Dormir au milieu d'un campement remplit de soldats prêts à la guerre représentait un avantage évident; les rondes de la nuit était assurées, et par un nombre admirable d'hommes. Grâce à cela, Legolas et Améïss avait pu profiter d'une dernière nuit entière, avant que leurs chemins ne se séparent pour une durée indéterminée.
Améïss ne lui avait rien dit, pas encore. Elle savait qu'il se doutait du départ d'Aragorn, il avait des oreilles partout, et que lui et Gimli s'étaient mit d'accord pour le suivre. Néanmoins, elle ne savait pas si lui avait conscience qu'elle ne viendrait pas. Ne lui auraient-ils pas demander de venir avec eux ? Pensait-il que son départ était déjà planifié ?
Les premiers rayons du soleil filtraient à travers la toile de leur tente. La jeune femme avait la tête posée sur les genoux de Legolas, qui laissait ses doigts cheminer dans ses cheveux bruns. Les yeux fermés, elle essayait de graver dans sa mémoire le toucher de l'elfe sur elle, ses traits et son regard. Elle chérissait tous les moments précieux comme celui-ci.
Lorsque ses yeux se posèrent à nouveau sur lui, il ne la regardait pas. Son regard était perdu dans le vide, et le mouvement perpétuel de ses doigts avait cessé.
-Il est l'heure, souffla t-il.
Elle acquiesça durement, le regard fuyant à l'égard de l'elfe.
Sans concertation, ils se dirigèrent vers la sortie du campement. Puis Gimli les rejoint, en route, sans l'ombre d'une parole. Depuis longtemps les mots n'avaient plus d'importance entre eux, ils savaient ce qu'il fallait savoir, et il agissait selon cela.Elle n'irai pas jusqu'au bout. Lorsqu'elle put apercevoir Aragorn, elle ralentit doucement la cadence, puis s'arrêta complètement, le courage ne la suivrai pas si elle allait plus loin. Legolas s'arrêta également et se retourna vers elle, alors que le nain continua son chemin, leur laissant un peu d'intimité.
-Tu ne viens pas avec nous, n'est-ce pas? affirma Legolas. C'est pour cela que tu étais si évasive hier soir.
La jeune femme eut un rictus triste, et après un moment d'hésitation s'approcha de l'elfe, posa sa main sur sa joue, puis, en signe d'hésitation, mordit nerveusement l'intérieur de sa propre joue.
-Là n'est pas ma place, pas cette fois, lui dit-elle à mi-voix.
-Selon qui? répliqua Legolas, d'un ton dur.
-Ne rends pas les choses plus compliquées qu'elles ne le sont déjà à mes yeux.
-J'ai la terrible impression de t'abandonner encore, comme ce jour, au bord de la rivière. Je ne peux m'imaginer te quitter à nouveau.
-Il n'en est rien, seulement je suis appeler à aider autre part. Cesse de te faire du soucis, ce n'est l' histoire que de quelques jours.
Il la regarda longuement, puis, sans grande conviction, céda et ne dit plus rien.
-Je t'en prie, fais attention à toi, ne te mets pas en danger inutilement, supplia t-il.
-Je peux te promettre de revenir bien vivante si tu me promets de faire de même. Bien-sûr, je ne doute pas de toi, tu trouves toujours le moyen de m'impressionner, dit la jeune femme, amusée.
L'elfe lui répondit par un demi-sourire puis l'enlaça si fort qu'elle peinait à respirer. Il l'embrassa amoureusement, puis se retourna et rejoint Aragorn.
"Dès lors que ton regard ne sera plus dans le mien, ne te retournes pas, car si tu le fais, je sais que tu ne me laisseras pas ici."
De loin, son frère la salua, alors qu'Eowyn, visiblement blessée, s'avançait vers elle. Ils s'en allèrent l'instant d'après, et Améïss les regarda s"éloigner jusqu'à ce que leurs silhouettes s'évanouissent à travers la brume. Legolas ne se retourna pas, comme elle lui avait demander. Elle retourna au sein du campement le cœur lourd, Eowyn sur ses pas.
La jeune femme n'eut pas le temps de laisser ses pensées divaguer que quelqu'un la fit demander. Et ce quelqu'un n'était nul autre que le roi, de quoi raviver plus d'idées noires qu'elles n'en avait auparavant.
-Dame Améïss, puis-je m'entretenir avec vous? dit-il en montrant de la main sa tente attitrée.
-Je vous suis, Sir, répondit-elle, le plus poliment possible.
Une fois à l'intérieur de la tente, le Roi s'assit, puis invita la jeune femme à faire de même.
-Nous devons admettre que nous sommes parti sur de très mauvaises bases vous et moi, commença Théoden.
-En effet, répondit-elle.
-Mon neveu porte en vous une grande estime, il vante sans cesse vos compétences et votre... détermination, dit-il en choisissant ses mots. Mes hommes croient en vous autant qu'ils croient en votre frère, ils vous suivent et vous écoutent. Je vais avoir besoin de vous dans cette bataille. Il marqua une pause. Je vous ai rapidement jugé, et j'ai été extrêmement borné, pour cela je m'excuse. Je reconnais vos capacités, et votre audace.
-J'accepte vos excuses, et je vous prie de pardonner mon irrespect par moment. Après cette guerre, nous aurons déjà assez endurer, pour faire perdurer la notre. Je vous remercie d'avoir mis votre égo de côté, j'ai à présent l'esprit un peu plus léger.
-Bien, nous voilà en meilleurs termes, à présent allez! Allez vous préparer à partir, demain nous seront sur le champs de bataille.
Elle inclina la tête en signe de respect, puis s'éclipse de la tente.
Encore une fois, et contre toute attente, Améïss suivait les directives du seigneur Elrond, mais est-ce que rester ne la mènera pas exactement là où elle ne veut pas aller ?
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Chroniques d'une humaine au sang d'elfe~ Tome 3
De TodoPlus que jamais, la guerre est aux portes des royaumes des hommes. Le Rohan a vaincu au gouffre d'Helm, mais le pire est encore à venir. La Communauté doit se préparer à se battre tandis que Frodon et Sam sont toujours confrontés au danger du Mordor...