Dad's Killer

19 - Visite à maman

PDV d'Éric

Samedi

Je venais de finir mon jogging.

Je décidai d'aller voir ma mère pour m'imprégner de comment s'était déroulée sa première semaine en tant que Chef Service.

Je vis de loin, Esther en prise de tête avec les éboueurs qui visiblement avaient mal fait leur travail.

- MONSIEUR !! JE VOUS ARRÊTE AUJOURD'HUI. VOUS ÊTES PAYÉS POUR RAMASSER TOUTES LES ORDURES. LE TEMPS POUR MOI DE RAMENER CEUX QUI SONT À L'INTÉRIEUR, VOUS DISPARAISSEZ, POURQUOI ?? Hurlait-elle.

- Mlle, nous ne pouvons prendre que le tas qui se présente à nous. Nous n'avons pas le temps d'attendre que vous rameniez le reste de la maison. Time is money.

- AH OUI, VOUS N'AVEZ PAS LE TEMPS, MAIS À LA FIN DU MOIS,  VOUS POUVEZ ATTENDRE POUR  ME  FAIRE SIGNER LE SERVICE RENDU !!

- Oh oh ! Que se passe-t-il ici? intervins- je.

Elle se retourna, me vit puis commença :

- Ah ! Éric, tu tombes très bien. N'est-ce-pas ces idiots d'éboueurs qui viennent me prendre la tête de bonne heure ? (...)

Le temps pour moi de ramener les autres ordures, ils disparaissent, ils prétendent n'avoir pas le temps ;  mais à la fin du mois, ils ont le temps d'attendre pour me faire signer le service rendu.

Je vis qu'elle n'avait pas raison sur ce point, mais je ne voulais pas prendre partie des éboueurs et augmenter la température.

J'essayai de mon mieux de calmer l'atmosphère, sans prendre partie puis les éboueurs s'en allèrent.

Elle se retourna, puis m'embrassa.

Je lui recommandai de ne plus se prendre la tête, avant de passer mon bras autour de son cou, puis nous entrâmes.

- Où est Mum ? Demandai-je quand nous eûmes dépassé le salon.

- À la cuisine.

Nous y arrivâmes puis je m'empressai de faire :

- Maman chérie ! dis-je en la serrant par derrière pendant qu'elle s'occupait à remuer la soupe qui mijotait au feu.

- Ah DIEU merci !! Il se souvient qu'il à une mère, fit-elle souriante.

- Mais comment pourrais-je oublier la seule personne qui compte le plus pour moi dans cette vie ? dis-je avec assurance.

- Oui, c'est ça. Je ne suis pas tes conquêtes que tu as le don de charmer par tes mots doux.

- Ça aurait quand même eu d'effet. N'est-ce pas ? fis-je remarquer taquin.

- Hum

- On peut dire que je tiens ça de papa.

- En effet, tel père, tel fils.

Nous rîmes tous de chœur.

Je leur filai un coup de main puis le petit-déjeuner fut prêt.

Esther mit les couverts puis nous commençâmes à petit-déjeuner.

- Maman, comment s'est passée ta première semaine de travail ?

Qu'est-ce-que ça fait d'être le Chef Service psychiatrie du grand centre hospitalier de Gueram ? demandai-je en mettant de la  mayonnaise sur mon pain.

- La semaine n'aurait pas pu mieux se passer. J'ai fait mes consultations dans une parfaite ambiance. S'agissant du personnel, n'en parlons pas.
Même si je dois avouer que ce titre me dérange.

- C'est juste pour le début. Tu t'y habitueras bientôt.

- Oui, tu as certainement raison.

<< Éric, passe-moi les fruits STP >> fis Esther quand ma mère s'empressa de m'interroger :

- Et la tienne Éric ?

- Bien. Le travail me pompe un peu, mais je fais avec.

- Inès !? Reprit-elle

- Quoi, Inès ? fis-je en enfonçant une pomme dans la bouche et maladroitement faisant renverser de l'eau.  

Mais ma mère, avec ses idées commença ses interprétations.

- Tu vois, tu perds tes sens rien qu'à entendre son nom.

- Maman !! Tu ne la connais même pas assez bien !! hurlai-je quand Esther y mis du sien.

- Ohh !! Vous me mettez hors-jeu là ! C'est qui Inès ?

- Sa patronne, ou ferais-je mieux de dire, sa cible. S'empressa de répondre ma mère.

- Ah bon. Éric, j'ai une belle sœur en vue et tu fais le cachotier.

- Pff. Oui, c'est ça. Je ferais mieux de me taire.

Elles commencèrent à se moquer.

                  ******

PDV d'Inès

J'ignorais ce qu'il avait derrière la tête, mais la curiosité me poussai à répondre présent à son invitation.

Je mets une chemise manche longue et un pantalon en Jeans, puis me prépare comme je peux.

J'étais à la tâche quand quelqu'un frappa à ma porte.

Cela ne pouvait être que ma mère.

- Oui, Entrez. fis-je

Je m'occupais à attacher mes cheveux, quand je la vis pénétrer la chambre à travers le miroir qui me faisait face.

- Tu t'apprêtes à sortir ma fille ?

- Oui, maman. Je sors avec un ami

- Steven ??

- Maman !! Non, pas Steven.

- Mais pourquoi ne lui laisses-tu pas une chance ? C'est un bon garçon ; dit-elle s'asseyant sur le rebord du lit.

- Je n'en doute pas.

- Et alors ???

- Tu sais quoi, maman, on ferait mieux de laisser cette conversation.

Pff, on dirait qu'on l'a envoûté avec Steven.

- Mmm

- Alors, tu me trouves comment ??

- T'es ravissante ma fille, comme toujours d'ailleurs..

- Merci maman ; dis-je lui faisant la bise.

- Prend soin de toi ma fille ;  dit-elle quand je m'effacai de la chambre.

Je sortis de l'immeuble et vis mon sauveur adossé contre la portière d'une Range rover.

Ses lunettes mettaient davantage en valeur sa beauté et lui donnaient un air mature.

Il vint à ma rencontre, puis appliqua une bise sur le dos ma main gauche à l'aide de sa main droite.

- Je suis là, lui fis-je remarquer.

- Oui. Je t'emmène dans un endroit que tu vas adorer.

- Où ça ?

- Ça reste une surprise... On peut y aller si tu m'en donnes l'autorisation.

- Oui.

Je montai dans le véhicule, puis il démarra le moteur qui fit vrombir la voiture.