Les Dolls sont des bijoux de technologie si complexe qu'il est difficile d'en posséder un tant leurs prix sont élevés. Seules les grandes entreprises en possèdent pour accomplir des tâches comme accueillir les clients. Ils sont beaux, intelligents...
La fin de semaine se déroulait tranquillement et il ne se passa rien d'étrange. Les Dolls étaient calmes et plutôt joyeux. Il n'y avait que Seokjin qui semblait moins enthousiaste que les autres parce qu'il savait qu'il reprendrait le travail la semaine prochaine. Cependant, je faisais tout mon possible pour le lui faire oublier et j'avais pris l'habitude de manger avec lui au moins une fois par jour. J'étais surpris de constater que même si les jours et les tâches se ressemblaient, les instants passés avec eux étaient toujours différents. Cependant, ce qui me surprenait le plus était de voir à quelle vitesse je m'étais attaché à eux. Il a toujours été facile pour moi de me faire des amis, les gens m'appréciaient rapidement. Seulement j'avais rarement les mêmes sentiments à leur égard. Ces Dolls avaient chamboulé mes habitudes et j'apprenais ce que c'était que d'avoir de l'affection pour quelqu'un.
En cette fin de semaine très calme, ils devaient me donner la liste des fournitures que j'allais ensuite leur acheter. La plupart d'entre eux n'avaient pas de demandes trop extravagantes. Vante m'avait donné une liste plutôt farfelue que je ne comprenais pas trop. Je savais juste que ses demandes étaient plus chères que celles des autres Dolls. Il s'agissait surtout de vêtements et accessoires de grande marque. J'étais choqué de voir toutes les boutiques où j'allais devoir me rendre mais aussi du nombre d'articles que j'allais devoir acheter. Beaucoup de noms m'étaient inconnus et les articles avaient des appellations farfelues. A la fin de la liste, Vante avait laissé une petite note : « Ne te préoccupe pas des tailles. Dis que c'est pour Vante, ils connaissent mes mensurations. »
Après la réouverture de la messagerie privée de Vante, j'avais reçu pas mal de messages de fans mais aussi de marques. J'avais commencé à gérer tout ceci mais en voyant la liste des boutiques de luxe, je me disais qu'il pouvait directement leur demander de travailler avec eux. Il semblait être un client fidèle et très connu chez eux.
J23 voulait de nouveaux jouets pour son chat et des couvertures chaudes. N24 me posait quelques problèmes, il voulait de nouveaux livres mais ne m'avait pas donné de titre. J'avais carte blanche pour lui choisir ce que je voulais. Hoseok avait besoin de nouveaux CD et Seokjin n'avait quasiment rien demandé. Y25 avait besoin de papier à musique et comme je n'y connaissais rien, il m'avait donné un de ses livres comme référence. Il avait insisté sur le fait qu'il voulait exactement le même modèle, il avait ses habitudes. En ouvrant son cahier, je découvris plein de ratures, de gribouillis et même des pages froissées ou arrachées. Evidemment je ne comprenais pas comment ce charabia pouvait être de la musique. Il avait eu l'air très peiné au moment de me donner son cahier et m'avait demandé d'en prendre soin, il voulait absolument le récupérer. Je l'avais trouvé attachant.
Je me rendais compte que cela faisait longtemps que je n'étais pas sorti pour faire autre chose que mes propres courses. Depuis que je travaillais là, j'évitais de sortir autant que je le pouvais afin de récolter des informations sur les Dolls. A présent, je pouvais avoir accès à toutes les informations que je voulais et avoir plus de temps pour moi était réjouissant.
En me dirigeant vers l'un des magasins préférés de Vante, je remarquai qu'il y avait une queue immense à l'entrée. N'ayant pas envie de perdre ma journée à patienter, je décidai simplement d'aller faire les autres achats et de revenir plus tard. Pour les livres de N24, je demandai simplement conseil à la libraire en lui indiquant les goûts de « mon ami ». Les articles des autres Dolls étaient faciles à trouver. Même le livre spécial d'Y25 fut plutôt simple à trouver avec l'aide d'un vendeur. Les bras déjà bien chargés, je me demandais si j'allais pouvoir porter les articles de Vante en plus. N'ayant pas envie de faire un aller-retour chronophage, je décidai de retourner à la première boutique. La queue y était encore plus longue ! N'ayant pas vraiment le choix, j'attendais patiemment mon tour d'entrer.
J'étais extrêmement mal à l'aise. Toutes les personnes autour de moi semblaient très riches et elles étaient toutes accompagnées. Je les voyais me juger du regard, ils devaient sûrement se demander comment un péquenaud comme moi pouvait s'offrir de tels vêtements. Une fois à l'intérieur, j'étais perdu. La boutique était en fait très vaste et je n'osais pas toucher aux cintres. Les vêtements étaient disposés à intervalles réguliers et il n'y avait qu'une seule taille disponible ! Me voyant perdu, un vendeur vînt immédiatement m'aborder.
-Heu... Il me faudrait des mules Pricetown en cuir, une cravate en soie av-
-Excusez-moi, Monsieur. Êtes-vous un personal shopper ?
-Heu oui ! Je viens de la part de Vante. Aussitôt, le vendeur se montra encore plus agréable. Il me demanda de lui montrer la liste puis disparut un bon moment avant de revenir avec tous les articles.
-Voici tout ce dont vous avez besoin ! Il ne manque que la bague Icon, nous n'avons plus sa taille malheureusement... Légèrement surpris mais soulagé, je le remerciai avant de lui demander si il était possible de parler de Vante. Je lui expliquais qu'il était ouvert aux partenariats et que s'ils étaient intéressés, il était prêt à travailler avec eux. Le vendeur me demanda de nouveau d'attendre, il allait voir ce qu'il pouvait faire. Il revînt avec de nouveaux articles en m'expliquant qu'il n'y avait pas besoin de les payer, que si Vante faisait une photo avec, cela suffisait. J'étais content et surpris que cela soit si facile.
En sortant, les mêmes personnes qui m'avaient dévisagé avaient changé de regard. Je m'empressais de partir. J'étais beaucoup trop chargé et je faisais plus attention à ne pas lâcher les sacs plutôt qu'à regarder où j'allais.
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Ce qui devait arriver arriva, je me fis bousculer. Je réussi à sauver les affaires de Vante mais le sac avec les livres de N24 et les cahiers pour Y25 tomba par terre. Quelques ouvrages glissèrent même hors de leur contenant. Très embarrassé, je me dépêchais de tout ramasser. En vérifiant si j'avais bien tout récupéré, il me manquait une chose ; le cahier à musique d'Y25.
En levant les yeux, je découvris un homme d'environ quarante-cinq ans en train de feuilleter le cahier. Choqué et hors de moi, je le lui arrachais des mains avant de précipitamment le ranger. Il s'excusa aussitôt.
-Désolé, je ne pensais pas qu'il t'était précieux, il est en si mauvais état... C'est toi qui as écrit tout ça ? En voyant ma réponse négative, il sembla déçu. Dommage... Ces morceaux ont du potentiel. J'étais encore méfiant et je ne comprenais pas où il voulait en venir. Je suis producteur ! Les jeunes talents ne se bousculent pas en ce moment. Tiens, tu diras à ton ami qu'il peut me contacter s'il le souhaite. Il me tendit sa carte de visite puis me souhaita une bonne journée avant de partir.
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