Moi, chat

VI

Je rumine dans la caisse de transport alors que Kei tente de me parler à travers la petite porte grillagée. Sale traître. Je lui tourne intentionnellement le dos et il laisse tomber.

On est dans le métro, au retour de chez satan, pardon le vétérinaire.

Je n'ai personnellement rien contre lui mais me faire tripoter partout et m'être faite piquer quatre fois m'a un peu mis sur les nerfs. Cette sale brute de véto m'a maltraitée et le pire c'est que Kei l'y a aidé. Une sale journée aujourd'hui.

On descend et comme l'appartement n'est pas loin de la station, on est vite arrivé.

Aussitôt à la maison, il m'ouvre la caisse et je m'enfuie loin de lui en lui lançant des regards accusateurs.

Il m'ignore et va dans la cuisine après avoir calé la caisse dans un coin de l'entrée. Quel imbécile ! Un imbécile beau gosse mais un imbécile quand même.

- Neko ! Viens ici ! crie-t'il à travers l'appartement un quart d'heure plus tard.

En effet ils ont décidés de m'appeler « chat » (bonjour l'originalité). Enfin il peut toujours courir pour que j'aille le voir.

- Arrête de faire la tête, j'ai quelque chose pour me faire pardonner, ajoute-t-il.

Un peu de mauvaise grâce, je me lève en rejoins tranquillement la cuisine où il m'attend, un bol dans les mains. Je ne vois pas le contenu mais l'odeur est exquise.

- Désolé pour le vétérinaire.

Sa mine contrite m'indique qu'il est sincère.

Puis il pose le bol au sol. Je me penche dessus et ma truffe défaille face à tant de senteurs agréables. Il m'a cuisiné du poisson spécialement pour moi !

L'odeur me transporte et je me revoie déguster des poissons grillés sur les quais avec ma grand-mère. Je n'attends pas plus et me jette sur mon repas. Au diable ma rancune !