Chap 13

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 Après un long réconfort muet, rassuré seulement par la présence de l'autre, les garçons se relevèrent et a regret quittèrent la tente.

Dehors, le paysage était ravagé par la bataille qui venait de se tenir. Les huttes qui formaient autrefois le centre du village n'étaient plus que ruines fumantes et les tentes qui étaient venues s'ajouter avec les nouvelles recrues étaient a présent réduites en tas de cendres inutilisables. Dépouillés de ce qu'ils avaient considéré comme un refuge accueillant et de leur biens qui avaient péris en même temps que leurs habitations, les défenseurs erraient dans les décombres a la recherche d'un visage aimé parmi les cadavres étendus.

Hermione et Thomas s'étaient avancés et se tenaient a présent a leur coté, aucun n'osant troubler le silence devant cette scène prenante. Comment était ce humainement possible de réduire tout un peuple a cet état pour le simple appât du pouvoir? Y avait il réellement une cause qui en valait la peine? Harry en doutais. Personne ne devrait pouvoir faire ça.

Ils furent tirés de leurs léthargie commune par Marvin qui vint se jeter à leur rencontre et sauta dans les bras d'Harry en pleurant. Le brun lui caressa délicatement le dos en murmurant des paroles de réconfort machinales en lesquelles il ne croyais plus. Cela sembla pourtant calmer le jeune garçon qui releva la tête avec un regard embrumé de larmes:

"Pourquoi ça nous arrive a nous Harry? Pourquoi Canhorn il veut nous enlever et tous nous tuer? On est gentil et on veut juste être libres et heureux."

Harry lui tapota l'épaule délicatement dans un geste qu'il espéra réconfortant. Cela lui faisait mal au cœur de voir autant d'injustice. Il s'était habitué à Marvin et son sourire constant. Le voir aussi mal renforçait sa détermination de faire payer au roi ce qu'il faisait subir à ses sujets.

"Liz vient d'arriver, déclara gravement Hermione, brisant le silence qui s'installait beaucoup trop ces dernier temps d'après l'avis d'Harry.

- Allons y, dit Drago d'une voix rauque en commençant à se diriger vers le grand chêne où la chef leur avait donné rendez vous. Les autres lui emboîtèrent le pas. Ils traversèrent le camp avec une extrême délicatesse, ne voulant troubler les pleurs des vivants par le bruit de leur pas. Ils essayèrent de ne pas regarder vers le bas pour ne pas voir les corps recourbés et les yeux ouverts de ceux qui avaient péri.

Ils arrivèrent près de l'arbre centenaire qui avait été épargné par les flemmes. En dessous de ce géant se tenait Liz, dont la fatigue et la maigreur semblait en parfaite antithèse avec les caractères de l'arbre, imposant et immortel. Elle n'avait pas pris la peine de se changer et était encore couverte de sang, le sien ou celui des ennemis, nul n'aurait pu le déterminer. Elle était vêtue d'une lourde armure ternie de poussière, de boue et du même liquide vermeil qui teintait son épée, posée à ses cotés.

Elle était tête nue et son casque reposait près de son arme. La jeune femme était assise, adossée au tronc, la tête perdue dans la contemplation du ciel. Sur son visage balafré, un air de tristesse et d'impuissance indescriptible était affiché. La bataille avait été terrible et la défaite inévitable. Un dragon. Contre lequel ils allaient devoir se battre. Elle devait être maudite.

Heureusement que les sorciers étaient à ses cotés, elle leur devait tant. Et dire qu'elle avait pensé un instant que le traître était parmi les cinq étrangers, elle avait cherché la facilité mais s'en voulait tant a présent. Les pertes qu'ils avaient subis étaient terribles, elle le savait.

Les quartes adolescents suivis de Marvin s'avancèrent et vinrent s'asseoir avec la chef qui sursauta à leur arrivée, honteuse d'avoir été surprise dans ce moment de faiblesse. Elle retrouva vite contenance et se redressa.

" Harry, tu t'es réveillé, je suis herseuse que vous soyez venus. J'ai appris pour Ron, le visage de la jeune femme se rembrunit, et j'en suis particulièrement désolée. Je sait a quel point vous tenez à lui et a quel point c'est une personne formidable. J'espère de tout cœur que nous parviendrons a l'arracher des griffes de Canhorn.

Elle laissa passer un court silence.

- Les pertes sont terribles, vous avez du le constater, mais voilà, il y a bien pire que ça.

Ses compagnons se redressèrent imperceptiblement pour mieux assimiler ce qu'elle allait dire, quelque chose de pire que perdre la quasi totalité de son armé et de ses amis, étais ce possible ?

- Lors de la bataille que nous avons mené dans ce camp, nous avons perdu approximativement le tiers de nos hommes, ils se sont bien battus et vos sorts ont réussi à les épargner du feu du dragon.

Mais il n'y avait pas qu'un seul campement. Nous en avions construit un autre plus au cœur de la forêt dont nous avions dissimulé l'existence aux combattants, persuadés que l'espion était un homme en age de combattre. Dans ce camp, nous avons rassemblé les invalides, les femmes, les enfants et les hommes ne pouvant se battre. Or voilà, il semblerait que l'attaque à laquelle vous avez participé ce matin n'ait été qu'une diversion pour détruire ce deuxième camp et ainsi tuer tous nos protégés.

Lorsque nous sommes arrivés, trop tard, il ne restait que des ruines et de malheureux témoins rescapés. Les corps ont été emportés, nous n'avons même plus de quoi leur offrir une sépulture descente."

Un silence choqué accueilli cette déclaration, chacun avait pris conscience des pertes mais ce n'est qu'a présent qu'ils mesuraient la véritable étendue du désastre, il fallait trouver ce traître et lui faire payer les vies que ses aveux avaient prises. Et surtout, il fallait s'en débarrasser, et vite. Des fuites aussi importantes n'étaient plus envisageables pour conserver l'espoir d'une victoire.

" Le traître, murmura Harry, il va payer

- On va le trouver Harry, lui assura Liz, il ne peut être que parmi les rescapés du camp de secours, aucun des combattants n'était a courant, j'y ai veillé personnellement. Sinon, il y avait John et Du Klern, mais je les sait fidèle. Jamais ils ne nous auraient trahis, même sous torture.

- Où est John ? Questionna Harry, je ne l'ai pas vu pendant la bataille.

- Il était en train de négocier des hommes avec les représentants du village voisin. Il n'est pas encore revenu mais je garde espoir en de potentiels alliés pour une prochaine bataille.

- Il faut espérer, soupira Harry.

Liz se leva difficilement, son armure la pesant autant que les responsabilités qu'il lui fallait prendre et les sacrifices qu'elle avait à faire.

- Bien, à présent, il faut reconstruire le village et garder le moral des troupes.

Elle ramassa son épée et mis son casque avant de s'éloigner d'un pas de reine vers les décombres, chacun de ses pas créant un nuage de cendre. Avant de disparaître au détour d'une ruine, elle se retourna pour dire aux quartes sorciers et a Marvin d'une voix sincère et émue

- Merci d'être là."

Le tunnel du tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant