Chapitre 4

552 39 0
                                    

— L'avion pour le Brésil a décollée il y a quelques minutes, affirme Derek en jetant une œillade à travers le rétroviseur intérieur.

Alec hoche la tête, quelque peu pensif. A-t-il fait le bon de la laisser partir ?

Non pas parce que cette  femme lui manque, loin de là... mais tiendra-t-elle parole ?

Alec espère que Mahiza ne va répéter à personne ce qu'elle a vu l'autre soirée. Enfin, il espère sérieusement que la jeune femme ne va rien répéter de ces derniers jours passés !

Le kidnapping, l'homme mort... Il y a de quoi pour le faire tomber.

Derek s'arrête devant une boîte de nuit et donne un dossier à son patron.

— Voici l'homme que vous cherchez Emilien Salvatore.

Alec siffle entre les dents et ferme le dossier après l'avoir consulté rapidement.

— Le tuer est une tâche difficile, Si je n'arrive pas, préparez le plan B, ordonne Alec alors que le majordome acquiesce.

Il sort de l'habitacle et se dirige à l'entrée de la boîte. Le vigile le laisse entrer en faisant une petite révérence tandis que plusieurs femmes le reluquent de la tête aux pieds.

— Alec ! Je croyais que t'allais jamais venir, s'exclame son bras droit tout souriant.

Ils se font une accolade et les deux hommes partent dans le coin VIP.

— J'ai déjà repéré Emilien, comme d'habitude, il est entouré de nanas, ajoute Stephen d'un ton confident. Nous allons passer à l'attaque, prépare-toi.

— Qui es-tu pour me donner des ordres ? Je gère à la situation, soupire le patron.

Son ami ricane et les deux hommes s'accostent près de la balustrade. Une serveuse vient leur servir deux verres de scotch. Depuis il où se trouve, il peut voir des personnes se défouler sur la piste de danse et cerise sur la gâteau, Emilien Salvatore se trouve juste dans sa ligne de mire, toujours accompagné de jeunes femmes.

— Il n'a pas changé, je présume ? demande Alec, avec un goût amer.

— Il fait toujours des trafics de femmes. Tu vois cette femme brune à côté de lui ? Celle-ci l'intéresse depuis longtemps. Emilien s'est approché d'elle depuis près d'une semaine.

Alec soupire et boit d'une traite son verre d'alcool.

Emilien est à la tête d'un trafic de femmes depuis de nombreuses années. Il était dur de tomber sur lui, auparavant, mais grâce aux espions d'Alec, ils ont réussi à négocier avec Emilien pour qu'il vienne dans sa boîte de nuit.

— Signale aux autres qu'on va passer à l'attaque, lance Alec.

Son bras droit hoche la tête et s'éloigne afin de téléphoner ses alliés. Soudain, son regard s'arrête sur une silhouette qu'il a l'impression d'avoir déjà vu. Celle-ci se fonde dans la masse humaine, dos à lui.

Il se sert à nouveau d'un verre de scotch, les yeux braqués sur cette silhouette voluptueuse jusqu'à celle-ci se met à profil. Alec s'étouffe dans sa boisson et se redresse, étonné.

— Mademoiselle Alves ?

Plusieurs questions traversent dans son esprit et sans attendre une seconde, il part à la recherche de Mahiza.

Celle-ci suit de près une jeune femme qui se dirige vers une salle réservée. Elles entrent dans un couloir et la musique se diminue peu à peu.

— Oui, papa ! Demain je te rejoindrais à Dubaï, souffle la jeune femme. Oui... oui... d'accord ! Je vais raccrocher.

Elena Idas. La fille d'Idas Nikos

Celle-ci entre dans une salle et vivement Mahiza cale la porte avec son pied. Elle tient fortement son arme à feu entre ses doigts et fixe d'un mauvais œil Elena qui s'est assise sur les cuisses d'un homme.

Son cœur bat à la chambre et d'une main tremblante, elle sort lentement son arme de son sac avant qu'un bras l'attrape brutalement.

Elle croise le regard qu'elle espérait de ne plus revoir et son visage se décompose lamentablement.

— Qu'est-ce que vous faites, ici ? Ne vous ai-je pas donné un billet pour le Brésil ? siffle Alec.

Il ne la laisse pas se justifier et l'emmène en dehors de la boîte de nuit. Une fois dehors, Mahiza réussit à se dégager de son emprise et recule.

— C'est bon, je ne suis pas une gamine, ronchonne-t-elle.

— Gamine ? Non, mais je dirais folle. Pourquoi vous êtes là ?

Elle reste silencieuse et tente se réchauffer ses bras, Mais Alec pose sa veste sur ses épaules. Mahiza bredouille et lui remercie.

Elle sait si elle ne raconte pas son entêtement de rester à Mykonos, Alec ne la laissera pas tranquille.

Autrement dit, elle est piégée.

— J'attends toujours, mademoiselle Alves. Vous avez voulu pointer votre arme sur Elena Idas ? reprend Alec d'une voix colérique.

Mahiza croise son regard orageux et ferme ses poings.

— Elena Idas... Est la fille du bourreau de ma mère. Ma mère a été tué part Nikos Idas et je veux rendre justice pour ma famille ! À cause... à cause de lui, ma famille a été brisée depuis des années.

Alec reste silencieux et observe la jeune femme lutter contre ses larmes.

Il lève sa main vers le visage pour effacer les larmes de Mahiza  mais se ravise. Il détourne son regard.

Désormais, tout s'éclaircit pour Alec. La venue de la Brésilienne à Mykonos, son entêtement.

Alec laisse en plan Mahiza et reviens quelques instants après avec une clé de voiture dans sa main. Mahiza essuie ses larmes, inquiète.

— Laissez-moi tranquille, je...

— Mademoiselle Alves, je ne vais pas vous kidnapper mais je vous propose de venir chez moi. Je pense que vois êtes tombée sur la bonne personne.

Mahiza fronce ses sourcils avec la respiration sifflante.

— Mais... Mais qui êtes-vous ? souffle-t-elle un peu effrayée.

Alec esquisse un sourire froid qui fait frissonner la jeune femme.

— Le Parrain de la nuit, déclare-t-il.

Le Parrain de la NuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant