Chapitre 8

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     Hiryu se réveilla en sursaut lorsque la porte de sa chambre claqua soudainement. Le soleil s'était levé depuis peu de temps et inondait la pièce d'une lumière orangée. Le jeune prostitué n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il se passait qu'il sentit une main ferme se saisir de son bras et le tirer hors de son lit. Il reprit immédiatement ses esprits quand il sentit ses bras être fermement maintenus derrière son dos :

- Que faites-vous ? demanda le jeune homme sans pouvoir cacher la panique dans sa voix.

- Nous allons à nouveau t'interroger, annonça alors Rohen qui s'était placé au centre de la pièce.

Le baron jeta alors un regard au corps nu du prostitué. Il ne se gêna pas pour le détailler en s'approchant de lui. Hiryu retenait son souffle. Il savait de quoi il devait avoir l'air. La nuit avait été trop courte et il était encore fatigué sans compter les marques sur son corps qui trahissait d'une façon très visible ce qu'il avait fait la veille au soir :

- Je suis curieux de savoir qui t'a baisé hier soir, murmura Rohen. Je crois bien avoir ordonné que ce bordel reste clos jusqu'à nouvel ordre.

Hiryu ne répondit pas. Il avait appris la veille que Asgeir était encore en charge de l'enquête alors il n'allait pas répondre à cet homme si plein de mépris qui ne désirait que trouver un coupable, n'importe qui.
Rohen s'impatienta rapidement du mutisme du jeune prostitué. Il le gifla sans une sommation de plus. Hiryu serait tombé au sol si l'homme derrière lui ne l'avait pas maintenu fermement. Il sentit à nouveau la douleur prendre possession de son visage. Cette fois ci, le coup avait frappé durement sa pommette, irradiant sa tête entière d'une douleur vive. Le jeune se redressa cependant pour affronter le regard de l'homme en face de lui. Il n'allait pas lui faire le plaisir de montrer sa douleur ou de demander grâce. Rohen était le genre d'homme à aimer soumettre les autres par la force alors il n'allait pas le laisser gagner :

- Dois-je répéter ma question ? interrogea le baron avec un sourire cruel.

- Je n'ai rien à vous dire, cracha Hiryu avec tout le courage qu'il put.

- Il est grand temps que quelqu'un t'apprenne le respect... J'ai hâte du jour où toi et les autres vous m'appartiendrez, annonça Rohen avec un sourire cruel. Toi, allonge-le sur le lit.

L'ordre claqua à l'oreille d'Hiryu qui commença à se débattre lorsque l'homme derrière lui l'emmena de force vers son lit. Il n'avait cependant pas assez de force pour repousser le soldat qui lui donna un coup dans les genoux pour le faire tomber sur le lit. Son ventre était collé au lit alors que ces mains et sa tête étaient maintenues par la poigne de fer de l'autre homme. Du coin de l'œil Hiryu vit Rohen retirer sa ceinture et se placer derrière lui :

- Vous n'avez aucun droit sur moi, souffla Hiryu qui sentait malgré lui des larmes d'impuissance perler à ses yeux.

Personne n'avait le droit de lever la main sur les hôtes du Chêne Blanc. C'était là la première règle que Mevir avait instauré il y a trente ans en prenant les rênes de la maison de plaisir. Jamais Hiryu n'avait été battu lors de son apprentissage ou même depuis qu'il prenait régulièrement des clients. Il avait appris à contrôler les situations pour que jamais elles ne s'enveniment à ce point...
Le jeune prostitué cria lorsque le premier coup tomba impitoyablement sur ses fesses. La douleur irradiait dans tout son corps et c'était insupportable. Le deuxième coup le frappa au milieu de son dos lui arrachant à nouveau un cri :

- Fais le taire, je ne veux pas qu'il réveille toute la maison, ordonna alors Rohen à son acolyte.

Hiryu se reprit un peu lorsque la main de l'un de ses agresseurs lui couvrit la bouche. Il devait réveiller les siens pour que quelqu'un lui vienne en aide.
Le troisième coup le frappa à nouveau, mordant sa peau si fine et plus habituée au plaisir des caresses qu'à la morsure des coups. Il secoua alors la tête pour se dégager avant de crier à plein poumon :

Le Chêne BlancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant