28. Thèse

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Ainsi, on a passé la journée à la fête foraine avec Cora et Killer, qui se comportaient encore plus comme un couple que non. Après perso, j'arrête pas de penser à la différence d'âge, même si Killer a 19 ans bientôt, mais bon, s'ils sont heureux, c'est ce qui compte. Eux, ils ont l'air d'avoir oublié la mort de Dofflamingo. Au moins Killer.
Moi, je n'arrive pas. J'y pense constamment, si bien que je suis un peu en mode automatique maintenant. Je ne pense qu'à ça, mais je ne peux pas le montrer, alors mon cerveau se débrouille pour répondre normalement aux questions qu'on peut éventuellement me poser. Comme si un autre moi qui n'en a rien à faire de ce meurtre prenait ma place. C'est horrible. A la fin de la journée, je sais même plus qui je suis ! Je vais devenir fou...

Rossinante : Law ?
Moi : hein quoi ?
Rossinante : ça va ? Tu étais en train de fixer le sol comme si t'étais mort à l'intérieur.
Moi : non, ça va, désolé. Je réfléchissais juste.
Rossinante : mmh...suis moi Law. Désolé les gars, faut que je dise un truc à Law, on revient.

Il me prend alors par les épaules et m'emmène loin des oreilles de Killer, mais quand même non loin de leurs yeux.

Rossinante : ça va ? Depuis la mort de Doffy, tu n'as rien dit là dessus. Tu te sens bien par rapport à ça ?
Moi : ouais, ça va. Ca me fait du bien quand même, de savoir qu'il n'est plus là pour nous emmerder. Il l'a mérité.
Rossinante : j't'en prie Law, ne dit pas ça. Tu lui ressembles quand tu dis ça...
Moi : pardon ?!
Rossinante : il disait ça aussi, c'est tout ! Law, je ne veux pas que tu deviennes comme lui.
Moi : va te faire foutre.

Je passe à côté de lui en le bousculant légèrement, ce qui évidemment le fait tomber vu sa maladresse légendaire. Mais je ne l'aide aucunement et me dirige vers la sortie de la fête foraine d'un pas énervé. J'entends Killer courir vers lui, et Kidd me courir après. Je me retourne alors juste quand il arrive à mon niveau. Il voit alors que je suis énervé. Autant que lors de notre première bagarre. Voire même plus, puisque cette fois c'est quelqu'un a qui je tiens qui vient de prononcer cette phrase. A l'époque, je m'en foutais de Kidd, alors ça m'avais juste énervé. Là...ça m'a blessé...

Kidd : qu'est-ce qu'il t'a dit ?
Moi : laisse tomber. Moi je rentre, fais ce que tu veux.
Kidd : non attend !

Il m'attrape le bras alors que je m'en allait, le regard suppliant. Je soupire, Et lui dit ce que Cora a dit, sans le contexte évidemment. Un mensonge de plus...
Il me sourit alors, et me rassure en disant que c'est faux. Ca me calme un peu quand il le dit, mais comme il ne sait pas ce que j'ai fait, ça n'a pas vraiment de valeur. Mais je m'en contente, et on rentre donc ensemble chez moi, Kidd passant juste par chez lui pour prendre des affaires à lui.
Je me souviens alors que j'ai pris du retard par rapport à la médecine, alors je lui dis de faire ce qu'il veut, et m'assois à mon bureau pour travailler, tandis qu'il se pose devant ma télé.

Pdv Kidd

Je comprends pas ce qui lui arrive ces derniers temps. Depuis qu'on s'est retrouvé, il a changé. Il s'isole souvent, il réfléchit en fixant le vide, et il pleure dès qu'il est seul. Et aussi...pourquoi Cora aurait dit un truc pareil ?! Il ne ressemble en rien à Dofflamingo. Et si c'est juste parce que Law est content qu'il soit mort, dans ce cas moi aussi je lui ressemble. Mais dans ce cas il nous l'aurait dit à tout les deux.
Law a du faire quelque chose, de plus grave que se réjouir de la mort de cet enfoiré. Et il ne veut absolument pas me le dire.
Après avoir regardé deux films et un documentaire sur les crevettes, ouais c'est vachement intéressant, je me dis que ça fait quand même longtemps qu'il travaille, il est 23h là.
Je vais donc dans sa chambre, et vois qu'il s'est endormit.
Je prends donc mon manteau que j'avais récupéré chez moi et le pose sur ses épaules, et remarque alors sur quoi il travail.

Une thèse. Sérieux, il a rien de mieux à faire de sa vie que d'écrire une thèse sur "La perception, chez les femmes en âge de procréer n'ayant plus de désir d'enfant, de la vasectomie évoquée comme alternative à la contraception ; une étude qualitative en médecine générale." N'empêche, ça a l'air intéressant. Je prends donc son PC, enregistre son document, il me remerciera plus tard pour ça, et revient au début pour la lire. Bon, il y a plus de 50 pages, mais j suis déter. Ca lui fera plaisir.
Après de nombreuses heures à lire sa thèse, qui est remarquablement bien expliqué, et à bailler toutes les 2 minutes, je finis enfin, alors je repose son pc devant lui et ferme l'écran, avant de m'écrouler sur son lit, m'endormant sur le coup.

Le lendemain matin, je constate que je suis toujours au même endroit, et que cette fois c'est moi qui ait mon manteau sur moi. Law est donc déjà levé. Je me lève à mon tour, range mon manteau et vais dans la cuisine. Il est en train de prendre son café en traînant sur son téléphone. Je me pose à côté de lui, et lui embrasse la joue.

Law : bien dormi ?
Moi : oui, et toi ?
Law : ouais, même si j'ai un peu mal au dos. Au moins j'ai pas eu froid, merci.
Moi : de rien. Au fait...j'ai lu ta thèse, vu que tu t'es endormi dessus. C'était bien.
Law: t'es sérieux ? Toi, qui déteste lire des trucs, t'as lu mes 50 pages et quelques sur l'avis des femmes sur la vasectomie ?
Moi : oui. Et c'était très bien expliqué, et bien écrit, donc c'était simple. Juste...long. Mais j'ai réussis à finir avant de m'écroule.
Law : merci...
Moi : de rien. Tu l'auras finis quand ?
Law : bientôt. Quand j'aurais finis mes études de médecine, les doigts dans le nez vu que je connais déjà tout, je ferais un doctorat, et pendant ces deux ans je pourrais faire ce que je veux vu que j'aurais déjà fait ma thèse.
Moi : trop bien.

Après ça, on passa la journée à faire absolument rien, jusqu'à la fin de soirée où quelqu'un toqua à la porte.
Je soupira, devinant qui était derrière, mais me leva néanmoins et alla l'ouvrir, tombant comme prévu sur Cora.

Cora : je...je voulais m'excuser Law. Je n'aurais pas du dire ça.
Moi : merci. Excuses acceptées. Sur ce, bonne soirée.
Cora : non attend ! Il faut vraiment qu'on parle de ça.
Moi : ...ok.

Je préviens donc Kidd que je vais dehors parler avec Cora, et sors donc avec le blond. Une fois dehors, je respire un bon l'air extérieur, et me tourne vers Cora.

Cora : Law...je suis sûr que tu t'en veux. Ca se voit. J'ai déjà tué aussi, et je sais ce que l'on ressent, quand normalement tout ce qu'on veut faire c'est aider les gens, et qu'on finit par ôter la vie de quelqu'un.
Moi : je...je me demande juste si...j'ai bien fait. J'aurais peut-être du le livrer à la police plutôt que de le tuer.
Cora : non, on aurait pas pu lui échapper sinon. Mais...tu aurais du me demander de le faire à ta place. J'aurais accepter.
Moi : non, je ne pouvais pas t'obliger à tuer ton frère !
Cora : mais moi ça m'énerve de savoir que tu as cet acte horrible sur la conscience. Il avait beau le mériter 1000 fois, ça n'en reste pas un acte atroce.
Moi : mais je le sais ça !! Je n'arrête pas d'y penser, de voir son visage quand je dors, je peux même plus me regarder dans un miroir putain !!
Cora : Law...pourquoi tu n'as rien dit ?
Moi : j'en sais rien...
Cora : tu peux me parler quand tu veux maintenant, ok ? Ne retiens pas ça en toi.
Moi : d'accord. Je...je vais remonter. Merci.

Il me sourit gentillement et se penche pour embrasser mon front, puis on remonte, moi jusqu'au dernier étage et lui à l'étage d'avant. Une fois que j'ai refermé ma porte, j'essuie les larmes qui m'ont échappées une dernière fois et rejoins Kidd sur le canapé.
Je me réfugie dans ses bras, cachant ma tête dans son cou. Il parait surpris sur le coup, mais il ne pose pas de questions et se contente de me serrer contre son torse, embrassant en plus mes cheveux.
Ainsi, je m'endors comme ça, bercé par se respiration calme.



Mon voisin - LawKidd TOME 1 - [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant