Chap12

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Horrifié, Harry parvint après plusieurs longues secondes à détourner le regard du Dragon, ce n'était pas possible, pourquoi fallait-il qu'il lui arrive tant de choses et qu'il soit toujours autant confronté à la peur de perdre ses proches ?

C'est d'ailleurs cette pensée qui l'obligea a détourner son regard de l'inévitable fatalité qu'ils auraient un jour à affronter pour retrouver la liberté. Ses proches, Drago, Ron, sa seule famille, Hermione, Thomas, ses précieux amis. Ils devaient être vivants, le feu ne pouvait pas les avoir détruits aussi facilement que le camp qui n'était maintenant plus qu'un tas de cendres.

Alors Harry, le regard embrumé de larmes qu'il n'avait pas senti couler, chercha ses amis des yeux, trop abattu pour esquisser un mouvement. Il repéra sur sa droite Thomas que Hermione, qui se tenait enlacée à lui, avait réussi a protéger du feu destructeur, il vit ensuite sur sa gauche la tignasse rousse du Griffondor qu'il aimait tant et fut rassuré de le voir debout et en apparente bonne santé.

Il s'inquiéta de ne pas trouver Drago et c'est le ventre serré qu'il réussi à se retourner, conforté par l'espoir de voir son amant se tenir derrière lui. Et en effet, c'est là qu' il découvrit le Serpentard, ébouriffé et sur le visage une expression de surprise et d'horreur absolues.

Alors seulement, le brun s'accorda un soupir. Ceux qu'il aimait le plus étaient vivants. Il retourna la tête vers le roi et son dragon, prêt à se battre à nouveaux pour détruire ce tyrannique souverain.

Un rugissement retentit alors, il était si fort que tous pensèrent d'abord que le dragon avait recommencé à crier mais en reportant la tête vers la forêt, tous comprirent, ce cri qu'ils n'avaient cru prononcé que par un être était en fait celui de centaines de soldats qui venaient se battre.

Voilà donc la raison pour laquelle les Défenseurs avaient cru, trop rapidement, gagner : Canhorn avait rappelé ses soldats pour pouvoir réduire en cendre le village. Heureusement, beaucoup des hommes de Liz, partis se battre dans la forêt étaient encore en vie mais affaiblis par la matinée intense qu'ils avaient eu. Bien trop affaiblis pour se battre contre les soldats frais qui arrivaient par dizaine.

Le dragon rugit et s'envola à nouveau, il était à présent inutile, bien trop imposant pour se battre de manière efficace et ne pouvant cracher son feu, trop destructeur pour être précis.

Il fit quelques mètres encore au ras du sol et comme dans un cauchemar où on reste impuissant devant de terribles situations, Harry vit le reptile se diriger vers l'endroit où se tenait il y a peu Ron. Il vit Ron courir, ridiculement lentement devant la vitesse et la force du dragon qui se précipitait vers lui. Il vit le dragon attraper le roux, ce dernier se débattre, puis il ne vit plus rien. Il eut juste le temps d'entendre le rire sardonique du roi avant de sombrer dans l'inconscience.

Il rêva qu'il était poursuivit par le fantôme de Dumbledore qui le menaçait de tuer Dobby si il ne se rendait pas, il fut sauvé de justesse d'une chute dans un précipice, soudainement apparu, par un ange blond aux ailes immaculées, un ange roux au sourire radieux et un autre, brun au cheveux bouclés, qui le portèrent loin, jusqu'à une salle blanche où l'ange brun disparu dans un aboiement sonore. Le décor changea et cette fois, ce fut l'ange roux qui disparu dans un éclat de lumière jaune et brûlante. Un rire chaud retentit puis s'éteignit en même temps que les flammes. L'ange blond se tourna alors vers lui et dit :

« Harry ? Harry ? Harry

Il ouvrit les yeux pour retrouver le visage de l'ange penché au dessus du sien. Il était aussi parfait que dans son rêve sauf qu'il était flou.

Puis Harry se rappela, Poudlard, son parrain, la bataille, le voyage, de nouveaux amis, encore une bataille, et Ron. Il se leva d'un coup, manquant assommer le visage parfait de la personne penchée au dessus de lui, puis d'un mouvement machinal remis ses lunettes que la silhouette lui tendais.

« Hey Harry tu es enfin réveillé ! Tu nous as fait tellement peur si tu savais, s'exclama le blond en le serrant dans ses bras.

L'étreinte additionnée à la voix grave de l'homme qu'il aimait calma Harry. Il se laissa porter par les bras de Drago et enfouis son visage dans son cou où il laissa couler ses larmes. Il voulait la vérité mais ne se sentait pas prêt a savoir la réponse. Il prit une dernière grande inspiration, emplissant ses narines de l'odeur rassurante de Drago et releva la tête.

« Que s'est il passé ? Le dragon ? Ron, où est il ?

- Calme toi Ry, murmura Drago en reprenant Harry dans ses bras, calme toi.

Une fois que Harry eut retrouvé une respiration calme, Drago commença d'une voix ou perçait une grande tristesse mal dissimulée. Il ne voulait pas affoler le survivant mais se sentait lui même complètement dépassé par les évènements... Et maintenant, Ron était...

- Ron a été emporté par le dragon, je ne sais pas si il est toujours en vie à l'heure qu'il est. Il s'est débattu mais le dragon tenait, on a essayé, Hermione a lancé des sorts pour le faire revenir mais il était trop bien protégé... Je suis désolé Harry, conclut il en laissant échapper une unique larme de son œil bleu. »

Harry se sentit abattu. Il s'attendait à cette réponse mais la certitude maintenant acquise, un poids sembla se poser sur ses épaules et il resserra l'étreinte avec Drago qui renifla avant de continuer son récit.

« Tu t'es évanoui, et dès que le monstre et son maître sont partis, les combats ont repris, alors pour que tu ne sois pas blessé, je t'ai emmené ici et j'ai veillé sur toi. Je t'ai laissé dormir trois heures mais voilà, les combats se sont arrêtés, on a perdu et Liz veut nous voir, alors je t'ai réveillé. Hermione et Thomas vont bien, quelques égratignures mais les sorts de protections ont été efficaces. Tu te sens de te lever ? »

Harry ne se sentait de rien à part de sombrer dans un sommeil infini, loin des embrouilles de la vie, mais il se détacha de Drago qui lui caressait les cheveux et dit d'un ton qu'il espérait ferme :

« Oui, ça devrait aller. Mais dis moi, demanda-t-il d'une voix douce, toi ça va ?

- J'ai peur, avoua Drago la tête basse, pour Ron, pour toi, pour ceux auxquels je tiens. Je ne veux pas le perdre, Harry. Je ne veux plus jamais perdre personne » gémit-il avant de sangloter contre le survivant qui l'avait, une fois de plus, attiré contre lui.

Le tunnel du tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant