Le temps s'écoulait de manière indescriptible, si bien qu'Améïss était incapable de déterminer depuis quand elle voguait sur le bâteau. À sa droite, Frodon laissait son âme divaguer sur le flot des vagues. Il sembla à la demi-elfe qu'il avait retrouver une sérénité qui l'avait quitter depuis bien longtemps déjà. Assis à ses côtés, Bilbon fredonnait l'une de ses chansons Hobbits, tandis que les autres passagers de l'embarcation l'écoutaient avec calme et paix.
Un sourire dessina les lèvres de la femme lorsque loin, devant elle, un halo de lumière jaune apparu à la surface de l'eau paisible. Le point lumineux grandissait à mesure que le bateau progressait, dévoilant une étendue de terre dont les limites n'étaient pas perceptibles.
Voici comment les terres immortelles s'ouvrèrent à eux. Tout d'abord, la luminosité qui émanait du continent paraissait plus pure que la pureté elle même. L'herbe sous leurs pieds, car Améïss se souvint que leurs pieds étaient nus, était vivante et douce, comme si elle tentait d'accompagner le moindre de leurs pas. Le soleil caressait leurs visages, mais l'air y était tout à fait agréable, ni trop chaud, ni trop froid. Devant eux, une architecture faite de tours et d'arcades blanches, semblable à Fondcombe, mais en immensément plus grand. L'environnement était une effervescence de beauté, les jardins colorés et entretenus, les arbres grands et majestueux, les rivières se croisaient et tombaient en cascade plus ou moins hautes. Le tout donnait un rendu chaleureux et idyllique.
Tout cela, n'était qu'un rêve, une hypothèse.
Les festivités du Roi s'éternisèrent durant sept jours et huit nuits. La cité fut bruyante et bondée d'hommes venus de toutes parts du continent. La musique emplissait les rues et la boisson coulait à flot. Le dernier soir, Gandalf déploya dans le ciel les plus beaux feux d'artifices qu'il n'ait jamais créé. Le lendemain, il était partit. Cela marqua le début de plusieurs départs.
Tout d'abord, ce sont les elfes qui partirent, puis les hommes du Rohan, avec Eomer, leur nouveau roi, en tête. Enfin, les Hobbits virent leur moment venir, ils regagnèrent la Comté, non sans un regard en arrière.
Quand à Améïss, elle ne partit pas tout de suite avec Legolas. Elle aida le peuple à reconstruire le Royaume, se levant avant l'aube et se couchant bien après le coucher du Soleil. Legolas et Gimli quand à eux, s'entretenaient avec Aragorn à propos d'accords liant leurs trois peuples, et finissaient leurs journées auprès de la demi-elfe, où ils étaient accueillit avec chaleur par les habitants. Un an s'écoula comme cela.
Elle se pardonna. La reconnaissance des habitants l'avait aidé à être en paix avec elle même. Parfois elle s'isolait encore un peu, mais elle voyait l'avenir avec plus d'enthousiasme. Le calme avait regagné son coeur.
Améïss du dire au-revoir à son frère, et à toute leur aventure, chose qu'elle avait jusqu'ici réussit à repousser. Quitter Aragorn fut peut-être le plus penible, il avait été presque tout ce que représentait sa vie, et maintenant, elle ne dépendait plus que de ses propres envies.
Ils prirent tout trois la route. Gimli leur fit découvrir son Royaume, puis ce fut au tour de Legolas.
Le roi n'ouvrit pas grand ses bras à leur arrivée. Il reprocha à son fils son retour très tardif, mais également, la présence du nain. Les jours de paix qu'ils avaient connus s'éclipsèrent au profit d'éclats de voix et de regards glacials. Seule la présence d'Améïss apaisait Thranduil, quelque peu, car il avait toujours eut de l'affection pour elle. La tempête passée, ils prenaient souvent du temps pour discuter ensemble, temps où elle essayait de tempérer les choses.
Un jour, personne ne trouva ni le fils, ni le père, et cela du matin jusqu'au soir. Lorque Legolas revint à Améïss au coucher, il ne dit rien. Les tensions entre eux s'étaient envolées dès lors, et la jeune femme ne sut jamais ce qu'ils s'étaient dit.
Gimli retourna chez lui quelque temps après, non sans nostalgie, et une pointe de mélancolie. Et puis les jours furent doux et très calme.
Deux ans passèrent et des pleurs retentirent dans le palais du Roi. Les pleurs d'un nouveau né. Améïss accoucha d'un petit garçon; Estel. Ce petit être réchauffa rapidement le coeur du Roi Thranduil. L'amour qu'il éprouvait pour son petit-fils apaisa son âme meurtrie.
En grandissant, le jeune garçon se démarqua par son esprit vif, son courage et son agilité. Il avait des traits d'ange, mais était aussi sauvage et rebelle que l'avait été sa mère avant lui. Physiquement il ressemblait énormément à sa mère, sauf ses yeux, ils étaient aussi bleus que ceux de son père.
Thranduil quitta les terres mortelles trente ans après la chute de Sauron, et Legolas et Améiss devinrent roi et reine de Vert-bois. Ils élargirent les accords avec les nains, et rendirent leurs frontières plus accessibles et avenantes. Ils gouvernèrent avec justesse et bienveillance.
On leur rapporta la mort de leurs amis hobbits, alors que Frodon depuis longtemps avait rejoint les rives de Vallinor. Gimli mourra également, quelques temps plus tard, laissant une plaie immuable en Legolas.
Enfin, les vieux jours d'Aragorn et d'Arwen vinrent. Améïss et Legolas se présentèrent à leurs chevets dès que la nouvelle fut parvenue jusqu'à eux. Legolas échangea quelques mots avec son ancien ami, puis dirigea quelques paroles elfiques à l'encontre d'Arwen. Il laissa ensuite Améïss s'approcher de son frère. Aragorn ne dit rien à sa soeur, rien d'autre qu'un "je t'aime" à peine audible. Il ne la quitta simplement pas du regard, mais cela raconta bien plus que des mots ne l'aurait fait. Lui et sa femme moururent main dans la main, leur âmes définitivement liées à tout jamais.
À leur tour, les deux amants partirent pour les terres immortelles. Ils avaient alors vécu une belle vie; des jours beaux, où la joie avait finalement guidé leurs existences. Estel devint le nouveau Roi de Vert bois, alors qu'ils retrouvaient avec nostalgie et bonheur leur vieux ami Frodon.
La conclusion de tout cela ?
Il n'y a aucune nature qui définit les héros de notre temps, ni réelles qualités, car chacun contribue à la lutte à sa manière. Ce sont les obstacles, les influences et les affinités d'une vie qui guident nos actes. Parfois même, ce sont des forces qui dépasse la conscience des âmes, mortelles et immortelles.Cela nous mène à l'imperfection des individus.
À la beauté des regrets et de la rédemption.
À la beauté de l'acharnement à devenir meilleur, constamment.À garder espoir et à avancer.
FIN
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Chroniques d'une humaine au sang d'elfe~ Tome 3
DiversosPlus que jamais, la guerre est aux portes des royaumes des hommes. Le Rohan a vaincu au gouffre d'Helm, mais le pire est encore à venir. La Communauté doit se préparer à se battre tandis que Frodon et Sam sont toujours confrontés au danger du Mordor...