Les Dolls sont des bijoux de technologie si complexe qu'il est difficile d'en posséder un tant leurs prix sont élevés. Seules les grandes entreprises en possèdent pour accomplir des tâches comme accueillir les clients. Ils sont beaux, intelligents...
En toquant chez Yoongi, le Doll se trouvait derrière la porte, prêt à m'accueillir. C'était rare. Légèrement surpris mais content, je lui souriais.
-Bonjour ! Comment vas-tu aujourd'hui ? Il ne répondit pas et alla juste s'asseoir dans son canapé avant de me faire signe de venir. Sans réfléchir, je vins m'installer près de lui.
-J'ai fait un rêve et depuis je me sens bizarre... Il parlait tout bas, presque en chuchotant. Son regard fixait le sol et il se massait les bras nerveusement.
-Et tu veux me le raconter ?
-Non ! Je ne m'en souviens plus... Seulement je me sens seul depuis alors qu'avant, ça ne m'avait jamais dérangé... Il me faisait énormément de peine et j'avais envie de le prendre dans mes bras. Je redoutais tout de même sa réaction alors je m'abstins. J'essayais tant bien que mal d'avoir un ton rassurant.
-Je peux rester plus longtemps avec toi si tu veux.
-Oui, merci. Il y a autre chose que j'aimerais demander mais... Il se tua et hésita. Il semblait devenir de plus en plus nerveux. C'est seulement quand je posai ma main sur son épaule qu'il se détendit. J'aimerais sortir d'ici, voir comment c'est dehors. Un sourire me montait doucement jusqu'aux oreilles sans que je ne puisse le contrôler. J'étais plus que ravi d'entendre cela.
-Et tu te moques de moi... Je sais que c'est impossible de sortir d'ici. Il baissa la tête et voulait déjà retourner dans sa chambre.
-Non, tu te trompes ! J'ai réussi à en faire sortir d'autres pour des projets professionnels. D'un coup, Yoongi semblait intrigué par mon histoire. C'était le moment de tout lui révéler. Je lui expliquais en détails les photos faites avec les deux duos ainsi que la création de leurs profils et leur façon de gagner de l'argent. Yoongi était admiratif et voulait aussi gagner de quoi vivre. Cependant, il ajouta d'un air bougon.
-Je ne peux pas devenir célèbre, moi. Je ne suis pas assez sympathique pour ça. Je rigolais un peu, il n'avait pas tort. Un léger regard noir dans ma direction m'obligea à reprendre mon sérieux.
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-En effet, mais maintenant que j'y repense. Un producteur m'a donné sa carte de visite pour toi. Perplexe, il me demanda de lui expliquer la situation. Je remarquai par la même occasion qu'il détestait le mystère alors que lui-même ne laissait aucune place aux questions. Il voulait toujours tout savoir sans qu'on ne sache rien de lui. Je lui donnais la carte de visite tout en lui racontant comment ce producteur avait pu lire son cahier.
-C'est comme s'il avait lu mon journal intime ! Il était visiblement choqué par cette révélation. Je t'avais dit de faire attention ! Son air offusqué me faisait vraiment rire mais je me retenais pour ne pas le vexer.
-Il t'est revenu en parfait état !
-Oui après que toute la ville l'ai lu ! J'éclatais de rire, c'était plus fort que moi. Yoongi me fixait d'un regard sombre et agacé. Cela se voyait qu'il voulait m'expédier dans l'espace et ne plus jamais me revoir. HITMAN BANG compositeur, parolier, arrangeur musical, producteur, programmateur musical... On peut lui faire confiance ?
-J'irai me renseigner à son sujet. Mais il avait l'air de savoir beaucoup de choses sur le sujet. Yoongi semblait enfin calmé et rassuré. Cependant, quelques questions me trottaient encore dans la tête.
-Au fait, pourquoi tu dors autant ? Le regard de Yoongi ne le trahissait pas. Il me jugeait et me fixait comme si j'étais le plus grand des idiots et me répondit avec un air condescendant qu'il dormait parce qu'il était fatigué. Mais te recharger pendant quelques heures ne suffit pas ?
-Tu me prends pour un robot ou quoi ? Ok, je suis froid et je parle peu, mais me mettre un chargeur dans le cul ne va pas me redonner de l'énergie. C'est même dangereux. J'étais tellement surpris par cette réponse que je ne fis pas attention à la vulgarité dont il venait de faire preuve. Yoongi était bizarre, comme les autres Dolls, mais certains signes me revenaient à l'esprit et je me maudissais de ne pas y avoir fait attention plus tôt.
Il était humain !
-Mais comment tu t'es retrouvé ici ?! J'étais choqué, dégouté. Mes émotions me submergeaient et j'étais incapable de savoir si c'était de la tristesse, de la colère... Tout était flou et je ne savais pas comment réagir à cette nouvelle. Yoongi s'en rendit compte et comprit immédiatement qu'il venait de dire quelque chose de grave. Aussitôt, il posa des questions pour clarifier la situation.
-Qu'est-ce qu'il y a ?! Tu m'as pris pour un robot ? Je ne suis pas censé être ici, c'est ça ?! Il s'énervait alors que je tentais de remettre mes idées en place. Je ne voulais pas le brusquer mais je ne pouvais plus lui cacher la vérité.
-Les autres personnes qui sont enfermées ici comme toi ne sont pas humaines. Ce sont des Dolls, des robots fabriqués pour servir le genre humain. Tu es enfermé ici en tant que Doll ! Les personnes qui viennent te voir sont persuadées que tu es une machine. Je voyais ses poings se resserrer. Il tourna la tête pour cacher ses expressions et semblait ne pas vouloir les montrer. Il avait du mal à déglutir et après de longues secondes de silence, il me demanda de le laisser seul. J'avais envie de protester mais j'étais certain que le moindre mot supplémentaire de ma part déclencherait chez lui une colère immense. Ainsi, je m'éclipsais doucement en silence.
Une fois derrière la porte, j'entendais les meubles bouger et cogner contre les murs. J'avais envie de vomir et je me trouvais repoussant de travailler ici, de laisser faire cela. Je ne valais pas plus que les clients. Je ne valais pas mieux que ces proxénètes qui louaient les services sexuels d'un humain en le faisant passer pour une machine.
Dans ma chambre, j'envoyais à mon connard de patron les mails salés écrits par Namjoon. J'exigeais également que chaque Doll ait accès à un portable et un ordinateur. Je demandais aussi un espace assez grand pour les répétitions de danses et pour faire des photos les jours où je n'avais pas l'autorisation de les faire sortir. J'étais soudainement déterminé à faire aboutir mon plan le plus vite possible et j'avais besoin de moyens plus grands pour y parvenir. Un appel me sortit de ma réflexion ; c'était l'ami dont je n'avais pas eu de nouvelles depuis longtemps.
-Comment tu vas ? Ça fait un bail ! J'étais très heureux de l'entendre de nouveau et de constater qu'il allait bien.
-Super bien. Dis-moi, tu traînes dans des affaires étranges, non ? Il s'excusait de m'avoir proposé un plan aussi mauvais et avoua qu'il s'était embourbé dans un réseau pas très net mais qu'il était un peu tard pour lui de faire marche arrière. Ainsi, je décidai d'en venir au fait. Tu sais comment obtenir de faux papiers ?
-Pourquoi ? Tu veux quitter le pays ? Il riait, peu inquiet par ma demande.
-Ce n'est pas pour moi. Il me faut des papiers pour six personnes.
-Houla ! Ça va te coûter cher ça, tu te rends compte ? Après confirmation de ma part, il reprit son sérieux, conscient que ma requête était sérieuse. Tu me donneras toutes les infos nécessaires. Je vais voir ce que je peux faire.
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