Le Chêne Blanc

Chapitre 3

     Du bruit dans le couloir obligea Hiryu à ouvrir les yeux. Il regarda par la fenêtre pour voir que le soleil n'avait pas encore atteint son zénith. Pour quelle raison il y avait tant de bouquant dans le couloir à cette heure-là alors que beaucoup d'hôte devaient être en train de dormir ?
Hiryu n'eut pas vraiment le temps d'y réfléchir que la porte de sa chambre s'ouvrit à la volée. Deux hommes entrèrent alors et se placèrent près de la fenêtre et de la porte. Un autre homme entra à son tour, suivi par Mevir qui avait l'air assez en colère :

- Vous n'avez pas le droit de faire irruption chez un de mes hôtes de la sorte, annonça le gérant à l'intention du troisième homme.

Hiryu fixa ce dernier un petit moment. L'homme devant lui devait avoir dans les trente ans et ses cheveux ainsi que ses yeux étaient aussi noir que les vêtements qu'il portait. Le jeune prostitué reconnu alors l'uniforme de la milice du roi. Peu de gens pouvait se vanter de faire partie de cette police privée qui avait pour mission de régler les affaires des nobles avec discrétion. Cette police était rémunérée par le roi lui-même qui pouvait ainsi gardait un œil sur les nobles de sa cour. Hiryu continua d'observer le milicien devant lui et remarqua qu'il portait un pistolet à sa ceinture. Ce genre d'arme était encore assez rare et leur port n'était autorisé que par les personnes les plus hauts placés dans la milice. Le jeune prostitué se demandait vraiment pourquoi un homme si important avait débarqué dans sa chambre tout à coup. Il fut vite fixé :

- Lève-toi, tu es en état d'arrestation, annonça le chef de la milice d'un ton sévère.

Hiryu ne réagit pas à l'annonce. Qu'est-ce qu'il se passait ?
Le jeune prostitué se reprit cependant très vite quand il entendit à nouveau la voix sévère de l'homme brun en face de lui claquer à ses oreilles :

- Lève-toi ou je dis à mes hommes de t'y contraindre, répéta le milicien en fixant de ses yeux noirs le jeune homme toujours dans son lit.

Hiryu lança un discret regard à son gérant qui lui fit un signe d'obéir. Le jeune prostitué retira le drap qui recouvrait son corps et se leva. Tous ses mouvements étaient calculés pour créer le désir et l'envie et il fut satisfait en voyant les trois miliciens regarder son corps nu. Les deux hommes qui étaient entré en premier rougirent légèrement avant de détourner les yeux. Cela amusa grandement Hiryu qui se rapprocha d'un pas du haut gradé devant lui. Ce dernier n'avait pas rougit mais le jeune homme pouvait voir l'éclat de convoitise qu'il avait dans le regard :

- Ça ne sera pas la peine de me contraindre, messire, annonça Hiryu. Je vous suivrez... mais puis-je savoir de quoi on m'accuse ?

Le chef de la milice se reprit et porta son regard sombre dans celui du jeune homme devant lui :

- Le baron Démios a été retrouvé mort ce matin dans le bois qui entoure la maison, annonça le milicien. D'après mes informations, tu es le dernier prostitué à l'avoir vu.

Hiryu accusa le coup. Il ne s'attendait pas à une telle annonce. En effet, il avait partagé le début de la soirée avec le baron avant de prendre son service en salle et de s'occuper d'autre client.
Le jeune prostitué sortit de ses pensées en avisant le pas en avant que fit le milicien. Il aurait voulu reculé mais cela aurait pu être mal interprété alors il ne bougea pas. Il savait maitriser son corps à la perfection alors il savait qu'il ne se trahirait pas de cette façon :

- Habille-toi gamin, je t'interrogerai en bas, annonça le milicien.

Hiryu acquiesça avant de plonger son regard violet dans celui de l'autre homme :

- Je me nomme Hiryu, je vous serais grès de ne pas me prendre pour un enfant messire, annonça-t-il avec sérieux.

- Et moi je me nomme Asgeir Bramare et je suis le chef inspecteur de la milice du roi, répliqua le milicien avec un éclat sauvage dans le regard. Je te conseil de ne pas l'oublier, prostitué.