Chapitre 5: ""Aimer""

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-Qu'a décidé le Roi ?

-Nous partons pour Minas Tirith dans trois jours, les troupes se préparent à la guerre.

La jeune femme s'esclaffa et s'approcha de son frère. Dès qu'on l'avait avertit de la mise à feux des feux du Gondor, elle avait accouru pour rejoindre ses compagnons, mais elle n'avait trouvé que Aragorn, et Théoden en chemin, à qui elle n'avait strictement pas envie d'échanger sur quoi que ce soit. Ils se parlaient lorsque la situation l'imposait, mais guère davantage.

-Il fait enfin le bon choix, remarqua Améïss, sarcastiquement.

Aragorn ria légèrement; la querelle entre le Roi et la demi-elfe était source de divertissement pour lui et ses deux complices, Gimli et Legolas. Ils pariaient sur le moindre petit regard, le moindre petit pique, et s'amusait de voir leur amie dans un tel état de rage que même Aragorn ne savait la calmer. Le Roi Théoden était trop fier pour admettre que la jeune femme avait raison depuis le début, et préférait être désagréable avec elle plutôt que de s'excuser. Améïss avait horreur de cette fierté, et de son entêtement inutile et mesquin.

-Alors ? demanda son frère en la regardant.

-J'ai l'impression d'être partie plusieurs jours, c'est assez étrange, avoua t-elle en riant. Irmo est très impressionnant, je dois bien l'avouer, mais il est resté très évasif à l'évocation de ma question. Quand à ma décision...

-Je sais quel choix tu as décider de faire, et je suis bien placer pour en comprendre le sens. Je veux que tu sois heureuse, c'est tout ce qui compte.

-Merci Aragorn, ton approbation signifie énormément pour moi, car si je suis qui je suis, c'est grâce à toi.

-N'oublies jamais d'où tu viens.

-Jamais, je te le promets, répondit t-elle. J'aimerai en parler à Legolas, tu sais où je peux le trouver?

-Peut-être, mais tu te ne devrais pas aller te préparer comme le font les autres soldats?

-Je t'en prie Aragorn, tes airs de faux père réprimandant ne marche plus depuis des décennies, dit-elle en riant.

-Est-ce que ça a marcher un jour? Honnêtement, je ne crois pas, enfant terrible que tu as pu être!

 -Je suis prête depuis que nous sommes revenus d'Isengard, dit-elle malicieusement.

-À l'armurerie, lança le rôdeur en ricanant.

La jeune fille l'embrassa sur la joue, puis quitta les écuries. Elle courut jusqu'à l'armurerie, mais Legolas n'y était pas. Elle parcouru les alentours et décida de remonter vers sa chambre, pour finalement récupérer son armement.

C'est devant sa porte qu'elle trouva son amant, en train de faire les cent pas. Elle l'observa un moment, amusée, puis s'approcha de lui. Dès qu'il l'aperçu, il regarda simultanément la porte, et la demi-elfe.

-Je pensais que tu étais toujours à l'intérieur! Fit-il anxieux.

-Je suis sortie quand ils ont annoncés les feux du Gondor, répondit-elle rieuse. Je ne t'ai jamais vu aussi agité!

-Je suis calme, dit-il pour se convaincre lui plus qu'elle.

-Viens, dit elle en le guidant dans sa chambre, je dois récupérer mes armes.

Il la suivit dans la pièce sans un bruit, tout en jetant des regards autour de lui. La pièce était épurée et le lit si grand que les quatre Hobbits auraient pu y dormir sans peine. Il songea qu'un peu d'intimité avait dû lui faire grand bien, après des mois à dormir aux côtés d'hommes dont les manières étaient parfois quelque peu négligées.

Legolas était soucieux, être agité ne lui ressemblait pas. Mais il s'inquiétait et se posait des questions.

-Pas d'armure je suppose, dit-il ironiquement.

Elle s'arrêta puis se tourna vers lui. Elle ne se battait jamais avec une protection, elle avait toujours été plutôt confiante, et elle n'aimait pas perdre en mobilité.

-Je vais porter une armure, Legolas. Avant, je me battais comme si perdre la vie ne m'importait pas. J'ai toujours eu une raison de mourir à la guerre, mais jamais une raison d'y survivre. Je veux pouvoir vivre l'éternité avec toi. Je ne veux plus prendre autant de risques, je ne peux plus.

-Ça veut dire que..?

-Je suis immortelle.

Legolas se figea un moment, puis prit délicatement les épaules d'Améïss. Il la détailla comme au premier jour, ses courbes, ses traits qu'il rêvait chaque fois qu'elle n'était pas près de lui. Jamais il n'avait vu une femme aussi belle qu'elle. Les Elfines de Vert bois étaient de belles femmes, mais elles étaient fades, hautaines et complètement inadaptées au monde par delà leurs frontières.

Améïss avait des valeurs et des traits de caractères très prononcés, elle était indépendante, et avait une force d'esprit qui le dépassait. Elle le tirait vers le haut, et il se plaisait à penser qu'il avait la même influence sur elle.

Pendant leur longue traversée, ce qui avait été au début un simple jeu de séduction était devenu vitale. Il voulait tout savoir d'elle, il voulait la comprendre, la faire sourire et la protéger, et cela même alors qu'elle ne se laissait pas protéger.

-Legolas ?

L'elfe fondit sur ses lèvres et les scella en un baiser passionné. Il sentit la jeune femme sourire contre sa bouche, alors qu'il posait ses mains contre ses joues. Lorsque leur étreinte fut finie, ils restèrent front contre front, tandis que Legolas passait une mèche de cheveux derrière l'oreille d'Améïss.

-Ma vie est tienne, chuchota t-il en elfique.

-Améïss ?! Frappa t-on à sa porte.

La jeune femme soupira, embrassa chastement l'elfe, puis se dirigea vers la porte, qu'elle entrouvrit. Sur le pas, se trouvait Eowyn, haletante et les yeux brillants.

-Le prince Legolas vous cherche, je crois qu'il a d'importantes choses à vous dire, en vue de son empressement !

La demi-elfe sourit, amusée, puis ouvrit entièrement la porte, dévoilant l'elfe à la sœur d'Eomer. Celle-ci poussa un petit cri surpris, et commença à paniquer.

-Je vois qu'il vous a trouver donc... Je vais... Oui! Voilà je suis attendue quelque part ! Balbutia t-elle, avant de s'éclipser dans le couloir.

-Eowyn est une brave femme, fit l'elfe.

-Oui, répondit-elle en refermant la porte, je suis persuadée qu'elle fera ses preuves le moment venu.

-Tu l'as dit à ton frère? demanda subitement Legolas.

-Aragorn l'a su sans que je ne lui dise. C'est lui qui a comprit mes sentiments envers toi bien avant que moi même je ne les comprennes. Mon frère m'a pousser à me centrer sur ce que je voulais vraiment, il ne voyait pas les choses autrement qu'elles ne le sont. De plus, tu sais qu'il t'apprécie comme un frère.

Pour réponse il lui sourit, puis la prit dans ses bras.

Améïss avait toujours été forte d'esprit, mais elle était forte d'amour également, de l'amour d'un frère, et de l'amour d'une âme jumelle.



Chroniques d'une humaine au sang d'elfe~ Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant