Améïss avait mener de nombreux combats.
De ce fait, la mort ne lui étais plus inconnue.
Mais à présent, c'était de tout autre envergure.De part et d'autre de la plaine gondorienne, s'étendaient deux armées séparées de plusieurs kilomètres par des terres encore neutres. Le silence post-bataille régnait à nouveau, plus intense que jamais il n'avait été.
Améïss était en première ligne, aux côtés du Roi. Derrière elle s'étendait leur armée: une marée humaine des quelques seuls courageux hommes encore loyaux au Rohan.
Elle respira un moment avant de faire un constat; la moitié des "soldats" autour d'elle ne survivront pas à cette bataille. Environ un quart des survivants laisseront leur loyauté derrière eux à la fin du combat.
Face à elle, une armée de créatures nées pour se battre. Un but commun, inébranlable. Aucunes familles derrière elles, aucunes attaches, aucuns chez soi. Rien d'autre que le Chao. Voilà leur force.
Ils n'avaient plus qu'à prier les Valars afin qu'ils mettent Frodon sur le bon chemin, et ainsi, le mener au plus vite à son objectif. Car, ils ne pourront bientôt plus repousser les troupes ennemies. Et cela même si Aragorn parvenait à revenir avec l'armée maudite de la montagne.
Ils ne réglaient absolument aucuns problèmes, ils ne faisaient que gagner du temps et protéger ce qu'ils pouvaient protéger.Derrière elle, quelque part, se tenaient Eowyn et Pippin sur un étalon. Elle était la seule au courant, il avait bien fallut, sinon jamais ils n'auraient pu parvenir jusqu'au champ de bataille. Ils étaient à leur place, aux côtés de ceux qui se battent pour la liberté, pour ceux qu'ils aiment, et c'était probablement la seule chose dont Améïss était persuadée dans les circonstances actuelles.
Un cri. Fort. Brutal. Une première traînée de sang sur le sol. La Bataille a commencé.
La demi-elfe était concentrée, ses gestes, robotiques. Elle portait le coup fatal à un orque, assurait les arrières d'un soldat, puis avancait, vite, sans un regard derrière elle. Les flèches des orques formaient un nuage qui décimait la plupart de ses compagnons, mais elle devait percer la nuée ennemie qui se jetait sur eux. Sans relâche, elle tuait, un coup par l'épée, l'autre de sa dague, elle les rendait aveugles, manchots et cul-de-jatte. Le champ de bataille n'était ni place de pitié ni place de regrets, et c'est selon cette unique règle que les pions avançaient sur l'échiquier.
Au loin se profilait un autre menace, le peuple des Haradrims, allié de Sauron. Ils montaient des Oliphans, si bien que leur arrivée fut marqué par le tremblement de la terre sous leurs pas. Et l'arrivée de ce nouvel ennemi signifiait une approche différente pour la jeune femme. Là où l'orque n'utilisait qu'une force brute, les Haradrims étaient plus stratégiques. Ainsi ses gestes furent à présent animés par la Mètis, elle était moins agressive, observait bien plus.
Améïss commençait à croire à une défaite. Les Rohirrims étaient de plus en plus nombreux à tomber, et les ennemis semblaient infinis. Étaient-ils démunis à ce point ? Allaient-ils simplement dépérir ici avec un but vain ? Non. Elle ne se résoudrait pas à la lâcheté. Jamais.
Alors à présent, pourquoi lorsque cet espoir brûlait si fort dans ses yeux et dans son cœur, la désillusion la toucha t-elle de plein fouet ?
Car non seulement le Roi venait de tomber, mais la cause même de cette chute n'était nul autre que l'un des nazguls.
Jamais telle terreur ne s'était éprise d'Améïss. Au point qu'elle ne bougeait plus. Elle en était incapable. Mais quelqu'un d'autre le fit, quelqu'un s'interposa. Eowyn.
Dans son élan de courage et de bravoure, elle coupa la tête de la créature ailée qui servait de monture au Nazgul. Il lui fit à nouveau face, son arme en main. Il était munit d'une arme en deux pièces; la première, une structure de métal surmontée de piques coupants sur toute la surface; la deuxième, un manche plutôt court, le tout joint par une chaîne plutôt épaisse. Il l'attaqua avec cette arme pendant plusieurs longues minutes durant lesquelles Eowyn ne sut comment riposter.
À l'arrière, Aragorn a réussit. L'armée maudite décimait leurs ennemis, Legolas s'occupait d'un Oliphant. Les Rohirrims retrouvaient leurs chances de victoires, enfin.
Eowyn fut touchée. Le Nazgul s'approchait d'elle. Améïss se battait, incapable d'aider son amie. Un dernier espoir pour la jeune femme ? Pippin.
D'un coup de dague dans le molet, il distrait l'ennemi, mais tombe à la renverse. Il suffisait d'une chose, une seule, pour retourner la situation. Pippin fut cette chose, si l'on pouvait le dire de cette manière. La seconde d'après, l'épée d'Eowyn était planté dans le visage de la créature. Il se retracta sur lui même, se désintégra jusqu'à ce qu'il ne reste plus que son armure sur le sol.
Et l'anneau roula.
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Chroniques d'une humaine au sang d'elfe~ Tome 3
RandomPlus que jamais, la guerre est aux portes des royaumes des hommes. Le Rohan a vaincu au gouffre d'Helm, mais le pire est encore à venir. La Communauté doit se préparer à se battre tandis que Frodon et Sam sont toujours confrontés au danger du Mordor...