Chapitre 5.3

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- Techniquement, je ne crois pas qu'on puisse considérer le libertinage comme de l'infidélité, souligne Grace, c'est une pratique qui se réalise à deux et les deux parties sont consentantes

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- Techniquement, je ne crois pas qu'on puisse considérer le libertinage comme de l'infidélité, souligne Grace, c'est une pratique qui se réalise à deux et les deux parties sont consentantes.

- Tu as tout à fait raison. Nos clients pratiquant le libertinage nous disent régulièrement que ce n'est pas parce qu'ils dissocient le sexe de l'amour qu'ils ne sont pas amoureux de leur partenaire et même, bien souvent, très heureux en ménage.

Elle hoche la tête, absolument pas surprise par mes propos. Le libertinage, sous toutes ses déclinaisons, est une pratique sexuelle souvent mûrement réfléchie par le couple. Tout comme une soumise ne signerait pas un contrat de soumission avec un dominant sans l'avoir soigneusement étudié puis avoir réfléchi, personne ne se lance dans le libertinage sur un coup de tête. Dans ce cas de figure, ceux qui le font abandonnent rapidement car ils n'ont pas pleinement pris conscience de l'impact que cette pratique peut avoir sur un couple qui n'est pas soudé.

- Et... (elle s'éclaircit la gorge et détourne le regard) c'est une... chose que vous faîtes ? Je veux dire... ici ?

- Que veux-tu exactement savoir, Grace ?

J'ai très clairement compris sa question et Ethan également mais je dois reconnaître que je trouve ça plutôt adorable d'observer ses joues se teinter de rouge alors qu'elle fuit délibérément mon regard, ce qui est relativement rare, ainsi que celui d'Ethan qui ne cache pas son amusement.

Grace ferme les yeux un instant, prend une longue inspiration avant de planter ses prunelles dans les miennes. Toutes traces de gênes se sont évaporées, en un battement de paupière. Face à moi se trouve la jeune femme pleine de confiance, un brin arrogante, que je connais.

- Ce que je veux savoir, Gabriel, c'est si vous pratiquez le libertinage, Ethan et toi ? C'est assez clair formuler ainsi ?

Un sourire moqueur étire mes lèvres tandis qu'elle m'observe sous toutes mes coutures, sans vergogne. Je m'approche délibérément d'elle, j'adore la voir perdre ses moyens, rien qu'une seconde, avant qu'elle ne reprenne contenance. Mes lèvres à quelques ridicules petits centimètres de son oreille, je lui réponds d'une voix volontairement suave :

- Je ne partage pas, Grace. Jamais.

Je me redresse, me replaçant sur mon tabouret comme il se doit, juste à temps pour la voir déglutir difficilement. Elle croise ses jambes, la lèvre pincée entre ses dents. Je ressens presque son malaise ce qui ne fait qu'accentuer mon amusement que je ne tente même pas de dissimuler.

C'est tellement simple de la mettre mal à l'aise, mais ce qui me plait encore plus, c'est de la voir reprendre contenance comme si de rien n'était, renfiler son masque de femme impénétrable à la vitesse de la lumière alors que quelques secondes auparavant, elle était dans tous ses états. C'est tellement grisant de déstabiliser Grace O'Brien.

Elle ferme les paupières avant de se tourner vers Ethan.

- Et toi ?

Depuis quand se tutoient-ils ?

- Non. Je n'ai, de toute façon, pas le temps de désirer une autre femme.

En effet, depuis sa séparation avec Malia, Ethan enchaine coup d'un soir sur coup d'un soir, loin de la relation stable dont il rêvait avant Malia. C'est dommage, j'ai vu mon ami en couple, je l'ai vu amoureux, je sais tout l'amour qu'il a à offrir, c'est tellement dommage qu'il se limite ainsi. Pourtant, il est le genre de mec fait pour être en couple. Il est pleinement heureux seulement lorsqu'il partage son bonheur avec une femme.

Il est ce genre d'homme romantique qui aime qu'une âme à la fois et lorsqu'il aime, il ne voit que l'autre, comme si un brouillard cachait les autres femmes, d'après ces mots.

- Et toi, Grace, serais-tu attirée par le libertinage ? demandé-je.

Là encore, je suis pratiquement certain de connaître la réponse et son éclat de rire ne fait que confirmer mes propos.

- Non. Et pour être totalement honnête, le libertinage n'est pas du tout fait pour moi. Néanmoins, je comprends ceux qui le pratiquent.

- Tu ne peux pas savoir sans avoir essayé, la contré-je.

- Pour un homme qui ne partage pas, je te trouve bien insistant, Gabriel.

- Certes, mais qui te dit que je n'ai jamais essayé ?

Ce n'est pas le cas, bien évidemment. Je ne supporte déjà pas qu'un homme regarde avec insistance la femme que je convoite alors laisser une femme que j'aime coucher avec un autre homme et assister à leurs ébats ? Jamais de la vie !

Grace s'approche à son tour de moi, comme je l'ai fait un peu plus tôt. Un léger parfum sucré s'immisce dans chacun de mes pores. Jouant de ses yeux de biche et de son sourire suffisant, elle me répond avec une arrogance telle que je dois prendre sur moi pour ne pas la traîner dans mon bureau.

- En ce qui me concerne, j'aime à croire que je suis capable de satisfaire pleinement mon amant pour être certaine qu'il ne s'intéresse jamais, de près ou de loin, au libertinage. C'est une question de... motivation. Voire même... d'excitation.

Bordel.

Elle recule, sans se dévêtir de son sourire enjouée. Son regard percute le mien alors qu'elle retire le sachet de glaçons sur son poignet et le met dans l'évier derrière le bar. Elle est visiblement , satisfaite de son petit effet. Du coin de l'œil, je vois Ethan nous observer, un sourire amusé aux lèvres alors qu'il sèche l'un des verres avec son torchon rouge.

Après un clin d'œil joueur, Grace attrape son plateau et rejoint une table au fond de la salle ayant levée la pancarte pour commander, me laissant avec une belle érection me faisant me sentir à l'étroit dans mon pantalon rien qu'à l'idée de la savoir « capable de satisfaire pleinement » non pas son amant, mais moi.

Après un clin d'œil joueur, Grace attrape son plateau et rejoint une table au fond de la salle ayant levée la pancarte pour commander, me laissant avec une belle érection me faisant me sentir à l'étroit dans mon pantalon rien qu'à l'idée de la sav...

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