Chapitre 2

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Christian :

          Le matin, baigné par la douce lumière du soleil, je me lève de mon lit. La fraîcheur de la pièce m'enveloppe, mon torse nu frissonnant légèrement sous la brise. Je traîne mes pieds vers la salle de bains pour ma toilette matinale, appréciant cette première sensation de l'eau froide contre ma peau. Les pensées vagabondent encore dans la brume du sommeil, et je prends quelques instants pour m'observer dans le miroir : les cheveux en bataille, les traits encore assoupis.

Une fois prêt, je descends les escaliers, vêtu seulement d'un boxeur, mon torse toujours découvert. Le bois sous mes pieds craque légèrement, et une odeur familière de Cola flotte dans l'air. En arrivant dans le salon, je vois mon pote Axel affalé sur le sofa, une bouteille de Coca en main, l'air absent. Sa concentration est rivée sur l'écran de son téléphone, et un sourire malicieux se dessine sur mes lèvres.


Axel est un grand trouillard, et c'est toujours un plaisir de le taquiner. Je m'approche en catimini, mes pieds glissant silencieusement sur le sol. Une fois juste derrière lui, je crie soudainement dans ses oreilles :


— Attention, tu as une araignée sur la tête !


La réaction est immédiate. Il bondit comme un diable hors de sa boîte, hurlant et agitant frénétiquement les bras. Sa bouteille de Coca tombe au sol, éclaboussant le tapis. Le spectacle est à mourir de rire, et je m'effondre littéralement en éclats de rire. Mon ventre me fait mal tant je ris, incapable de m'arrêter.


C'est alors que Jackson, mon cousin, arrive en courant depuis la cuisine. Il s'arrête, observant la scène avec un soupir amusé.


— Tu t'es encore fait avoir, mon cher Axel, dit-il en secouant la tête, une lueur moqueuse dans les yeux.


Axel, qui est encore tout rouge, arrête enfin de crier. Il me lance un regard noir, mais je vois bien dans ses yeux que c'est plus de l'amusement qu'autre chose. Il n'en reste pas moins furieux sur le moment.


— Christian, je te jure que tu es un homme mort ! Gronde-t-il, les poings serrés, le visage figé dans une colère feinte.


Cela ne fait qu'accentuer mon hilarité, et je finis par me tordre de rire à terre, incapable de reprendre mon souffle. Axel sait parfaitement qu'il n'a aucune chance de me rattraper ou de me battre dans une quelconque confrontation, ce qui le rend encore plus furieux.


Quand enfin je retrouve un peu de mon souffle, je me relève et me dirige vers la cuisine. Je me sers un toast croustillant et un verre de jus d'orange, appréciant la légèreté de ce moment. Jackson me rejoint, s'installant à mes côtés avec son propre petit-déjeuner. Le silence est agréable, presque méditatif, jusqu'à ce que Jackson, curieux comme toujours, brise le silence.


— Tu vas faire quoi aujourd'hui, Mec ? Demande-t-il en mâchant un bout de pain.


Je hausse simplement les épaules, sans répondre. Son air frustré me fait sourire.


— Ça te dirait de sortir pour aller peloter une Nana ? Ajoute-t-il avec un sourire complice, espérant obtenir une réaction.


Je roule les yeux. Jackson et ses éternelles plaisanteries. Mais aujourd'hui, je n'ai pas de réel plan. Pourtant, une idée me traverse l'esprit : un collègue devait partir en voyage aujourd'hui, et il m'avait presque supplié d'aller le saluer à l'aéroport avant son départ. Cela pourrait être une manière d'occuper ma journée.


Après avoir terminé mon petit-déjeuner, je me décide à prendre la voiture et à me rendre à l'aéroport, car je m'étais souvenu que je devais aller retrouver un ancien collègue là-bas qui allait arriver très bientôt. La route est dégagée, et mes pensées vagabondent. Une fois arrivé sur place, je me rends compte à quel point cet endroit est bondé, comme un stade après un match. Les gens s'agitent dans toutes les directions, les visages tendus par l'urgence des départs. Je me fraye un chemin à travers la foule, mes mains glissant dans les poches de mon jean à la recherche de la personne que je suis venu voir, mais je ne parviens pas à le trouver. Je scrute les alentours, cherchant la silhouette familière de mon collègue, mais en vain. Je commence à perdre espoir et songe à l'appeler pour savoir où il se trouve. Mais alors que je m'apprête à sortir mon téléphone, mon regard s'arrête sur une jeune fille assise un peu plus loin. Quelque chose chez elle me semble étrangement familier. Son visage est à demi caché derrière ses cheveux bruns, et elle tient son portable entre ses mains, la tête baissée.


Intrigué, je m'avance un peu plus, mais avant que je puisse confirmer mes soupçons, un cri retentit derrière moi. Je me retourne, et je vois une vieille dame pointer du doigt un homme qui court en direction de la jeune fille. Il a quelque chose dans la main, probablement volé. Sans réfléchir, je m'apprête à intervenir, mais la jeune fille réagit avant même que je puisse bouger. Avec une agilité surprenante, elle plaque l'homme au sol, le maîtrisant avec une prise de judo si rapide et précise que cela en est presque surréaliste. Il ne bouge plus, comme pétrifié par la peur, tandis qu'elle récupère l'objet volé et le remet calmement à la vieille dame.


La foule, témoin de la scène, éclate en acclamations et murmures admiratifs. Quant à moi, je reste figé, abasourdi non seulement par son habileté, mais aussi par l'étrange familiarité de cette fille. Elle semble gênée par toute cette attention, ses joues légèrement rougies par la situation. Après un bref regard autour d'elle, elle se penche, ramasse ses affaires et quitte discrètement l'aéroport.


Une étrange force, presque irrésistible, me pousse à la suivre. Cette fille m'intrigue bien plus que le collègue que je devais saluer. Je traverse la foule, mes pas se calquant sur les siens, curieux de découvrir qui elle est et pourquoi son visage me semble si familier, oubliant instinctivement le but de ma venue ici.

L'équilibre Des Failles Où les histoires vivent. Découvrez maintenant