Chapitre 2: ""Comprendre""

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-Une prophétie?

Les révélations publiques de Saroumane sur Améïss avaient éveillé de nombreuses questions parmi elle et ses compagnons. Questions auxquels seul Gandalf semblait avoir des réponses. Ainsi, la demi-elfe, ses amis, et le Roi attendaient les explications du magicien dans la salle du trône.

-En effet, vous êtes l'objet d'une prophétie depuis votre naissance.

-Quelle est-elle? demanda Legolas.

-"De la lignée des rois du Numénor

Sera lié par le sang une enfant illégitime

Une enfant dont la mère a mit au monde le porteur de l'épée reforgée Anduril

Une enfant qui possède de grands pouvoirs en présence des anneaux

Elle aura le pouvoir de mener à bien le combat qui est juste

Ou de plonger dans les profondeurs des ténèbres." Conta le magicien.

-Tout n'indique pas que cela pourrait être moi, Gandalf. Certes, je suis une enfant illégitime, et je suis lié à Aragorn, donc à la lignée des rois de Numénor. Or, l'épée Anduril est toujours brisée, à Fondcombe.

-Il est possible, que cela ne soit pas vous, mais j'en doute. Nous allons avoir des réponses rapidement, dit-il.

-Que voulez-vous dire par là?

Le magicien retira une bague à la pierre rouge de son doigt. Il regarda la jeune femme, et l'invita à s'approcher de lui.

-Voici Narya, l'un des trois anneaux de pouvoirs conférés aux elfes. Il appartenait Jadis à l'elfe Cirdan, avant qu'il me le lègue. Les deux autres anneaux sont actuellement en possessions de la dame Galadriel et du seigneur Elrond. Si vous êtes la femme de cette prophétie, vos capacités magiques se révéleront lorsque l'anneau sera à votre doigt.

Gandalf intima la demi-elfe à tendre sa main, et lui passa délicatement le bijoux sur le doigt, puis s'écarta d'elle. Au début, il ne se passa rien, ce qui eut pour effet de rassurer Améïss. Mais elle ressentit soudain une gigantesque vague d'énergie parcourir son corps. Devant les regards ébahis de ses amis, elle avait prit feu. Des flammes dessinaient le contour de la jeune femme, sans la brûler. Sous la surprise, elle s'empressa de retirer la bague, alors que son frère accourait vers elle.

-Je pense que nous sommes fixé à présent Gandalf, dit le rôdeur d'un ton réprobateur.

Un brouhaha grandiloquent  retentit dans la pièce, Aragorn et Legolas s'énervant de la petite expérience du Magicien.

-Je suis une arme en réalité, demanda presque la jeune femme, ramenant l'attention sur elle. Sauron me convoite car j'ai la capacité d'utiliser les anneaux de maniére plus puissante que les Nazguls.

-Oui, c'est cela. Voilà le sens des menaces de Saroumane. Sauron vous poussera à récupérer l'un des anneaux.

-Tant que je reste loin des anneaux, je ne suis un danger pour personne, affaire réglée.

À cette annonce, le magicien ne la regarda plus dans les yeux, et ne dit plus rien. La jeune femme fit brusquement le lien dans sa tete.

-Le seigneur Elrond veut que j'utilise l'un des anneaux des Nazguls, au même titre qu'il veut voir Aragorn accéder au trône du Gondor, n'est-ce pas? Cet exil, avait plus de sens qu'il n'y paraissait. Il voulait me rendre plus forte pour que je porte l'anneau. Il m'a manipuler à sa guise! s'énerva t-elle. Et vous! Vous saviez depuis tout ce temps! Vous m'avez regarder droit dans les yeux en sachant tout cela! Peu importe votre avis sur la question, je n'accederait pas à sa requête.

Elle quitta promptement la salle, suivie par Legolas. Elle qui doutait d'elle, doutait maintenant de personnes en qui elle pensait pouvoir avoir confiance. Elle ne se sentait plus entiérement maitresse d'elle même, et cela la revoltait autant que cela lui faisait peur.

-Vous allez bien? demanda l'elfe, inquiet.

-Je crois que... Non, je n'ai vraiment pas envie d'en parler. Je vais faire un tour des environs à cheval, viendriez-vous avec moi? répondit Améïss, fuyante.

-Oui, bien sûr.

Ils descendirent vers les écuries, préparèrent leurs montures, puis quittèrent l'enceinte de la ville. Améïss respira d'un coup, Nisiran galopait à grande allure, et elle apréciait le contact de l'air dans ses cheveux. Sentir Legolas partager ce moment la rendait heureuse, et l'aidait à se vider la tête. Ils arrivèrent dans une petite clairière où les derniers rayons du soleil balayait l'herbe verte. En contrebas, se trouvait une rivière. Les deux compagnons descendirent des chevaux, et les laissèrent se désalterer. Quand à eux, ils s'allongèrent dans la pelouse chaude, le regard dirigé vers le ciel.

-Je me suis énervée contre Gandalf, mais je crois que son avis est divergent de celui d'Elrond. Il ne veut pas que je porte l'anneau. Que pensez-vous que je devrais faire?

-Je suis d'accord avec vous, Aragorn également, plus vous êtes loin des anneaux, mieux c'est, et cela autant pour vous que pour la Terre du Milieu.

Un silence agréable s'installa entre eux, un silence où l'un passait ses pensées à l'autre, sans qu'il n'y ai besoin de mots pour cela. Après quelques instants elle se tourna vers lui, posa sa tête sur son coude et le regarda.

-J'ai pris ma décision.

-De quelle décision parlez-vous? dit Legolas confus.

-Je vous accompagnerai auprès de votre père après la guerre, si vous voulez encore de moi.

-Bien évidemment, s'exclama t-il un peu trop vite.

-Parfait, dit-elle du bout des lèvres. La nuit tombe, nous devrions regagner la cité.

Elle comprit ce jour là qu'elle avait été préparée toute sa vie à cette guerre, sans qu'elle ne s'en soit rendit compte une seule fois.









Chroniques d'une humaine au sang d'elfe~ Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant