Chapitre 15

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            Hiryu se réveilla en entendant des voix. Il se redressa et regarda autour de lui. Il n'avait donc pas rêvé de cette cellule. Le jeune homme s'assit alors sur son lit dur et s'étira. Il avait un peu mal au dos mais c'était supportable, enfin pour le moment. Il essaya de réarranger sa tenue et ses cheveux comme il avait l'habitude de faire bien qu'il ait moins de moyens. Le jeune prostitué sursauta quand trois hommes s'arrêtèrent devant sa cellule. Il reconnut les deux soldats de la veille. Le troisième homme était un peu plus grand et bien plus imposant. Ses cheveux et sa barbe noirs coupés courts lui donnait un air sévère, de même que ses yeux bleus qui regardaient le prisonnier avec dureté. L'homme fit signe à un des autres soldats d'ouvrir la cellule et les trois hommes entrèrent :

- Je suis le responsable de cette prison, annonça alors l'homme en ne lâchant pas le prisonnier des yeux. Ton procès aura lieu dans la semaine ou la semaine prochaine et tu resteras dans cette cellule jusque-là. Tu auras le droit à une douche chaque deux jours et à deux repas par jour si tu te tiens convenablement.

Le chef de la prison fit alors signe à l'un de ses subordonnées qui s'approcha d'Hiryu, des vêtements à la main. Il les lui remit avant de retourner se placer derrière son supérieur :

- Mets ça, ordonna alors le soldat d'un ton monotone.

- Chef Rygal, osa alors l'un des soldats. Le capitaine Kalyan a demandé à ce que le prisonnier garde ses affaires personnelles.

- Ce n'est pas lui qui commande ici, répliqua Rygal en fronçant les sourcils avec de plonger à nouveau son regard dans les yeux violets d'Hiryu. Habille-toi.

Le jeune prostitué acquiesça d'un mouvement de tête. Il attendit quelques instants mais les trois hommes en face de lui ne bougèrent pas. Il vit alors les petits sourires des deux soldats restés en retrait. Le chef de la prison reprit alors la parole et son ton ne prêtait pas à discussion :

- Habille toi immédiatement et remet nous tes affaires, annonça-t-il avec dureté.

Hiryu sentit son estomac se nouer. Il allait devoir se déshabiller devant ces trois hommes et cela ne lui plaisait pas. Il savait cependant qu'il n'avait pas d'autres choix. Le jeune homme commença alors à retirer sa chemise blanche puis ses bottes. Il essayait au maximum de regarder le sol mais il pouvait aisément deviner le regard que les gardes posaient sur lui. Seul le chef de la prison ne semblait pas être attiré par la vue.
Hiryu se saisit alors de la chemise grise qu'on lui avait donnée et l'enfila sans attendre. Il soupira discrètement en remarquant que le vêtement lui descendait en dessous des fesses. Il retira alors rapidement son pantalon et enfila celui de la prison. Ce dernier était noir et même s'il paraissait propre, il y avait un trou au niveau du genou droit. Le jeune homme plia mécaniquement ses affaires avant qu'un des soldats ne les lui prenne. Rygal fit alors signe à l'autre garde de prendre la veste du prisonnier restée sur le lit. Hiryu avait espéré qu'ils ne s'en rendent pas compte mais c'était visiblement trop optimiste. Il croisa alors à nouveau le regard du chef de la prison et il sentit un frisson remonter le long de sa colonne. Cet homme n'était, et ne serait jamais, un allié pour lui, il le sentait. Hiryu baissa cependant les yeux pour ne pas paraître trop téméraire et les trois hommes finirent par sortir. Le jeune prostitué attendit de ne plus entendre le bruit de leur pas pour souffler. Il s'assit alors sur son lit avant de remettre ses bottes qu'on lui avait laissé. Il s'allongea alors à nouveau, n'ayant rien de mieux à faire que se reposer. Le chef de la prison lui avait dit qu'il aurait le droit à deux repas par jours et à une douche chaque deux jours et cela le rassura un peu. Il avait eu un peu peur qu'on le laisse mourir à petit feu au fond de cette cellule. Hiryu essaya de rassembler le peu de paille qu'il y avait encore sur son lit de fortune pour en faire un oreiller. Il ferma alors les yeux pour se reposer, certain qu'il ne trouverait pas tout de suite le sommeil. Cependant, il devait être plus fatigué qu'il ne le pensait car il finit par s'endormir quelques minutes plus tard.

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