Un livre perdu

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En arrivant dans la chambre des secrets, Albus et Scorpius avaient regardé autour d'eux fascinés. La carcasse du Basilic leur parut particulièrement imposante, et Albus ne put s'empêcher de frissonner en pensant que son père l'avait affronté alors qu'il n'avait qu'un an de plus que lui...
Ils étaient tellement occupés à tout inspecter qu'ils ne s'étaient même pas aperçus qu'ils n'étaient pas seuls dans la pièce immense.

Ce ne fut que lorsqu'elle sortit de derrière une des grandes colonnes de la pièce qu'ils ne se rendirent compte qu'Electre Sayre était avec eux.
La jeune fille les dévisagea avec dégoût et applaudit d'un air moqueur, en faisant de grands gestes.
- Magnifique. Le fils du Sauveur et le fils de l'ancien Mangemort...

Albus eut un mouvement de recul, tandis que Scorpius restait immobile, les sourcils froncés.
- Electre ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu nous as suivi ?
Elle éclata de rire, avant de renifler d'un air mauvais.
- Suivi ? J'étais ici avant vous, pauvres idiots !
Sans réfléchir, Albus protesta.
- C'est impossible ! Il faut être Fourchelang !

Electre eut un nouveau ricanement et siffla sa réponse, faisant frissonner Scorpius tandis que son ami écarquillait les yeux.
- Peut-être que je le suis...
Et avant que les deux garçons ne puissent réfléchir à la situation, elle sortit sa baguette et lança un Incarcerem, les ligotant tous les deux. Elle avança vers eux en sautillant, et récupéra leurs baguettes, leur ôtant toute possibilité de s'en servir.
Puis, elle s'installa en tailleur face à eux, les regardant en souriant d'un air mauvais.
- Je crois que je vais vous raconter une petite histoire... Vois-tu Potter, c'est à cet endroit que ton père et mon père se sont rencontrés, à cause d'un livre perdu.

Albus fronça les sourcils, ne comprenant pas. Dans toutes les histoires que son père lui avaient raconté au sujet de la chambre des secrets, il s'avérait que peu de personnes étaient venues à cet endroit. En fait, d'après ce qu'il savait, il n'y avait que sa mère et son père qui avaient atteint la chambre en elle-même. Son oncle Ron était resté coincé plus haut dans le tunnel qui y menait...
Electre le regardait réfléchir avec un rictus mauvais, et voyant qu'il ne comprenait pas, elle soupira.
- Ton père avait mis la main sur le journal de mon père.
Cette fois, le garçon comprit immédiatement.
- Le journal de Jedusor ! Tu es la fille de Voldemort ?

Scorpius se tortilla, furieux.
- C'est toi la marque des Ténèbres ! Tu essaies de faire accuser mon père !
Electre ricana de nouveau.
- Ton père... un Mangemort raté. Traître et faible. Mais il est marqué et il sera le premier arrêté quand j'aurais terminé ma petite vengeance !

Albus gronda.
- Mon père ne te laissera pas faire ! Il aidera le professeur Malefoy.
- C'est tellement... charmant. Les deux ennemis qui s'allient. Tu savais Potter que ton père avait failli tuer le père de Malefoy ?
Scorpius jeta un bref regard en direction d'Albus, et comprit immédiatement que son ami n'était pas au courant de cet épisode. Pour sa part, son père lui en avait parlé un jour, et avait assuré que les torts étaient partagés. Aussi il intervint, hurlant presque sur sa camarade plus âgée.
- Comment peux-tu savoir tout ça ? Qui es-tu ?

Electre se leva et fit une révérence moqueuse, avant de les toiser.
- Mon père, vous l'avez déjà compris, se faisait appeler Lord Voldemort. Quand à ma mère... Nous sommes... Cousins cher Scorpius Malefoy. Mais ton traître de père n'a pas dû te parler de sa chère tante ? L'unique femme Mangemort ?
Si Scorpius ne comprit pas, Albus par contre avait déjà entendu parler de cette femme complètement folle qui avait dévoué sa vie à Voldemort. Celle qui avait tué le parrain adoré de son père.
- Bellatrix Lestrange !
Electre pencha la tête, une lueur de folie dans le regard.
- Exactement. Bellatrix Black plutôt puisqu'elle avait renié son mariage peu avant de me mettre au monde.

Albus secoua la tête.
- C'est impossible. Elle n'a jamais eu d'enfants !
- Crois-tu qu'elle aurait hurlé à la face du monde qu'elle allait donner naissance à l'héritier de Lord Voldemort ? Elle m'a porté en cachette et elle a accouché discrètement. Et par la faute de vos pères à tous les deux, mes deux parents sont morts pendant cette fichue bataille !

Albus ricana, amer.
- Teddy aussi a perdu ses deux parents. Il n'est pas devenu cinglé comme toi pour autant ! Ça doit être de famille.
Electre poussa un hurlement de rage et pointa sa baguette en direction du jeune garçon. Sans hésité, elle prononça l'impardonnable avec une joie mauvaise.
- Endoloris !
Albus hurla à s'en déchirer les cordes vocales, avant de s'effondrer en sanglotant. Scorpius essaya de s'approcher de lui, mais les liens qui l'emprisonnaient étaient bien trop serrés. Cependant, il admira sincèrement son ami en le voyant redresser la tête et lancer un regard de pur défi à la fille qui les retenait au travers de ses larmes de douleur.

Ignorant les deux garçons, Electre continua ses explications en marchant en long et en large.
- J'ai grandi cachée, sous ce nom. Electre en hommage à ma grand-mère paternelle - apparemment c'est mon père lui même qui a choisi comme prénom celui d'une Pléiade - et Sayre... Une famille descendante de Morgane et de Serpentard. Mon père avait interdit que je vienne à Poudlard, il avait peur que je sois corrompue par le camp de la lumière... Sauf qu'il n'avait pas prévu que ma naissance prématurée me ferait prendre du retard. J'ai perdu un an de ma vie à lutter pour vivre, ce qui m'a offert la possibilité de rentrer à Poudlard avant les Aspics, dès que j'ai été majeure pour décidé moi-même de ma vie. J'ai tellement rêvé de prendre ma revanche, que c'est presque trop beau de me rendre compte qu'en plus le grand Harry Potter est professeur ici ! A ma portée ! Mieux encore, deux de ses fils sont à Poudlard... J'ai l'embarras du choix pour le détruire, comme il a détruit ma famille !

Elle s'interrompit pour les regarder l'un après l'autre, et elle se mit à rire soudainement.
- Et maintenant, j'ai son petit garçon chéri, son fils préféré. Pas besoin de chercher à l'attirer, il est venu à moi tout seul comme un grand ! Nous avons tout notre temps, n'est-ce-pas ? Vos papas ne penseront jamais à descendre ici, dans la chambre des secrets...
Elle termina sa phrase par un nouveau rire un peu fou, qui fit frissonner les deux amis d'effroi.



Prompt de demain : un essai disparu

Famille recomposéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant