Chapitre 6

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     Lorsqu'il retourna dans la pièce principale de la maison, Hiryu remarqua immédiatement Asgeir. Le chef de la milice avait remis son uniforme mais à présent, le jeune prostitué le voyait d'un regard un peu différent. Le milicien était en train de discuter avec ses hommes alors Hiryu ne le dérangea pas. Mevir et lui sortirent au niveau de la cour pavée qui s'étendait devant la maison. Plusieurs autres hôtes profitaient du soleil et des premières chaleurs du printemps. L'hiver avait été rude et ils avaient été presque tout le temps enfermés dans la maison. Hiryu profita de pouvoir discuter de tout et de rien avec les autres hôtes qu'il considérait comme sa famille. Il fut amusé d'apprendre que certaines de ses camarades avaient passé la soirée dernière à essayer de faire craquer les miliciens en poste dans la grande salle. Elles n'avaient pas réussi mais voir les regards d'envie que leur avaient jeté les miliciens avaient été très amusant :

- Et bien s'ils savaient que le chef ne s'est pas gêner pour se faire plaisir toute la nuit, je suis sûr qu'ils auraient craqué plus facilement, ironisa Hiryu.

- Oh ils le savaient, mais ils suivent les ordres sans discuter, répondit une jeune femme aux longs cheveux châtains.

- Leur chef veut juste te garder sous bonne garde, rajouta une autre hôte. Même si c'est stupide car tu n'as jamais fait de mal à personne. J'espère qu'il finira par se rendre compte que tu es innocent et qu'il te fichera la paix.

- Enfin si le bel inspecteur veut encore partager ses nuits avec moi j'en serais plus qu'heureux, ironisa Hiryu en faisant un clin d'œil aux autres hôtes.

Les rires de ses camarades sonnèrent comme une douce musique aux oreilles du jeune homme aux yeux violets. C'était vraiment agréable d'avoir une famille aussi aimante que celle qu'il avait au Chêne Blanc.
La suite de la discussion continua sur la nuit qu'Hiryu avait passée. Ce dernier ne dit pas grand-chose de précis mais les quelques moment qu'il faisait imaginer aux autres prostitués eurent l'avantage de mettre tout le monde de bonne humeur.
Une heure passa jusqu'à ce la voix ferme du chef de la milice résonne dans la cours :

- Rassemblez-vous dans la grande salle.

Tous les hôtes tournèrent la tête vers lui avant d'obéir. Le ton qu'il employait ne prêtait pas à discussion et Hiryu se dit que la voix qui lui avait donnée des ordres la nuit dernière avait été plus douce bien que toujours autant autoritaire.
Les hôtes de la maison se rassemblèrent rapidement dans le grand salon. Hiryu ne pouvait pas manquer les regards que les miliciens envoyaient inconsciemment à ses camarades et à lui-même. Si l'enquête devait se poursuivre longtemps, les hommes de la milice finiraient par craquer. Hiryu reposa son regard sur Asgeir et il se dit qu'il le ferait à nouveau craquer cette nuit. Il voulait en savoir plus sur l'avancement de l'enquête. Il se sentait encore constamment surveillé et cela ne lui plaisait pas. Malgré la bonne ambiance de la maison, une partie de la joie et de la candeur habituelle n'étaient plus là. Il avait vraiment hâte que tout redevienne comme avant.
Hiryu remarqua alors la mine sombre de Mevir. Ce dernier ne semblait vraiment pas de bonne humeur et ce n'était pas bon signe. Le jeune prostitué remarqua alors que d'autre personne qui n'étaient pas de la milice étaient présentes dans le grand salon. Ils avaient tous un blason qu'Hiryu reconnu sur leur bras. C'était le blason de la famille Démios, la famille du baron qui avait été assassiné. Hiryu ne s'y connaissait pas beaucoup dans les affaires de nobles mais il savait que la présence des hommes du baron n'était pas une bonne chose :

- Silence ! Tonna une voix forte et remplie de mépris.

Les hôtes se tournèrent alors vers les escaliers qui surplombaient le salon. Un homme d'une trentaine d'année regardait la salle d'un regard où l'on pouvait lire le dégoût et l'envie en même temps. Hiryu sentit que cet homme devait être dangereux :

Le Chêne BlancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant