Saint Seiya- l'Avénement d'Ares

Derniers jours de repos

Le lendemain, tout le monde s'était rassemblé autour de l'estrade en attendant l'allocution des leaders de l'Alliance. Justinien, portant l'Armure du Taureau, fût le premier à arriver. Il dût écarter de ses grands bras musclés les gardes qui entouraient l'estrade pour se frayer un chemin. Il monta sur le piédestal, toujours aussi impressionnant, toujours aussi rayonnant, toujours cette même prestance.

Puis un autre homme, plus mince que Justinien, se présenta sur l'estrade. Il portait un magnifique Épi étincelant de couleur turquoise. Il avait son casque calé entre son bras gauche et son torse et sa cape virevoltait derrière lui. Ses cheveux bruns étaient très bien coiffés, accentuant la classe qui se dégageait de lui. Le Cardinalum ! Il était toujours aussi beau, toujours aussi svelte et élancé, toujours ce grand sourire et l'air protecteur qui va avec.

Un troisième homme arriva, à la surprise générale. Il avait une longue barbe gris-argent qui lui arrivait à la taille et des cheveux courts de cette même couleur. Il portait un Épi gris, parsemé d'argent. Trois pans de tissu -l'un devant, les deux autres sur chaque côté-, étaient attachés à sa taille et se balançaient quand il marchait. Un sabre, rangé dans son fourreau, était accroché à sa taille. Blanko monta à son tour sur l'estrade. Il était toujours aussi mince et agile, toujours aussi séraphique avec ses belles ailes, toujours cette pointe de sagesse et cette barbe de Père Noël.

"Mes amis, mes très chères amies, commença Justinien (ou Aldébaran),  la mort de Saqana des Poissons est plus que regrettable et c'est pour cela qu'au lieu de partir aujourd'hui, nous lancerons l'assaut sur le Château, demain, aux aurores. Je pense que c'est mieux pour tout le monde. Ce siège du Mont Terrorra met nos nerfs à rudes épreuves, la pression est constante et la charge qui pèse sur nos épaules est grande, très grande.

- Il ne vous a pas échappé qu'une troisième personne nous a rejoints sur l'estrade, continua Ornë. Il y a déjà quelques jours que j'ai laissé ma robe de Cardinalum au placard pour porter l'Épi de Diamant du Hêtre. Vous savez sûrement ce que cela signifie : Blanko est à présent au même niveau hiérarchique que moi et c'est pour cela que nous prenons les décisions à trois, maintenant.

- Je me permet de vous rappeler en détails cette étape du plan, débuta Blanko. Crest est chargé de battre le deuxième conseiller d'Arès. Il se nomme Soulmaster du Lycanthrope. Il faudra le mettre au tapis le plus rapidement possible car il est dit que sa puissance est doublée lorsque la Lune est présente dans le ciel. Étant donné que nous partirons à l'aurore, la Lune risque d'être encore visible dans le ciel. Il faudra donc faire attention au début, mais plus le temps passera, plus il perdra en puissance et la fatigue ne devrait rien arranger. Pendant ce temps, Trakma se dirigera vers les appartements de Phobos. Il possède une garde personnelle composée de 6 Démons. Tu en as déjà tué trois avant le début de la guerre sainte. Tu engageras le combat avec les trois restants. Une fois les trois Démons battus, tu lanceras le combat contre Phobos. Crest te rejoindra une fois son combat fini. 

- Blanko et moi, reprit le Schôki du Hêtre, allons nous charger du Centurion du Darou qu'on appelle généralement "la Montagne". Au vu de la démonstration de puissance que nous a fourni Amos d'Ananta, je ne sais pas si on en ressortira vivant. Il y a un petit changement pour le prochain combat : Némée ira combattre "le Brasier" à la place d'Itia. Il fera équipe avec Aquillo du Verseau. Ne prenez aucun risque !!! Il semblerait qu'il ne nous ait montré qu'un infime fragment de sa puissance...

- Il reste un dernier Centurion, poursuivit Aldébaran. Il est communément appelé "le Rêveur" mais son véritablement nom est Borée du Baku, Centurion du Bataillon de la Terreur. D'après nos sources les plus fiables, il s'agit du Centurion le plus puissant. Il est bien au dessus d'Amos d'Ananta et de Diomède du Darou. Exypnos a déjà été confronté à lui et selon ses dires, son Cosmos est plus que colossal ! C'est Ventado qui est chargé de l'abattre. Pendant qu'à l'intérieur, nombre de combats feront rage, à l'extérieur, le reste de l'Alliance entourera le Château. Itia, Omorfos, Exypnos et moi-même servirons d'escorte à Athéna, Déméter et Ea pour qu'ils puissent porter le coup de grâce à Arès. Bien, nous vous avons exposé le plan dans sa totalité. Vous pouvez retourner à vos occupations mais n'oubliez pas d'être prêts à vous battre au prochain lever du Soleil !!!"

Chacun repartit pour faire ce qu'il avait à faire et, rapidement, l'amas de gens devant l'estrade fût dissoût. Ventado repartit à sa chère méditation, Itia et Omorfos allèrent s'entraîner, Némée alla s'isoler dans la montagne et Exypnos et Aquillo allèrent dans les appartements de ce dernier.

"Dis-moi, Aquillo, quand on se battait contre les Sirènes, moi et mon frère, on a été mis à mal au début. Et un aquilon chargé de cristaux de glace est entré dans le temple et a attaqué les Sirènes, ce qui nous a, au passage, sauvés. C'est toi qui en était à l'origine ? Tu m'avais pourtant dit que tu n'arrivais pas à parfaitement maîtriser la Cryopsychokinésie...

- Mon prénom à beau être une déformation du mot "aquilon", ce n'est pas moi qui suis à l'origine de celui qui t'a sauvé, mon amour.

- Mais qui, alors ?

- Enfin, réfléchis un peu !!! Quel autre Chevalier des Glaces serait assez puissant pour maîtriser la Cryopsychokinésie ? Un Chevalier plus puissant que moi, qui est capable de maîtriser parfaitement cette discipline avancée ?

- Crest, ton maître et l'ancien Chevalier du Verseau ?

- Mais oui, Exypinou !! Si ce n'est pas lui, t'as le droit de m'envoyer dans une autre dimension, rigola-t-il.

- Alors de un, tu ne m'appelles plus jamais par ce sobriquet abracadabrantesque ! Et de deux, je n'aurai jamais la force de t'exiler dans une dimension parallèle : je suis tellement fou de toi, Aquillounnet !

- Mais qu'est ce que tu parles bien, mon amour. Mais je te rappelle que c'est moi le spécialiste des langues, de la rhétorique et de la littérature donc si tu pouvais éviter de parler comme ça en public ça serait bien.

- Pourquoi ?

- Bah sinon à côté de toi, on va me prendre pour une brêle !!!

- Mais non, mais non, mon amour. Allons plutôt demander à ton maître si c'est bien lui qui m'a sauvé la vie."

Ils s'embrassèrent rapidement avant de se lever du lit d'Aquillo et de partir en direction de la chambre de Crest. Mais avant même qu'ils entrent dans la tente, une voix s'éleva de l'intérieur pour leur dire d'entrer.

"Maître, comment saviez-vous qu'on était là ?

- Humpf, quand on sent deux Cosmos complètement surexcités à notre porte, il est difficile de se tromper en déclarant qu'il y a deux énergumènes qui s'apprêtent à entrer. N'est-ce pas ?

- Si vous le dites...

- Que puis-je faire pour mon fils et son fiancé ?

- Eh bien Exypnos et son frère ont été sauvés par un alizé chargé de glace quand ils combattaient les Sirènes. Or, ce n'est pas moi qui ai créé ce vent, alors on s'est dit que c'était sûrement vous...

- Je me demandais quand est-ce que vous alliez enfin comprendre... Je me demande si le Grand Pope ne devrait pas changer de Piliers de la Connaissance. Parce que, franchement, il faut être complètement sot pour ne pas comprendre une chose aussi simple. Enfin, la jeunesse, je suppose....

- Mais je ne vous permet pas, s'énerva Aquillo. 

- C'est bon, Aquillo. On a la réponse à notre question. Allons nous coucher, à présent. Il faut qu'on soit en forme si on veut pouvoir tenir la route, demain...

- Oui, tu as raison, mon amour."

Ils repartirent donc dans la chambre d'Aquillo. C'était peut-être la dernière nuit ensemble, alors ils n'allaient quand même pas dormir séparés !!! Petit à petit, les lumières du camp s'éteignaient tandis que les étoiles apparaissaient une par une dans le ciel. Le ciel noir était magnifique. Rapidement, toute l'Alliance s'endormit. La journée de demain allait être rude, sanglante et épuisante...