Chapitre 3.2

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"The simulation just went bad
But you're the best I ever had
Like handprints in wet cement
She touched me, it's permanent"
~ Bloody Valentine ; Machine Gun Kelly

"The simulation just went badBut you're the best I ever hadLike handprints in wet cementShe touched me, it's permanent"~ Bloody Valentine ; Machine Gun Kelly

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Ce n’est pas Ethan qui répond, mais Grace qui arrive de derrière moi, un plateau dans la main. Ses yeux d’une beauté énigmatique percutent les miens alors qu’elle dépose ledit plateau sur le bar.  Avant que je n’aie le temps de répondre, elle lève sa main et se tourne vers Ethan.

— Trois verres de votre meilleur vin et une coupe de champagne, s’il vous plaît. (Elle se tourne de nouveau vers moi, cette fois, un regard mi-interrogateur, mi-inquiet) Anna Thomas a déposé une plainte ?

— En effet. Je dois me rendre au commissariat demain matin afin qu’un officier entende ma version des faits.  

— Votre avocat est mis au courant ? Vous ne devez rien dire sans la présence de ce dernier, si je puis me permettre.

— Je sais, Mademoiselle O’Brien, je sais. Disons que notre avocat n’est pas aussi compétent que je le pensais. Mais ce ne sont en aucun cas vos affaires.

Elle encaisse le coup en grimaçant en resserrant sa queue de cheval. J’imagine aisément la longueur monumentale de ses cheveux qui lui tombe déjà entre les deux omoplates alors que ces derniers sont attachés.

— Bien Monsieur. Après tout, ce n’est pas comme si je travaillais avec la meilleure avocate de l’Etat.

Sans un mot de plus, elle place les commandes sur son plateau et disparaît dans la salle. La bouche entrouverte, surpris qu’elle ait assez de cran pour s’adresser à son employeur de cette façon, mon regard passe d’Ethan à elle. Mon associé, et ami, sourit de toutes ses dents, lui comme moi savons qu’il est extrêmement rare que quelqu’un s’adresse à moi ainsi. J’ai toujours imposé une certaine distance avec les autres, une forme de respect, d’abord durant ma jeunesse grâce à ma famille, puis après mes études quand j’ai claqué la porte de chez moi, refusant catégoriquement de rentrer dans le moule que mes parents avaient forgé pour moi.

Les lecteurs de journaux people ont jugé qu’il était difficile de quitter le confort d’un foyer richissime, abandonner la facilité pour la « vraie vie ». Aucun d’eux ne se doutent à quel point il fut aisé pour moi de repartir de zéro. Mes parents avaient certes gelé mes comptes, je n’en restais pas moins leur fils aux yeux du monde.  

C’est bien connu, personne ne souhaite se mettre un Miller à dos. Grace, en revanche semble hermétique à tout ça. Je ne sais pas si j’adore ça ou si, au contraire, j’attends qu’elle commette une erreur pour la foutre dehors.

— Gabriel ?

— Hum ?

— Elle travaille chez Simms & Associés, tu sais ?

— Oui, Ethan, je sais...

Et c’est foutrement frustrant, puisqu’elle a raison. Avec une avocate comme Simms à mes côtés, j’ai même une chance d’éviter le passage devant le juge et donc, la médiatisation de l’affaire. Néanmoins, Miller ou non, Simms est une avocate surchargée. Pour qu’elle accepte un nouveau client, c’est qu’elle est dans un bon jour et d’après ce que j’entends sur cette femme, ça ne doit pas arriver souvent.

Grace revient, son plateau vide qu’elle dépose sans la moindre douceur sur le bar. Ethan lui propose un verre d’eau qu’elle accepte sans hésitation. Elle agit comme si je n’existais pas et cela m’énerve davantage encore.

— Mademoiselle O’Brien, pourriez-vous contacter Maître Simms ?

Elle rit franchement avant de poser son verre sur le bar. Un coup d’œil à sa montre l’informe que son service est fini depuis près d’un quart d’heure. Grace affiche un sourire méprisant avant d’attraper son sac derrière le bar puis planter son regard dans le mien. Ses yeux lancent des éclairs alors qu’elle croise ses bras sous sa poitrine.

— Comme vous me l’avez si bien fait remarquer, ce ne sont pas mes affaires. Sur ce, bonne soirée, Messieurs.

Sans un mot de plus, elle tourne les talons et rejoint la porte de sortie à l’arrière de l’établissement. Ethan me lance un regard insistant qui me fait rapidement capituler. Je laisse ma fierté sur le bar et me lance à la poursuite de la jolie blonde au caractère de feu.

Dehors, il fait encore bon, bien que la nuit soit pleinement tombée depuis un long moment. Mon regard fouille la ruelle à la recherche de la silhouette de Grace O’Brien. J’avance vers la rue principale, espérant qu’elle n’ait pas eu le temps de partir trop loin.

Je ne supporte pas ça. D’ordinaire, les femmes remuent ciel et terre pour que je leur accorde ne serait-ce qu’une petite minute de mon temps. C’est ainsi depuis mon enfance, ça a toujours été ainsi. Être obligé de courir après une femme simplement pour qu’elle dégaine son téléphone me fout les nerfs...

Dans la rue principale, bien plus éclairée que la ruelle, je distingue rapidement la silhouette élancée de Grace qui marche rapidement, une cigarette coincée entre son index et son majeur. Il me semblait bien avoir senti une légère odeur de nicotine lors de son arrivée en début de soirée.

Je la rattrape rapidement et pose ma main sur son épaule. Elle sursaute avant de se tourner vers moi, je n’ai même pas le temps de lui annoncer ma présence qu’elle écrase violemment son poing dans ma mâchoire avant de lâcher un cri d’horreur en constatant qu’il s’agit bien de moi.

— Oh Seigneur, Monsieur Miller, je suis tellement désolée ! Je ne vous ai pas reconnu.

Je me masse la joue, ouvrant et fermant ma bouche afin de vérifier que ma mâchoire est fonctionnelle, sans la quitter du regard. Une chose est certaine, en dehors de son coup de point qu’elle maîtrise à la perfection, il n’est pas normal qu’une femme se pense assez en danger pour frapper qui que ce soit pour une simple main sur l’épaule.

— J’ai grandi dans des quartiers peu fréquentables, c’est devenu un réflexe, avoue-t-elle. Et puis, franchement, quelle idée d’approcher une femme en pleine nuit sans s’annoncer au préalable ?

Je soulève un sourcil, surpris par son cran. Vient-elle réellement de retourner la situation, me faisant passer pour le méchant de l’histoire ?

 Vient-elle réellement de retourner la situation, me faisant passer pour le méchant de l’histoire ?

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