ?!"

Ventado fronça quelque peu les sourcils mais fit mine de pas être affecté. Il reprit, toujours aussi calme qu'au début.

"Je pensais que tu étais bien au-dessus ça, Omorfos. Je savais que ton frère était plus réfléchi que toi, mais, en revanche, je viens de découvrir à quel point tu étais dépourvu d'intelligence."

Omorfos, enragé, leva son poing afin de frapper Ventado. Mais il fût stoppé par Trakma qui se releva rapidement et lui donna un coup de pied dans le ventre, lui faisant cracher un peu de sang. Puis, le cancer leva son doigt vers le ciel qui s'entoura d'esprit azur. Le gémeau, quant à lui, croisa les bras au dessus de sa tête, prêt à déclencher son Explosion Galactique. Heureusement, le Pope arriva enfin et s'interposa avant de crier d'une voix forte :

"IL SUFFIT MAINTENANT !!! VOUS ÊTES DES CHEVALIERS D'OR, PAS DES GAMINS DE CINQ ANS !!! Je suis très déçu par votre comportement, à tous les trois... Pour ta gouverne, Omorfos, j'ai effectivement autorisé Ventado et Trakma à s'écarter pour méditer et donc, à ne pas participer à la reconstruction en vue d'une action capitale si nous voulons la victoire."

Omorfos et Trakma s'agenouillèrent alors que Ventado, toujours en position du Lotus, se contenta de baisser la tête en signe de respect.

"Je vous prie de m'excuser, Grand Pope. J'ai cru qu'ils tentaient d'échapper aux tâches que vous nous avez confiées... Je te demande également de me pardonner, Ventado : ce que je t'ai dit est plus qu'abject.

- C'est déjà oublié, Omorfos. Je demande également ton pardon, mes propos ont de loin dépassé ma pensée et sont complètement indignes d'un Chevalier d'Or. J'ai souillé notre image et notre droiture à tous de fange et de boue par mes paroles...

- Je suis désolé si je t'ai cassé une ou deux côtes, Omorfos. Mais bon, ça ne sera ni la première, ni la dernière, n'est-ce pas ?

- Bien, maintenant que vous vous êtes tous excusés, j'espère qu'un tel cirque ne se reproduira plus jamais au sein de la chevalerie d'Athéna."

Omorfos repartit en direction du campement afin d'aider les autres à le reconstruire. Mais quand le Grand Pope allait repartir, Ventado l'interpella. Ce dernier se leva et rattrapa le maître du Sanctuaire. Ils s'éloignèrent un peu pour discuter plus tranquillement.

"Votre Sainteté, il y a une chose qui me tourmente et j'ai pensé qu'il vaudrait mieux éclaircir ce mystère avant que je ne médite pour ne pas que cela me perturbe. 

- Tu as bien fait, mon ami. Alors qu'est ce qui te tourmente autant ?

- Sur le chemin menant au Mont Terrorra, j'ai ressenti un Cosmos qui m'était inconnu, pourtant il me semblait familier. Vous avez une idée de qui il pourrait émaner ?

- Dis-moi, n'aurais-tu pas ressenti ce Cosmos avant que vous n'alliez détruire ces piliers ?

- C'est à dire qu'au camp il y a énormément de Cosmos concentrés au même endroit... Tous les distinguer et savoir d'où ils proviennent est une chose presque impossible, même pour moi. Mais il est en effet possible que ce Cosmos ait été déjà présent au camp. Pour tout vous dire, je n'arrivais à distinguer que ceux que je connaissais bien : le vôtre et ceux des autres Chevaliers d'Or. 

-  Et, à ton avis, qui dans le groupe chargé de détruire le pilier n'était pas un Chevalier d'Or ?

- Héléna... Mais pourquoi n'ai-je pas pu savoir qu'il émanait d'elle ? C'est insensé !

- Sa familiarité a dû te perturber... 

- D'ailleurs, comment cela se fait-il qu'il me semble si familier ?

- Enfin, Ventado ! Je te connaissais bien plus perspicace que ça ! Son frère a disparu, ta sœur aussi... Peux-tu me rappeler la couleur des cheveux et des yeux de ta sœur ?

- Des cheveux bruns, comme la crinière d'un lion majestueux et des yeux d'un rose nacré comme celui d'une perle.

- Et comme par hasard, Héléna a les cheveux bruns comme la crinière d'un lion et des yeux d'un rose pâle... Peux-tu me dire également comment s'appelait ta sœur ?

- Héléna...

Saint Seiya- l'Avénement d'AresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant