Chapitre 10: ""Succomber""

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Face aux portes noires du Mordor, ils étaient peu. Elle l'avait prédit. En tête de l'armée se tenait Aragorn, ainsi que les membres de la Communauté sans exception. Ils se préparaient plus ou moins à la fatalité. Améïss calma Nisiran, en lui caressant la crinière, puis elle échangea quelques frivolités avec Gimli, même si l'endroit n'était pas convenable. Une petite phrase d'encouragement pour ses amis, un mot doux pour Legolas, un regard pour Aragorn, et le vide, le silence dans son esprit.

-Où sont-ils ? demanda Pippin, tandis que le groupe de tête s'avançait au bas de La Porte noire.

 - Que le Seigneur de la Terre Noire s'avance. Justice lui sera faite ! cria Aragorn, provocateur.

La porte s'ouvrit légèrement, assez pour qu'une silhouette sur son cheval s'avance. Cette créature était recouverte d'une armure noire, dont la seule partie du corps visible était sa bouche, immonde et inhumaine.

-Mon Maître, Sauron le Grand, vous souhaite la bienvenue. Y a-t-il quelqu'un qui ait autorité pour traiter avec moi ?

-Nous ne sommes pas venus pour traiter avec Sauron. Perfide et maudit. Dites à votre Maître ceci : les armées du Mordor doivent se disperser, il doit quitter ses terres et ne jamais y revenir, dit Gandalf.

-Oh vieille barbe grise. J'ai là un souvenir que j'ai été chargé de te montrer, dit il tendant une étoffe devant lui.

Une étoffe ? Pas tout à fait. La côte de maille de Frodon.

-Frodon ! Frodon ! Cria Pippin.

-Silence ! Fit le magicien.

-Non ! Cria également Merry.

-Silence ! Reprit-il.

-Le Semi-Homme vous était cher à ce que je vois. Sachez qu'il a enduré mille tourments entre les mains de son hôte. Qui aurait cru qu'un si petit être puisse supporter tant de souffrances. C'est pourtant le cas Gandalf. Il l'a fait. Et qui est-ce ? L'héritier d'Isildur ? Il faut plus pour faire un Roi qu'une épée elfique brisée.

Aragorn s'avança doucement vers lui, mais Améïss, hors d'elle, partit au galop, et lui coupa la tête. Aragorn l'aurait probablement fait si elle ne l'avait pas devancé.

-Voilà qui met fin à la négociation, déclara Gimli.

-Je ne crois pas à ses dires. Je n'y croirais jamais, répliqua Aragorn.

Les deux battants de la porte s'ouvrirent en grand, dévoilant une immense armée qui commençait déjà à avancer. De leur côté, le groupe retourna auprès de sa propre armée. Aragorn resta en tête puis se tourna vers ses troupes.

-Tenez vos positions ! Tenez vos positions ! Fils du Gondor, et du Rohan. Mes frères. Je lis dans vos yeux la même peur qui pourrait saisir mon cœur ! Un jour peut venir, où le courage des hommes faillira, où nous abandonnerons nos amis et briserons tous liens. Mais ce jour n'est pas arrivé! Ce sera l'heure des loups et des boucliers fracassés lorsque l'âge des Hommes s'éffondrera ! Et ce jour n'est pas arrivé ! Aujourd'hui nous combattrons ! Pour tout ce qui vous est cher sur cette bonne terre, je vous ordonne de tenir, Hommes de l'Ouest !

Un frisson d'émotion parcouru le corps d'Améïss, tandis que les hommes renaissaient d'un élan de courage et détermination.

-Jamais je n'aurais songé mourir au combat aux côtés d'un Elfe ! entendit Améïss.

-Et que pensez-vous de mourir aux côtés d'un ami ? répondit Legolas à Gimli.

-Ah oui. Ça je peux le faire, songea le nain.

Elle sourit, depuis longtemps elle guettait leur amitié et avait comprit bien avant eux qu'ils avaient dépasser le stade de rivales.

Le silence retomba, Aragorn se tourna une derriere fois vers eux, dis de basse voix : "pour Frodon", puis fit face à l'ennemi et se lança à son encontre. Les troupes suivirent, la bataille commençait, la dernière bataille.

Chroniques d'une humaine au sang d'elfe~ Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant