Le duo de la Mort (Isogai x OC + karmagisa)

Chapitre 8

PDV Sakura

Les jours ont continué à défiler. Je me sentais de plus en plus proche d'Isogai-kun, bien malgré moi. C'était étrange. Et cela me faisait peur. Je faisais exactement ce que je m'étais jurée de ne plus jamais faire. 

"Pourquoi tu es si gentil avec moi Isogai-kun ? demandai-je un après-midi, alors qu'on travaillait sur un exposé sur Teresa Trevor, une artiste autochtone, pour le cours d'art.

- Tout le monde a besoin d'un ami, même les assassins, tu ne crois pas ?"

Il leva ses yeux ambres de sa feuille pour me sourire.

"C'est ce que tu penses ? Même après m'avoir vu tuer plein de gens, même en sachant que je suis la meilleure assassin du monde ? C'est vraiment ce que tu penses ?"

Ma voix avait légèrement tremblé lors de ma dernière phrase, malgré le fait que j'essayais de me contrôler. Depuis que ce foutu souvenir revenait me hanter dans mon sommeil, je me trouvais faible face au brun. Et je détestais ça. Pourtant, paradoxalement, je me sentais bien avec lui, comme s'il ne me jugeait pas. Enfin, ça, c'est parce qu'il ne savait pas que mon deuxième but était de tuer quelqu'un de la classe E.

"Oui, c'est ce que je pense. Si les assassins restent entre eux en dehors de leurs missions, ils ne connaîtront jamais rien d'autre que l'odeur du sang et de la poudre des balles. C'est toujours bien d'avoir un ami pour vivre autre chose. Même les pires assassins, ou les meilleurs, c'est selon le point de vue... les assassins restent humains avant tout. S'ils ont commencé à tuer, c'est parce qu'ils ont vécu des choses qui ont obscurci leurs âmes. Il est important d'avoir un ami si jamais on veut sortir de cette noirceur. Pourquoi ?"

Je gardai les yeux baissés sur l'écran de l'ordinateur, ouvert sur la biographie de Teresa Trevor. J'avais l'impression de pouvoir pleurer à tout moment et j'avais horreur de ça. Je n'avais pas pleuré depuis mes huit ans.

"Que ce soit toi ou Nagisa-kun... je ne vous vois pas comme des assassins, mais comme des humains avant tout. Tu sais, il m'a raconté comment vous vous étiez rencontré, et à quel point il t'était reconnaissant de l'avoir libéré de ses parents, de leur avoir montré ce que c'était de souffrir. En tuant ses parents, tu l'as aidé. Et je suis certain que toutes les morts que tu as causé se sont révélés utiles à quelqu'un. Alors non, je ne te considère pas comme un monstre, comme devrait penser les gens normaux. Si tu l'étais vraiment, je ne pense pas que tu dessinerais. Le fait même de dessiner montre certaines choses, comme ta sensibilité et ta vision des choses. Et quelques fois, je t'ai vu sourire pour de vrai en dessinant. Les artistes sont souvent des personnes sensibles, mais les monstres sont à l'exact opposé de la sensibilité. Koro-sensei est physiquement un monstre, mais dans sa tête, il est humain. Tu l'as déjà vu se comporter comme un monstre avec nous ?"

Je secouai négativement la tête. Le poulpe était même l'exact contraire d'un monstre moralement. C'est sûrement suite à une expérience qu'il est devenu ce poulpe gluant.

"Ni toi ni Nagisa-kun êtes des monstres.

- Nagisa, c'est facile à constater. Malgré ses années d'assassinat, il est resté profondément le même garçon au coeur pur. 

- Parce que tu penses le contraire pour toi ? Qu'est-ce-qui te fait dire que tu es un monstre ?

- Je sais que je ne suis pas un monstre. Je suis la meilleure dans le métier alors que je n'ai que quatorze ans. Je suis limite une divinité pour les assassins, d'où mon pseudo. J'ai toujours tué et je tuerais toujours. C'est comme ça que j'ai été éduquée.

- Peu importe ce que tu dis, je sais que tu n'en penses pas un mot. C'est ce que j'ai pu constater le peu de fois où tu abandonnais ton masque d'assassin. Sache que, si tu as besoin de parler, je suis là. Je ne t'abandonnerai pas."