Désir caché

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Harry tenait parole et s'assurait que Drago Malefoy ne soit jamais seul. Il avait même investi ses appartements pour dormir sur le sofa, le menaçant de camper devant sa porte s'il ne le laissait pas entrer chez lui...
Les moments où il avait des obligations, il s'assurait que Drago serait en compagnie d'un autre professeur et après quelques disputes, le blond avait fini par capituler. Le brun était largement plus têtu que lui et il aimait être la cible de l'attention de son ancien rival.

Personne n'avait fait le moindre commentaire, d'autant plus que Harry affichait une humeur massacrante depuis que deux Aurors étaient venus à Poudlard pour arrêter Drago Malefoy. Il les avait renvoyé sèchement, leur conseillant d'enquêter avant de s'en prendre à des innocents. Son aura magique avait fait des merveilles et effrayé ses anciens collègues.
Ron était intervenu, arrondissant les angles, tout en maudissant silencieusement son meilleur ami bien trop impulsif. Bien évidemment, le rouquin refuserait de reconnaître que sans l'influence de son épouse, il serait exactement pareil... voire pire.

*

Après ses cours, Drago proposa à Pansy de brasser les potions pour l'infirmerie. Les deux anciens Serpentard s'enfermèrent donc dans le laboratoire de potions des cachots, pendant que Harry errait dans les couloirs, sourcils froncés, en pleine réflexion.
Hermione, en le voyant ainsi, leva les yeux au ciel et se décida à prendre les choses en main. Harry était adorable, autant que lorsqu'il était adolescent. Mais c'était un adorable idiot, qui pouvait se montrer particulièrement aveugle devant les évidences.

Le Sauveur sursauta donc en se trouvant face à une Hermione à l'air décidé. Elle ne lui laissa pas le temps de réfléchir à une excuse pour lui échapper, et le conduisit directement dans ses appartements pour une petite conversation salutaire.
- Harry ! Si tu m'expliquais ce qui te soucie ?
Le brun soupira et fit un geste vague de la main.
- Juste... je comprends pas cette histoire de marque. Je veux dire, ça n'a aucun sens.
Hermione masqua un sourire, comprenant que Harry avait besoin d'un peu de temps avant d'arriver au cœur du problème.
- C'est peut être juste une mauvaise plaisanterie comme le soupçonne Minerva ?
- Tu penses que je suis paranoïaque ?

La brunette soupira et dévisagea son ami, notant ses cernes et ses yeux ternis par l'inquiétude. Il avait également légèrement maigri. Plutôt que de le rassurer, elle préféra montrer une franchise brutale.
- Harry. Toi plus que n'importe qui d'autre a le droit d'être un peu paranoïaque tu sais. Tu étais un excellent Auror, et Ron m'a souvent parlé de ton intuition. Mais dès que ça touche à la famille Malefoy, j'ai l'impression que tu perds toute commune mesure.

Harry grimaça, et un éclair de colère passa dans le regard vert.
- Ce...
Hermione leva la main, l'interrompant.
- Harry. Je ne te reproche rien. Ça a toujours été comme ça avec Malefoy, et comme je te l'ai dit, tu as des raisons d'être... méfiant.
L'homme renifla et secoua la tête.
- Viens en au fait, Hermione. J'ai mal dormi et je n'ai pas la patience de jouer aux devinettes.
- Lâche du lest. Attends de voir ce qui va se produire, il sera toujours temps pour agir ensuite.
- Sauf si Malefoy est envoyé à Azkaban !
- Et bien reste près de lui comme tu le fais déjà ! De toutes façons, vous êtes déjà inséparables...

Se méprenant sur le sens des paroles d'Hermione, Harry se vexa immédiatement. Il plissa les yeux et croisa les bras sur sa poitrine.
- Quoi ? Ça te dérange ?
Hermione écarquilla les yeux avant de grogner d'agacement.
- Si tu n'étais pas mon ami, Harry, je pense que je t'aurais frappé. Ce n'était pas un reproche juste un simple constat !
Le Sauveur s'empourpra et détourna les yeux, honteux de son éclat. Il resta cependant silencieux.

Hermione passa une main agacée dans ses cheveux, et s'encouragea mentalement pour ne pas étrangler l'idiot qui était son ami le plus proche. Elle se força à adopter une voix douce, alors qu'elle rêvait de lui hurler dessus.
- Harry... Si tu me disais ce qui ne va pas ? Vraiment ?
Il hésita, ouvrit la bouche avant de la refermer, comme perdu. La jeune femme tenta une supposition.
- C'est le divorce d'avec Ginny qui te met dans cet état ?
Aussitôt, il fronça les sourcils, visiblement perplexe.
- Le... Ah. Non.
- Visiblement tu avais oublié que tu étais en pleine guerre avec ta future ex-femme.
Harry ricana.
- Blaise s'en charge pour moi et il est compétent. J'en ai terminé avec Ginny, Hermione.

Alors qu'elle pensait devoir insister un peu plus pour arracher les aveux de la bouche de son ami, Harry soupira lourdement et se laissa aller en arrière dans le fauteuil, fermant les yeux.
- Tu te souviens du miroir du Riséd ?
Prudemment, Hermione murmura un assentiment avant de développer son explication.
- C'est cette relique que tu avais trouvé en première année ? Ce miroir qui t'a montré ta famille et que Dumbledore avait utilisé pour cacher la pierre philosophale ?
Harry grogna. Il soupira de nouveau.
- Exact. Sais-tu quelle est sa propriété ?
La brune se mordilla la lèvre, essayant de deviner où son ami voulait en venir.
- Tu nous as dit que... Que ça t'avait montré ton désir le plus cher. Celui d'avoir une famille. Et Ron s'est vu acclamé par sa famille, préfet et champion de Quidditch.
- Oui. C'est ce qu'il a vu alors que je voulais lui montrer mes parents. Ça montre ton désir caché. Ce que tu souhaites le plus au monde. Dumbledore m'avait dit que pour la personne la plus heureuse au monde, cet objet ne serait qu'un banal miroir.
- Oh.

Harry sourit, et entrouvrit les yeux. Il pouvait presque voir les rouages du cerveau d'Hermione tourner alors qu'elle tentait de deviner ce qu'il allait lui dire.
- Je l'ai retrouvé par hasard il y a peu. La même pièce que pendant ma première année. Et pourtant, je l'avais cherché depuis, mais je ne suis jamais retombé dessus.
- Tu l'as trouvé, encore ? Mais...
- Je pensais que Dumbledore l'avait ôté de Poudlard, mais il faut croire que non. Tu devines que je n'ai pas résisté à l'envie de regarder dedans bien sûr.

Hermione gloussa. Évidemment. Harry Potter ne serait pas Harry Potter s'il n'allait pas au devant d'ennuis potentiels. Sa curiosité était sans fin après tout.
- Et donc ? Qu'est ce que tu as vu qui te trouble tant ?
- Au début, je me suis vu avec mes enfants.
Hermione leva un sourcil amusé.
- Rien de surprenant. Pas besoin d'un vieux miroir pour te dire que tu aimes tes enfants.
Harry rougit et soupira.
- Ensuite... Ensuite, il y a eu Malefoy et Scorpius qui sont venu nous rejoindre.

Hermione afficha un petit sourire victorieux, qu'elle dissimula rapidement. L'air neutre, elle hocha la tête.
- Intéressant...
Cependant, lorsque Harry lui demanda ce qu'elle voulait dire par là, elle se contenta de hausser les épaules, les yeux brillants.

Famille recomposéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant