13. Andra

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Je suis assise sur mon lit. Je réalise tout ce qui vient de se passer... Le baseball, le moment génial que j'ai passé avec Flynn, le baiser...
Je me suis sincèrement amusée et après ces derniers jours, j'en avais besoin. Je ne sais pas pourquoi je l'ai embrassé.
J'en ai eu envie et je l'ai fait, c'est tout.
C'était plus fort que moi. Ce premier baiser que nous avons échangé chez Lauren, je n'arrêtais pas d'y penser. J'avais besoin de voir si ça aurait le même effet, si ce n'était pas juste l'alcool ou le désespoir qui avait rendu ce moment si intense. Maintenant je sais que ce n'était pas ça. Le problème c'est qu'il s'agit de Flynn, le meilleur ami de César. Celui qui fréquente une fille différente chaque soir. Je ne sais pas dans quoi je me suis lancée mais cela ne peut que mal se finir.

Je ne sais pas ce que je ressens, si c'est purement physique ou si je me rends compte que Flynn est vraiment intéressant. Il est beau, c'est vrai. Mais il est aussi le type insupportable et imbus de sa personne, le mec qui doit certainement avoir un abonnement prémium à l'hôtel, le mec qui t'a embrassé alors que tu venais de te faire humilier par son meilleur ami.
Je me demande si je suis complètement stupide, inconsciente, ou les deux.
Il faut que j'en parle à ma meilleure amie.

Théo est en retard, je suis toute seule à la cafétéria depuis dix minutes. Je tapote ma fourchette sur le bord de mon plateau impatiente de voir sa silhouette apparaître Je jette un coup d'œil à la table à laquelle j'avais l'habitude de manger. Il n'y a que Chloé pour l'instant. On ne se parle plus depuis que j'ai quitté la table mardi. Maintenant que je ne vais plus aux entraînements de handball, cette histoire est loin de s'arranger. J'appréciais beaucoup Chloé et ça m'ennuie vraiment que cela se termine comme ça entre elle et moi.
Théodora débarque enfin, un peu essoufflée.
— Désolée, je sors de sport, la prof ne nous a pas lâchés à l'heure.
Elle entame son assiette sans attendre, affamée.
— Alors raconte-moi tout.
Je me délecte de ce dernier instant de silence, celui où Théodora ne me pose encore aucune question.
— Flynn et moi on s'est embrassés.

J'aurais mieux fait d'attendre qu'elle ait fini sa bouche, elle manque de s'étouffer.
— Flynn ? Flynn Flynn ? Loncaster ? FLYNN ?
J'acquiesce simplement. Elle essaie de comprendre ce que je viens de dire mais ça semble encore très confus.
— Mais quand ? Pourquoi ? Je veux dire... Flynn ? C'est vraiment la dernière personne à laquelle j'aurais pensé, genre, sur toute cette foutue planète.
Elle a toujours essayé de tempérer nos disputes quand elle pouvait, mais elle savait à quel point je ne pouvais pas le voir en peinture alors je comprends un peu sa surprise. Moi même je n'arrive pas à comprendre ce qui a pu se passer pour qu'on en arrive à passer de, deux personnes qui ne peuvent pas s'adresser la parole à ... s'embrasser à deux reprises.
— La première fois c'était...
Elle écarquille les yeux et ne me laisse même pas finir ma phrase.
— Parce que c'est arrivé plusieurs fois ?
Je me pince les lèvres et me retiens de rire.
— C'était à la soirée de Lauren, tard dans la nuit. On discutait tous les deux et il a été sympa. Il a parié qu'il arriverait à me séduire mais on avait simplement trop bu. Enfin rien d'exceptionnel, on s'est embrassés quoi.
Elle me tanne pour que je continue l'histoire, elle est pendue à mes lèvres, prête à écouter la suite.
— Et la deuxième fois c'était hier, il m'a proposé de venir jouer avec lui au baseball après son entraînement. Et lorsque j'ai enfin réussi à taper une fichue balle j'étais tellement surexcitée que je lui ai sauté dans les bras et je l'ai embrassé.
Elle n'en croit pas ses oreilles et me demande plus de détails.
— Mais embrassé comment ? Juste un bisou ou... ?
J'y repense un instant.
— Un vrai long baiser, les deux fois.
Elle passe sa main devant sa bouche en expirant bruyamment.
— Putain.
J'attends de voir si elle va dire autre chose, ça me soulage de pouvoir en parler avec Théo.
— Mais qu'est-ce que ça signifie ? demande-t-elle.
Je secoue la tête.
— Rien du tout, on parle de Flynn. Il a plus de filles à son tableau de chasse que tous les garçons de ce lycée réunis.
Elle avoue être d'accord sur ce point.
— Et c'est le meilleur ami de César, ajoute-t-elle.
Je répète sa dernière phrase.
— Mais c'est bizarre qu'il joue avec le feu comme ça alors qu'il sait très bien ce qui s'est passé entre César et Toi.
Je n'ai jamais cherché à comprendre Flynn, peut-être que c'est ce qui l'excite: que je sois la fille qu'il n'a pas le droit d'avoir. Je n'ai pas trop envie de connaître ses motivations tout bien réfléchi.
— Mais je n'arrête pas d'y penser, ajoutais-je.
— À Flynn ?
Je me mords la lèvre, coupable.
— Oui entre autres.
Elle soupire et me regarde sévèrement.
— Non Andra.
Je la joue offensée. Ok ça m'amuse, mais au fond c'est vrai. Je n'avais jamais appris à le connaître et finalement il n'est pas aussi antipathique qu'on pourrait le croire.
— J'ai rien dit !
Elle croise ses bras sur la poitrine.
— Pas encore, mais je le sens. Pas Flynn. On vient juste d'exposer les raisons du pourquoi ça serait la pire idée du monde de t'attacher à lui.
Je détourne le regard.
— Peut-être que c'est simplement parce que tu es encore triste par rapport à César, peut-être qu'il est le premier garçon qui fait attention à toi depuis ta rupture, peut-être qu'il te rappelle César d'une certaine façon.
Et puis je comprends qu'elle a totalement raison, Flynn ou n'importe quel autre mec, ça serait pareil. Il est juste là au bon moment, mais c'est la mauvaise personne.
— Qu'est-ce que je dois faire alors ? Demandais-je un peu perdue.
Elle se creuse la tête en entamant le plat de résistance.
— Flirt avec un autre mec, change-toi les idées comme tu le fais avec Flynn, mais sans Flynn.
J'écoute attentivement ses conseils, elle a raison sur toute la ligne. J'ai besoin d'un garçon pansement et Flynn n'est vraiment pas la bonne personne, pour toutes les raisons énoncées plus tôt.
— En parlant du loup, chuchote Théodora.
Je me tourne discrètement, les quatre garçons se suivent. Comme d'habitude. Flynn est le dernier. Il porte un pantalon noir, un col roulé gris et son long manteau est assorti à son pantalon. Ses cheveux sont en ordre et il porte tellement de parfum que je le sens d'ici.
— Il est vraiment beau, grimace Théo, je te comprends.
Je tourne la tête pour ne pas avoir l'air trop flippante à les fixer comme ça.
— Il a encore de ces cernes, fis-je remarquer.
Théo baisse la tête vers son assiette.
—Il était sûrement avec une fille cette nuit.

It wasn't a mistakeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant