Samedi premier décembre.
J'étais assise à l'arrière de la voiture, la tête posée contre la vitre, regardant les flocons qui tombaient par la fenêtre. Je déteste l'hiver, le givre, le verglas et la neige.
Ma sœur Lou-Ann, assise à coté de moi ne se préoccupait pas tellement de notre départ à Londres. A la voir, elle avait même l'air plutôt heureuse.
Nous arrivâmes enfin chez notre tante Marine, après plus d'une heure de route. Elle vivait dans une grande maison moderne, légèrement éloignée de la ville. C'était un quartier luxueux où toutes les maisons étaient différentes, mais toutes aussi grandes les unes que les autres. Je descendis de la voiture, et mon père m'aida à décharger mes valises. Tante Marine nous accueilli avec un grand sourire aux lèvres, ce qui me rassura. Elle était grande et habillée de façon très bourgeoise. Mais elle avait l'air très gentille. Mes parents nous dirent au revoir à ma sœur et moi. Ma mère pleurait, mais je savais que tout cela n'était qu'une mise en scène. En réalité, elle était heureuse de pouvoir s'échapper avec mon père aux Etats-Unis. Ils allaient vivre le "rêve américain" ensemble. Tante Marine nous montra notre chambre et j'y déposai mes affaires. Je mis mes vêtements dans l'armoire, puis sortis mon ordinateur portable et le posa sur mon lit. Je m'assis en tailleur et l'alluma. J'avais besoin de parler à ma confidente, ma meilleure amie Thyphaine. Je mis donc ma caméra en marche et elle répondit aussitôt à mon appel:
Moi: Coucou toi !
Thyphaine: Coucou, alors, tu vas bien ? C'est comment ? Et ta tante alors, elle est riche, sympa ?
Moi: T'inquiètes pas attend, je vais tout te dire ! Déjà, ça me fait trop bizarre de me dire que je ne vais pas te voir demain matin. Bref, pour l'instant ça se passe bien, et elle à l'air gentille ! Tu verrais ça maison, c'est un truc de malade ! J'ai une chambre à moi seule donc je serais pas obligée de supporter ma sœur, et ça c'est trop cool.
Thyphaine: Ça va alors ! En tout cas j'me sens trop seule là... Mais je vais essayer de descendre à Londres la semaine prochaine pour qu'on se voie !
Moi: Aucun souci, ce sera génial ! Bon je te laisse, je vais descendre manger. Bisous, je t'aime meilleure amie !
Thyphaine: Moi aussi !
Je fermai mon ordinateur, mis un jogging et un gros pull en laine puis descendis à la cuisine. Tante Marine avait un cuisinier français, et ce que nous mangions était délicieux ! Une fois le repas terminé, je montai dans ma chambre et fatiguée par le voyage, je m'endormis sans même m'être démaquillé.
Le lendemain, huit heures.
La sonnerie de mon portable me réveilla. Je me frottai les yeux, me demandant qui pouvait m'appeler à huit heures du matin alors que nous étions dimanche. Je pris mon portable et décrocha, tout en m'étirant.
Moi: Allo ?
Maman: Bonjour Cassandra, comment ça va ?
Moi: Ah, salut maman. Et bah ça se passe bien, tante Marine est super cool. Je suppose que je n'ai pas besoin de vous demander comment ça v...
Maman: ...tu verrais, New-York est une ville extraordinaire ! Je dois te laisser, nous allons à Broadway avec papa ! Bisous !
Elle ne me laissa même pas lui souhaiter au revoir qu'elle raccrocha aussitôt. Je soupirai puis me frotta les yeux. Il faisait encore sombre dehors, et la neige ne cessait de tomber. Je me demandais ce que j'allais bien pouvoir faire à cette heure-ci. Puis je me dis que ça ne me ferais pas de mal d'aller ma balader dans le quartier. Je pris des affaires dans mon armoire et me rendis à la salle de bain sur la pointe des pieds, évitant de réveiller ma sœur et ma tante qui dormaient encore. Je pris ma douche m'habilla puis me maquilla légèrement, après avoir nettoyé mon visage encore maquiller de la veille. J'enfilai ma paire d'UGGS et mis un bonnet et une écharpe en laine. Je pris mon portable ainsi que mon sac à dos, déposa un mot sur la table de la cuisine pour prévenir tante Marine que j'allais faire un tour en ville. Lorsque je sortis sur le seuil de la porte, des flocons se déposèrent sur mes cheveux blonds. Je soupirai et m'avança doucement, prenant soin de ne pas glisser sur le verglas. Je m'avançai sur le trottoir, sortis mon téléphone de ma poche et envoyai des textos à Thyphaine. Je marchais tête baissée, traçant ma route sans faire attention aux passants que je croisais. Soudain, je sentis l'épaule de quelqu'un me heurter brutalement avant de me retrouver parterre.
Inconnu: Eh, mais tu pourrais faire attention merde ! me dit-il en se relevant. Il avait vraiment l'air énervé...
Moi: Merde euh... je suis vraiment désolée je n'ai pas fais attention et...
Inconnu: Mais j'hallucine quoi ! La prochaine fois fais gaffe.
Je me relevai et frotta mon jean pour retirer la neige qui s'était accrochée et le regarda, un peu vexée de sa remarque.
Moi: Excuse moi, je suis nouvelle dans le quartier, je vis chez Marine McCartney et...
Inconnu: Je n'en ai rien à faire. Maintenant fais attention, tu vas finir par blesser quelqu'un.
Il partit de son côté et je le regardai, intriguée. Qui était ce bouclé aux yeux verts ? En tout cas, il était vraiment hautain. Je continuai ma route en direction du centre de Londres, faisant attention cette fois aux autres personnes que je croisais. J'appelai un taxi, m'installa et posa ma tête contre la fenêtre.
Arrivée à Picadilly Circus, quartier connût de la ville pour ses nombreuses boutiques, je descendis du taxi et marchai sur le trottoir, regardant les vitrines des magasins. Je m'arrêtai dans un Starbuck et pris un cappuccino puis le serra dans mes mains pour les réchauffer. Déjà, certains magasins accrochaient les décorations de Noël, qui avait lieu dans deux semaines environ. Je me baladai dans la ville pendant deux heures puis décida de rentrer. Lorsque je fus enfin à la maison, la tante Marine était dans son atelier -car c'est une peintre amatrice mais tout de même très douée, et ses œuvres son sublimes- et ma sœur enfermée dans sa chambre, seule comme d'habitude. Lou-Ann n'a pas beaucoup d'amis, mais ça lui est complètement égal.
Eclipse de huit heures, vingt et une heure.
Je n'étais pas vraiment fatigué, mais il fallait que je dorme car demain allait être une journée importante pour moi puisque j'allais me rendre pour la toute première fois dans ma nouvelle université. Je mis une tenue pour dormir, me démaquilla puis me mis dans mon lit et m'endormis aussitôt.
« L'amour c'est comme quand tu tournes très vite sur toi-même; ça te fais battre le cœur très vite et tu vois plus rien autour. C'est amusant mais il faut que tu gardes un point de repère, que tu ouvres les yeux car si tu les fermes : tu perds l'équilibre.»