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Alors que je dormais sur le canapé, étalée sur la couverture que Kei m'a mis, un bruit de clé me sort de ma sieste. Deux personnes entrent et j'espère un instant que c'est Mo qui accompagne Kei (Jun fait toujours plus de bruit) mais la voix féminine me détrompe.

- Allez Kei ! Ta petite sœur est pas là !

- Elle arrive dans une demi-heure à peine, c'est hors de question, réplique Kei.

J'entends la fille geindre et pleurnicher un peu mais Kei l'ignore et entre dans le salon.

- Coucou toi, dit-il en me caressant la tête.

Je ronronne de plaisir et lui lèche les bout des doigts de ma langue râpeuse. Marrant comme je suis devenue chat malgré ma conscience d'ancienne humaine.

Il va dans la cuisine et je le suis, espérant au passage récupérer un petit quelque chose appétissant.

Une fille fait irruption dans la pièce et avant même que je puisse me retourner pour la voir je suis soulevée du sol.

La folle me tient à moitié, m'embrassant furieusement le haut du crâne avec son gloss collant, eurk.

Je sors instinctivement mes griffes qui se plantent dans ses avant-bras et lance un miaulement désespéré.

Kei se retourne à mon appel à l'aide et m'attrape au vol alors que l'autre me lâchait.

- Mais ça va pas ?! il lui crie dessus en me calant contre son épaule.

Je calme les battements de mon cœur, pas habituée à être malmenée comme ça. La fille me regarde les yeux pleins de haine et je lui renvoie.

- Ton chat est un démon ! crie-t-elle totalement hystérique. Il m'a planté ses griffes jusqu'au sang.

Et elle elle m'a fait frôler l'infarctus.

- Tu l'as attrapée sans aucune considération. Elle déteste être soulevée en l'air. Et ensuite tu l'as presque jetée par terre.

La fille lève les yeux au ciel comme si les paroles de Kei étaient absurdes.

- C'est un chat, il retombe toujours sur leurs pattes, dit-elle, dédaigneuse.

- Sort d'ici, ordonne calmement le brun.

Je le regarde, étonnée. Jusqu'à mettre sa copine dehors pour une simple méprise. Je ne vais pas m'en plaindre vu que je la trouve odieuse mais n'est-ce pas un peu excessif.

D'ailleurs son interlocutrice prend un air outrée mais voyant qu'il reste inflexible, elle tourne les talons et s'en va en claquant la porte. Je crois qu'elle a même pris ses chaussures à la main pour ne pas rester plus longtemps.

Kei me repose doucement par terre, l'air pensif.

Quand Jun arrive une quinzaine de minutes plus tard, il sort enfin de ses pensées et salue sa sœur avec enthousiasme avant de préparer le dîner.

Moi, chatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant