S e u l.
Cela faisait des mois qu'il était seul désormais. Bien sûr Marcus n'était pas vraiment seul. Il avait des amis qui l'entouraient. Il avait des coéquipiers avec qui jouer. Il avait des matchs qu'il se devait de gagner. Mais au plus profond de lui, il lui manquait quelque chose. Il lui manquait quelqu'un.
Il lui manquait quelqu'un qui avait disparu subitement des radars sans qu'il ne comprenne pourquoi. La veille, il lui lançait une pique dans la presse ; et le lendemain, il ne se présentait pas à son match. Oui, aussi énervant que cela lui paraisse de devoir l'admettre, Oliver Wood lui manquait.
Son sourire narquois lorsqu'ils se croisaient lui manquait. Son regard moqueur quand il gagnait et qu'il enfonçait le clou lui manquait. Son air dépité lorsqu'il perdait lui manquait. Sa poigne forte écrasant ses phalanges lui manquait. Ses piques lancées à son égard dans la presse lui manquaient. Tout en lui lui manquait, ou presque. Le quidditch avait perdu toute saveur depuis que son adversaire détesté n'était plus là. Et c'était uniquement à ce moment là qu'il avait compris l'importance qu'il pouvait avoir dans sa vie.
Parce que sans son pire ennemi, il ne faisait plus la Une des journaux. Parce que sans son pire ennemi, il n'y avait plus d'interviews longues et intéressantes à donner avant leurs confrontations. Parce que sans son pire ennemi, il ne pouvait pas ressortir grand vainqueur d'un match alors qu'il aurait gagné contre l'un des meilleurs gardiens du championnat.
Oui, sans Oliver Wood, il n'était qu'un simple joueur parmi tant d'autres. Alors qu'en sa présence, les histoires devenaient belles, les confrontations légendaires. Et s'il détestait le gryffondor plus que tout, il se devait d'admettre qu'il lui devait presque toute sa carrière ainsi que son nom.
C'était lui qui lui avait permis de progresser à ce point à Poudlard. Lui qui avait fait de lui le capitaine qu'il était alors qu'il voulait faire progresser son équipe dans l'espoir de le voir ravaler son sourire mauvais. Lui qui lui avait permis de développer ses talents de leader sur le terrain. Lui qui l'avait fait progresser sur ses tirs alors qu'il s'était entrainer à mieux viser après des matchs entiers à arrêter tous ses souaffles. Lui qui lui avait appris le sens du mot travail. Oh oui, il avait passé des jours entiers à s'entrainer avant et après les confrontations face au gryffondor qui semblait parfois invincible.
Il se souvenait d'une serpentarde disant un jour dans leur salle commune alors qu'elle déposait son livre que l'histoire qu'elle lisait n'était intéressante et le héros important que parce que l'ennemi était à son niveau. Et il avait ri. Oui, il s'était moqué d'elle en lui disant qu'un héros n'avait pas besoin d'un bel adversaire pour être un héros. Mais les derniers mois venaient de lui faire prendre conscience que si.
Il fallait un adversaire de grand nom pour devenir quelqu'un. Sans adversité, on ne pouvait pas s'élever. Et désormais, il fallait qu'il trouve un adversaire pour remplacer Oliver. Parce que s'il ne revenait pas, il était certainement voué à disparaître des livres d'histoire sur le quidditch. Le nom de son adversaire était écrit dans les livres depuis qu'ils avaient treize ans et qu'un gamin d'un an de moins que lui avait permis à gryffondor de gagner un match sans encaisser le moindre point, faisant de lui qui s'était permis des remarques avant le match un véritable clown. Parce qu'il faisait partie des trois premiers poursuiveurs de l'histoire de Poudlard à ne pas réussir à inscrire le moindre point dans un match.
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BRING ME TO LIFE ❊ Flint | Wood
FanfictionÀ Poudlard, ils n'étaient pas de plus grands rivaux que Marcus Flint et Oliver Wood, les capitaines des équipes sang et or et verte et argent. Mais alors que la guerre avait fait imploser le monde sorcier, que l'ère mangemort s'était installée et q...