𝓢𝖆𝖓𝖌 4

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Ploc...ploc...ploc...ploc...

Le bruit continuel des gouttes d'eau tombant des petites fenêtres m'abrutissait.

Le grincement strident et familier de la porte du sous-sol qui s'ouvrait m'indiqua qu'un sbire du chef de ce gang de merde arrivait. Avec un peu de chance c'était surement le grand baraqué tatoué dans le cou. Ce mec là je ne pourrais pas dire que je le blairais mais disons que maintenant j'arrivais à supporter sa présence minime. Il me donnait mon plateau sans rien me dire, il ne jouait pas à me faire peur et surtout...c'était le seul qui avait bien voulu répondre à une de mes requêtes. Quand je lui avait demandé un jour l'heure qu'il était, il m'avait dit qu'à chaque fois que quelqu'un viendrait me donner à manger ce serait toujours à une heure fixe. Soit, midi pile. Depuis ce jour là, cet énergumène tatoué d'une salamandre du cou au crâne était monté un chouïa dans mon estime. Estime que n'avait, en aucun cas, le reste de ces chiens qui fréquentaient ce gang.

Les pas qui résonnaient dans le sous-sol étaient moins bruyant et lourd que d'habitude. Ce ne devait donc pas être la "salamandre" qui devait venir aujourd'hui.

Curieuse de savoir qui était venu me porter mon repas je me risquai à jeter un coup œil vers cette personne par les barreaux de la porte. J'eus alors un hoquet de surprise en me souvenant du jeune homme qui était venu une fois avec son familier, que je voyais arriver vers ma cellule. Je lui jetai un regard noir.
Cela faisait déjà une semaine depuis notre petite altercation. Je n'avais vraiment pas envie de le revoir.

- Du calme tigresse je suis juste venu te donner à manger. Évite de tout mettre par terre cette fois-ci.

Il se tenait devant ma cellule et pour accentuer sa phrase il leva devant lui le plateau dans lequel trônait de la nourriture. Puis, il le posa au sol, se redressa et ouvrit la porte de ma cellule pendant que son familier se tenait, prêt à me sauter dessus si j'essayais de faire quoi que ce soit à son humain. Ensuite il reprit le plateau en main qu'il posa sur la seule petite table présente dans l'espace en entrant ma cage. Après, il se recula de quelques pas et me fixa. Comme la première fois.

Plusieurs minutes s'écoulèrent sans que l'un de nous ne bouge. Je continuai de le fixer, lui faisant les yeux noirs. Il rigola en me voyant faire.

-Mange sans crainte tigresse, je ne vais pas te faire de mal. 

Sa phrase eu le don de m'énerver.

Je le fixai avec un regard encore plus noir ce qui le fit sourire, le faisant dévoiler ses dents blanches. Cela m'énervai encore plus alors je ripostai en lui crachant dédaigneusement :

-Va te faire voir !

-Hé calme toi tigresse. Dit-il en levant ses mains de chaque côté de sa tête.

-De toute façon j'ai pas faim ! Lui criais-je.

Pensant que ma haine allait le faire déguerpir je recollai mon dos au mur d'un air satisfait mais cet abruti en avait décidé autrement puisque il se rapprocha de la table pris la chaise à côté et s'installa dessus. Il se pencha alors vers le plateau tendant une main vers la nourriture.

C'est à ce moment là que mon ventre choisi de me trahir en gargouillant ce qui stoppa net le geste du jeune homme. Même son familier me regarda l'air de dire "menteuse". Gênée, je me recroquevillai dans mon coin. Alors, cet abruti, le moins gêné du monde continua son ascension vers mon repas et s'empara de la fourchette en plastique.

J'avais faim putain. J'avais tellement faim et ce connard était près à bouffer mon repas.

Furieuse, je me jetai en direction de la table en espérant récupérer mon dû. Depuis le moment où j'étais arrivée, je n'avais qu'un seul et maigre repas par jour. Maigre c'était le cas de le dire :
Une soupe et parfois un morceau de pain en plus.

J'attrapai d'une main le poignet du garçon qui tenait la fourchette, l'arrêtant dans son geste et frappai la table de l'autre. Le familier tendu comme un arc bondit vers la cage mais le jeune homme l'arrêta en criant son nom. L'animal s'immobilisa et me poignarda de son regard.

Je détournai les yeux du familier pour me concentrer sur son maître que je fusillai du regard.

-Bas les pattes...c'est mon repas. Lui dis-je en resserrant ma poigne sur son poignet.

-o...ok.

Il sembla perplexe voir étonné.

Je décidai donc de le lâcher et de prendre mon plateau mais en jetant un œil à ce qui était posé dessus je fus vite déçue par le vulgaire bout de steak à moitié cramé que contenait une assiette. Je grimaçai et me retournai à l'opposé de la table, dégouttée. Mais c'est alors que je vis du coin de l'œil mister chiant me sourire gentiment.

Énervée je retournai me blottir dans mon coin au fond de ma cellule. C'est à ce moment là, alors que je m'y attendais le moins qu'il s'approcha de moi. Son familier grogna mais ne bougea pas. Lui, s'arrêta devant moi et me tendit un truc. Je relevai les yeux et toisai la chose qu'il m'offrait, découvrant avec stupeur qu'il me tendait un kinder bueno.

-Je te conseille quand même de manger ta viande pour ne pas mourir de faim mais aussi de te délecter de cette sucrerie tout en la cachant. S'ils apprennent que je t'ai filé ça ils nous tueront tout les deux.

Je le regardai les yeux brillants. Ce geste...c'était juste magnifique, gentil, sympa alors que je ne l'avais pas été avec lui.

C'était trop beau pour être vrai...

Il s'agenouilla devant moi et me sourie, le bras toujours tendu avec la friandise au bout. Je lui sourie en retour.

C'était "vraiment" trop beau pour être vrai...

D'un coup je revenais à moi et me frappai intérieurement le crâne contre le mur de pierre. Putain mais qu'elle débile j'étais, il était clairement entrain de se foutre de ma gueule là. Il m'offrait quelque chose de bon à manger mais en retour... qu'allais-je devoir lui donner ? la satisfaction de me frapper ? de m'insulter ? Ou pire...de me torturer ? Il pourrait aussi laisser son familier me...

-Putain mais casse toi de là connard !! Je le repoussai violemment en arrière de mon pied et me rencognai dans mon coin le plus loin possible de lui. En le poussant, le dos du garçon a brutalement cogné le sol et la friandise qu'il avait tenu dans sa main a valdingué dans la pièce. Son familier, qui n'avait pas apprécié ma tentative de repousser son maître, se précipita sur moi et me plaqua contre le mur. Je sentis ses griffes s'enfoncer dans ma peau tandis que ses crocs claquèrent près de ma gorge.

-Kyako nooon !!!

Le familier se retourna et me lâcha avant de retourner auprès de son maître. Il glissa derrière son dos et vint se poster le long de ses jambes en passant la main du garçon sur sa tête. Il s'arrêta et me grogna dessus.

Moi, je crachai par terre et les foudroyai du regard.
Je n'eus pas le temps d'exiger qu'ils me laisse tranquille car le jeune homme me regarda une dernière fois, avec un regard désolé et se retourna pour partir. Il tomba sur le kinder bueno au sol, il le ramassa et le posa sur la table. Enfin il s'en alla de cette cellule et de ce sous-sol dans le quel était retenue en captivité une folle dingue...et cette folle dingue, c'était moi.

et cette folle dingue, c'était moi

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Bloody GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant