20 - Parfait

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Soudain, les parents d'Hermione se mirent à tousser en même temps. Drago et Hermione se regardèrent, ne comprenant pas leur réaction à la potion. Ils toussaient de plus en plus et ils finirent par s'écrouler, inerte, sur le sol du salon.

- Maman ? s'affola Hermione. Papa ?

Elle se précipita vers eux et le Serpentard fit de même.

- Drago, qu'es ce qui se passe ? demanda-t-elle les larmes au yeux.

- Ils ne respirent plus.


Hermione était penchée au dessus de ses parents, les joues ravagées de larmes, le regard passant de sa mère à son père pour finir sur Drago. 

- Tu... essaya-t-elle d'articuler entre deux sanglots. Tu dois faire quelque chose ! Fais quelque chose Drago je t'en supplie ! l'implora-t-elle. 

Drago la fit reculer légèrement, souffla longuement pour essayer de garder son sang-froid et sortit sa baguette de sa poche. 

- Enervatum, lança-t-il sur la mère d'Hermione. Enervatum, retenta-t-il en voyant que rien ne s'était produit. 

Hermione, s'étant un peu calmé, revint s'installer près de lui et sortit, à son tour, sa baguette de sa poche. 

- A trois, dit-elle en regardant Drago. 

Il lui fit un petit hochement de tête prouvant qu'il avait compris ce qu'elle s'apprêtait à faire. 

- Un, deux, trois. Enervatum ! dirent-ils en même temps. 

Hermione déglutit difficilement, fixant la poitrine de sa mère de ses yeux bouffis. Ils recommencèrent une fois de plus à lancer le sort en même temps et ils virent quelques secondes plus tard la poitrine de la mère d'Hermione se soulever lentement. 

La Gryffondor poussa un soupir de soulagement et se pencha sur sa mère. On voyait qu'elle respirait encore difficilement mais assez pour tenir en vie. Cependant, quand Hermione lui secoua l'épaule, il n'y eut aucune réaction de sa part. 

- Allons nous occuper de ton père, dit Drago doucement. 

Ils exécutèrent le même processus pour le père d'Hermione et quelques secondes plus tard, les hôtes des deux élèves de Poudlard étaient étendus sur le parquet de leur salon, inconscient mais bien vivant. 

- Montons-les dans leur chambre, fit Drago en se levant. Je pense qu'il ne devrait pas tarder à se réveiller. Mobilicorpus ! 

Hermione fit léviter le corps de sa mère près de celui de son père et suivit Drago qui montait les escaliers. Le Serpentard ouvrit une première porte et continua son chemin dans l'étroit couloir en moquette. Quand il en ouvrit une deuxième, il marqua un temps d'arrêt puis rentra et déposa le corps du père d'Hermione sur le lit qui trônait dans la pièce. 

C'était une petite chambre. Rien de spécial si ce n'est la belle vue sur le parc fleuri à quelques mètres de la maison qu'offrait la grande fenêtre. 

- Viens, murmura Hermione. Je vais aller nous faire à manger. 

Ils descendirent tout les deux et se dirigèrent vers la cuisine. Drago s'assit à la petite table ronde et Hermione fouilla dans les placards à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. Elle sortit finalement des pâtes et mit de l'eau à chauffer dans une casserole après avoir allumé le gaz. Drago sembla soudain sortir de la transe dans laquelle il s'était plongé et vint aux côtés d'Hermione en prenant le paquet de coquillettes dans ses mains. 

- Qu'es ce que c'est que ça ? demanda-t-il perplexe en ouvrant le paquet sous l'œil attentif d'Hermione. 

Il sortit quelques coquillettes et les mit dans sa bouche. Il eut à peine le temps d'entendre le rire amusé d'Hermione qu'il était déjà en train de cracher les pâtes qu'il avait dans la bouche et d'essayer de ne pas s'étouffer avec celles qu'il avait avalé par inadvertance. 

- C'est infâme ! s'exclama-t-il. Comment les Moldus peuvent-ils manger ça ? 

- Il faut les faire cuire idiot ! répondit la brune en rigolant. 

- C'est vrai que c'est logique ! fit-il sarcastiquement en reposant la paquet et en repartant s'asseoir. 

Une dizaine de minutes plus tard, Hermione posa un plat rempli de coquillettes - cuites cette fois ci - sur la table ainsi que deux couverts et une carafe d'eau. Drago, d'un air sceptique, se servit suivi de la Gryffondor. 

- Je t'assure que c'est bon ! dit-elle en voyant Drago faire la fine bouche. Attends, reprit-elle en se levant et en se dirigeant vers le frigo. 

Elle posa sur la table du parmesan et Drago attendit qu'Hermione prenne une bouchée de ce qui y avait dans son assiette avant de faire de même. Le repas s'était fait en silence et le Serpentard dut bien admettre que les pâtes étaient bien meilleurs cuites. 

- Tu vas bien ? demanda Drago à Hermione en voyant que celle ci s'était muré dans un profond silence. 

- Mes parents ont failli mourir aujourd'hui à cause de nos potions et... et en plus on ne sait même pas si elles ont fonctionnés... souffla Hermione d'un air triste. 

- Eh bien si elles n'ont pas fonctionné, on cherchera autre chose ensemble, dit Drago calmement. 

- Comment tu fais ? demanda la brune. 

- Comment je fais quoi ? répliqua-t-il étonné. 

- Pour être aussi optimiste, gentil et... et parfait. 

Hermione baissa les yeux, se frappa intérieurement pour son manque de tact et essaya de ne pas rougir en sentant le regard pesant de Drago sur elle. 

- Je suis loin d'être parfait Hermione, finit-il par dire au bout de longues secondes de silence.  

Son ton n'était pas rieur et il avait dit ça comme s'il voulait la convaincre. Il souffla et se leva pour aller s'installer sur le canapé. 

Hermione se demanda pendant d'interminables secondes si elle devait - ou pouvait - le rejoindre puis finalement elle vint s'installer à côté de lui. 

- Pour moi, tu l'es, dit-elle dans un murmure alors qu'il tournait ses yeux gris vers elle. Tu es parfait !  

Hermione vit le visage de Drago se rapprocher du sien. Un peu plus à chaque seconde qui s''écoulait jusqu'à ce que leurs lèvres soient séparées par quelques centimètres seulement. Hermione n'osait plus bouger et se concentra sur l'odeur de menthe qu'émanait du corps de Drago. La Gryffondor crispa ses mains sur les pans de sa veste tandis que le Serpentard se rapprochait toujours plus près d'elle. 

Au moment où Drago allait réduire le dernier centimètre qui les séparaient, du bruit se fit entendre à l'étage. La brune détourna vivement sa tête. 

- Hum... je vais aller voir, fit-elle très gênée. 

Elle monta les escaliers et Drago la regarda pendant quelques secondes avant de se lever à son tour. 

- Tu es un idiot Drago Malefoy ! chuchota-t-il pour lui-même. 

Quand il entra dans la chambre des parents d'Hermione, il vit la Gryffondor assise près de sa mère qui se réveillait difficilement. Cette dernière ouvrit les yeux et les posa sur sa fille. Hermione semblait pétrifiée. 

- Hermione ? dit-elle en posant sa main sur la joue de sa fille. 

La brune fondit en larmes et nicha sa tête dans le cou de sa mère. 


Entre l'amour et la haine - DRAMIONE -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant