Saint Seiya- l'Avénement d'Ares

Un Bouddha vient de s'éteindre

Ventado était médusé, stupéfait, ébahi. Jamais sa technique n'avait été déjouée si facilement. Elle n'avait même jamais été déjouée tout court. C'était tout bonnement impossible. Le Tenbu Horin allie défense et attaque, il est impossible de l'esquiver ou de la contrer. 

"Co-co-comment est-ce possible ? 

- J'ai encore modifié la réalité. Cette fois, j'ai fait en sorte que même privé de mes sens, je puisse voir, toucher, sentir, entendre et goûter. 

- J'ai-j'ai utilisé toutes mes techniques. Comment vais-je faire ?

- Telle est la question... Tu t'es honorablement battu, Ventado de la Vierge. Mais il est à présent temps de mettre un point final à ce combat. Ma technique est simple et efficace : elle me permet, en modifiant les règles de la réalité, de tuer toute chose vivante dans cette dimension, autre que moi. C'est la fin !!! THE GREATEST ANNIHILATION !!!"

Borée fit exploser son Cosmos. Une aura bleu-violacé apparut tout autour des deux combattants. Et, pour la première fois de sa vie, Ventado prit peur. Non, il n'avait pas peur de la mort. C'était plutôt la peur de perdre son combat. Oui c'est cela, la peur de ne pas avoir réussi à protéger la Terre. 

Mais pas le temps de réfléchir : l'aura indigo se concentra sur le Chevalier d'Or. Ce dernier avait beau être aveugle, il avait toujours réussi à "voir" ce qui l'entourait par l'intermédiaire de son Cosmos. Mais là, rien. Il ne voyait plus rien. Un noir total. Il ne savait plus où se trouvait Borée; peut-être avait-il disparu... 

Sentant la mort venir le chercher, Ventado repensa un instant à toute sa vie. La mort de ses parents, sa séparation avec sa sœur, sa rencontre avec Kalifa, puis celle avec Enki, ses longues années de méditation aux côtés de son maître et son frère, son arrivée au Sanctuaire, le jour où il a reçu son Armure d'Or, celui où il a prit Myuraä comme élève; mais aussi la mort de son maître, puis celle d'Enki, celle de son disciple aussi, ses retrouvailles avec Héléna et enfin, la mort de celle-ci.

Plus de moments de malheur que de bonheur, se dit-il. Une bien triste vie... Puis il fut pris d'un intense vertige. Ventado pensait vraiment que son heure était venue. Mais son malaise ne dura qu'un temps, et quand il retrouva ses esprits, il pouvait à nouveau "voir". Il pouvait se mouvoir, respirer et entendre. Était-il arrivé au Paradis ? Non, il était encore dans ce monde de ténèbres. Il se sentait épuisé comme il ne l'avait jamais été. Quelle drôle de sensation !

Puis, il vit le corps qui semblait sans vie de Borée. Il se précipita alors dessus, mais avec beaucoup de difficultés : tout son corps était ankylosé. Ventado arriva enfin à côté du Centurion, après de longues minutes. Ce dernier a dû sentir la présence de la Vierge puisqu'il ouvrit faiblement les yeux. Ils semblaient tous les deux à l'agonie.

"Ventado de la Vierge. Je me rappellerai à tout jamais de ce nom. Tu es le seul qui aies réussi à me battre. Le seul. Je n'ai jamais rencontré de personne aussi puissante que toi. Réussir à contrer le Greatest Annihilation et me battre par la même occasion. Tu es vraiment..... extraordinaire.

- Ai-je vraiment du mérite ? Je ne sais même pas comment j'ai fait pour contrer cette technique et t'emmener sur le chemin de la mort.

- Ô mais c'est très simple. Tu as réussi, en poussant ton Cosmos à son paroxysme, à modifier la réalité et les règles qui la régissent à ton tour. Le Greatest Annihilation a donc tué tous les êtres vivants se trouvant dans cette dimension, sauf toi. Je ne vais donc pas tarder à mourir, tu l'as compris. Mais toi aussi, tu vas bientôt mourir. Pour deux raisons : tu as brûlé ton Cosmos jusqu'au dessus du point à ne pas dépasser. Par conséquent, tu te fais consumer petit à petit. Mais en plus, l'existence de cette dimension est liée à la mienne. Quand je mourrai pour de bon, la dimension s'effondrera sur toi et tu périras. Ta mort est inévitable.