La soirée qu'il passa avec ses amis lui fit du bien. Hiryu réussit à oublier ce qui allait se dérouler le lendemain en riant aux blagues de ses camarades. Il avait été rassuré en voyant que les hôtes qui avaient été violentés par les hommes du baron se portaient bien. Mevir avait fait installer de nombreux matelas dans la grande salle privée réservée à ses protégés pour qu'ils soient tous au même endroit. Quatre miliciens garderaient également leur porte pour plus de sécurité.
Pendant la soirée, le gérant alla rejoindre Hiryu qui s'était un peu isolé sur un des balcons :- Je sais que c'est effrayant pour toi, mais fait-nous confiance, annonça l'homme en arrivant près de son protégé.
- Je suis désolé de m'être montré impoli tout à l'heure, annonça le jeune prostitué.
- Ne t'en fait pas, Kalyan est peut-être membre de la faille royale, mais il est également celui qui comprend le mieux les gens. Il ne t'en tiendra jamais rigueur, surtout que tu n'avais pas tort. Il sait aussi bien que toi qu'il ne pourra pas te protéger de tout et il n'aime pas cette idée.
- Je ne comprends pas... soupira Hiryu en sirotant le verre d'alcool qu'il avait dans la main. Pourquoi fait-il tout ça pour moi ? De même pour l'inspecteur. L'un comme l'autre ne me doivent rien et ils s'imposent des contraintes pour moi...
- C'est leur devoir de faire ce qui est juste, répondit Mevir. Peu de gens de la haute société sont aussi droits qu'eux deux.
- Mais Kalyan est un membre de la royauté...
- Pour lui, je dirai qu'il rembourse possiblement une petite dette qu'il avait envers moi, annonça alors le gérant avec un petit sourire.
Hiryu leva un sourcil en regardant Mevir dans les yeux :
- Tu ne peux pas t'arrêter là, tu en as trop dit ! annonça le jeune homme aux yeux violets avec un sourire.
- Je dirais seulement que le neveu du roi à déserter quelques jours le palais dans sa jeunesse pour essayer quelques plaisirs que notre maison pouvait lui offrir contrairement au palais.
Hiryu se mit à rire de bon cœur, accompagné par le teneur de la maison. Cela lui fit du bien et il sentit le courage qui lui manquait encore pour les jours à venir desserrer l'étau qu'il avait sur le cœur. Le jeune homme balada son regard mauve sur le chemin en contre bas qui menait jusqu'à la route. Au loin et malgré l'obscurité de la nuit naissante, il pouvait encore voir le grand Chêne Blanc au bout de l'allée. Telle une sentinelle qui veillait sur la maison et ses habitants. Hiryu avait toujours sentit une certaine sérénité à regarder l'arbre. Il savait que même si demain il devait partir, il reviendrait toujours vers ce chêne et vers cette maison qui était la sienne.
Le jeune prostitué continua la soirée de bon cœur avec les autres hôtes qui n'avaient pas l'intention d'aller se coucher tout de suite. Hiryu prit cependant congé d'eux lorsqu'il vit Mevir partir. Il le rejoignit rapidement, passant la porte avant que les miliciens en poste ne la referment. Mevir fronça les sourcils un instant mais ne fit pas de remarque devant le sourire d'Hiryu. Lorsqu'ils furent un peu éloignés, le gérant se tourna vers son protégé :- Une petite explication ? Tu n'as pas l'intention de venir dormir dans mon lit comme quand tu étais enfant au moins ? Tu es bien trop âgé pour ça mon petit.
Le sourire et la douce moquerie de Mevir firent rire Hiryu. Il aimait vraiment l'homme qui l'avait recueilli et qui lui avait offert une vie qu'il appréciait. Le jeune homme tourna alors son regard vers une autre porte :
- Il m'attend, affirma-t-il avec un sourire.
- Tu n'es pas obligé d'y aller ce soir, annonça Mevir.
VOUS LISEZ
Le Chêne Blanc
General Fiction[Histoire terminée] Hiryu est un jeune prostitué rattaché à la maison de plaisir Le Chêne Blanc depuis de longues années. Contrairement à ce que pense la plupart des gens, le jeune homme aux yeux violets aime son métier malgré les difficultés qu'il...