Prison

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En entrant dans le bureau de Harry Potter, Drago Malefoy la suivant de près comme pour l'empêcher de fuir, Electre avait l'impression que son coeur battait la chamade, comme pour jaillir hors de sa poitrine. Elle se sentait prête à fondre en larmes, et la jeune fille se mordait sans pitié les lèvres pour essayer de se maîtriser.

Une vague pensée la glaça : si ses parents avaient encore été en vie, elle aurait probablement subi une punition terrible pour se montrer aussi faible. Cette pensée qui l'aurait forcée à devenir plus dure et plus cruelle quelques semaines plus tôt la rendait juste... triste à cet instant.

Le Sauveur leva la tête et sourit, alors que Drago fermait la porte.
- Ah. Electre. Tu te demandes probablement pourquoi tu es ici.
La jeune fille soupira et marmonna.
- Je pense en avoir une assez bonne idée.
Les deux professeurs échangèrent un regard et la jeune fille détourna le regard. Le professeur Potter la fit sursauter.
- Et bien, dis nous ce que tu penses qu'il va se passer maintenant.

La jeune fille redressa les épaules et essaya de trouver en elle la force de relever la tête fièrement et de cacher son humiliation. C'est ainsi qu'elle énonça clairement sa pensée, d'une voix détachée comme si ça ne la concernait pas.
- Vous allez me dire que mes actes méritent punition finalement. Que je ne peux pas rester à Poudlard compte tenu de ce que j'ai osé faire... La marque des Ténèbres, agresser vos fils. Je... Je n'ai juste pas réussi à déterminer si je vais juste être expulsée ou si je devrais être enfermée à Azkaban.

Les deux hommes échangèrent un autre regard, puis Harry, visiblement horrifié, secoua la tête.
- Quoi ? Mais non ! Bien sûr que non ! Je veux dire, nous t'avons dit que... Que tu avais droit à une nouvelle chance.
- Donc je n'irais pas à Azkaban ?
Electre se détesta pour l'espoir idiot qu'elle pouvait entendre dans sa voix.

Derrière elle, Drago intervint.
- Tu n'iras pas en prison, et tu ne vas pas être expulsée.
La jeune fille écarquilla les yeux, perdue. Harry soupira lourdement.
- Merlin, depuis que nous sommes remontés de la Chambre des Secrets tu te tortures l'esprit à attendre une punition ?
Electre s'empourpra légèrement mais ne répondit pas. Elle n'était pas certaine qu'il y ait une réponse correcte pour ce genre de question... Elle n'allait pas dire qu'elle avait perdu le sommeil, qu'elle mangeait à peine et que les cauchemars venaient détruire le peu de repos qu'elle arrivait à prendre.

Drago s'avança dans la pièce pour s'appuyer contre le bureau de Harry, se plaçant aux côtés du brun. Leurs yeux se croisèrent et ils semblèrent communiquer silencieusement, puis Harry reporta son attention sur l'adolescente.
- Electre. Ce que tu as fait était mal. Stupide également. Tu aurais pu avoir des problèmes, si quelqu'un avait été blessé. Fort heureusement, ça n'a pas été le cas. Nous avons longuement discuté de ta situation, et nous sommes d'accord sur un point : nous ne pouvons pas te punir sévèrement pour un tel acte, alors que toute ton éducation a tourné autour de tes parents et de leurs... idéaux. Comment pouvais-tu faire la part des choses alors que tu n'as jamais eu d'autre... point de vue ?
Drago prit la suite, prenant un ton indifférent comme s'il n'était pas concerné.
- Ne pense pas que tu es traitée différemment, jeune fille. Potter ici présent a appliqué le même argumentaire lors de mon procès. Et j'ai été libéré malgré la marque sur mon bras.

Le Sauveur grogna et fusilla son collègue d'un regard noir.
- D'ailleurs dans ton cas, je me demande encore si j'ai eu raison.
Loin de se vexer, le blond laissa échapper un ricanement moqueur, sous le regard effaré d'Electre.
- Oh arrête, Potter. On sait tous les deux que tu ne pourrais pas vivre sans moi.
Ils échangèrent un vague sourire, avant de reporter leur attention sur l'élève écarlate, qui semblait particulièrement mal à l'aise de se trouver face à eux.

Harry soupira.
- Excuse-nous pour ce petit... hors-sujet. J'ai vu avec la Directrice MacGonagall que tu avais prévu de rester à Poudlard pendant les vacances scolaires, n'est-ce-pas ?
Le jeune fille hocha la tête, après s'être raidie à la mention de la directrice de Poudlard. Le professeur brun se mordilla la lèvre un instant avant de jeter un nouveau coup d'oeil nerveux en direction de son collègue. Ces échanges de regards commençaient à inquiéter la jeune fille. Elle commençait à soupçonner que les deux hommes avaient une idée derrière la tête...
- Et donc... A la fin de l'année, tu as de la famille qui prendra soin de toi ?

Electre se ferma immédiatement. Mais en voyant que le Sauveur ne semblait pas décidé à abandonner le sujet, elle finit par avouer d'un ton sec.
- Je suis majeure. J'ai hérité des coffres de ma mère, ce qui devrait me permettre de me loger. Jusqu'à présent j'ai été élevée par... un couple payé par mon père. Il avait laissé des instructions précises sur mon éducation.

Drago grogna.
- Merlin. Je suppose que c'était loin d'une enfance pleine d'amour et de tendresse...
Electre recula d'un pas, comme si elle préférait fuir plutôt que de répondre à cette question. Mais ni l'un ni l'autre des deux hommes ne semblait décidé à pousser la conversation sur cette pente.
Au contraire, le professeur de potions reprit la conversation brusquement.
- Tu es de notre famille à tous les deux. Tu appartiens à la lignée Black. Tu es ma cousine, et dans le cas de Potter... Et bien il est le Lord Black régnant depuis que son parrain l'a fait hériter de tout.

Electre écarquilla les yeux, passant de l'un à l'autre, visiblement perdue.
Harry lui sourit gentiment et lui adressa un clin d'œil.
- Comme tu vois, ce cher Malefoy me doit un minimum obéissance puisque je suis Lord Black et qu'il est un Black par le sang...
Le brun gloussa comme un gamin lorsqu'il reçut un coup de coude dans les côtes. Après l'avoir copieusement fusillé du regard, Drago soupira et poursuivit.
- Techniquement, tu pourrais vivre au Manoir Malefoy en compagnie de ma mère - ta tante donc - mais... j'ai bien peur qu'elle soit... du genre glaciale. Elle n'est pas méchante mais pas vraiment apte à s'occuper d'un enfant. Aussi... Tu as le choix. Potter ou moi. Nous pouvons t'accueillir chez nous. Nous ne voulons pas que tu sois livrée à toi-même. Tu appartiens à notre famille et nous aurions... pris soin de toi plus tôt si nous avions connu ton existence.


Prompt de demain : yeux morts

Famille recomposéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant