Boss Games [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

Chapitre 4.1

"Is it wrong for me to not want half?
I want all of you, all the strings attached"
~ If I Can't Have You ; Shawn Mendes

— Ne te ferme pas à de nouvelles opportunités avant même qu’elles se présentent, c’est tout.

— Kat, je ne vais pas coucher avec mon patron !

Je soupire, glissant mes doigts dans mes cheveux. Il y a plus d’une heure que je suis arrivée chez Katelyn et depuis, elle s’est mise en tête que je devais succomber aux charmes de mon boss et donc  coucher avec Gabriel Miller.

Kat est... atypique. Cela fait tout son charme soit dit-en passant. Ses cheveux fraîchement teints en bleu électrique ne passent pas inaperçus sur le campus, et ses courbes de déesse accompagnées de sa fraîcheur et de sa confiance en elle, font de Kat la femme la plus convoitée de Stanford. Et elle ne se gène pas pour en profiter un maximum. Sa philosophie de vie est plus folle qu’elle. Elle enchaîne les relations à la recherche du prince charmant. Je n’ai jamais vu une fille si peu sérieuse en amour alors qu’elle a une âme si romantique.

Kat fait partie de ces personnes qui pense sincèrement que l’amour et le sexe n’ont rien à voir, et  peuvent être dissociés. Sur ce point, je la rejoins bien que je reste intimement convaincue qu’une relation sexuelle avec une personne qu’on aime est toujours plus agréable qu’avec un homme qu’on ne connait ni d’Eve ni d’Adam. Le sexe étant du partage,  quoi de mieux que de connaitre parfaitement l’autre pour se faire du bien et atteindre le summum de la jouissance et du plaisir. 

Bien que je préfère allier les deux, ce n’est pas pour autant que je ne m’octroie pas quelques one-shot de temps à autre. Simplement, je ne me voile pas la face comme elle le fait. Kat se met en couple avec un nouvel homme tous les premiers du mois et chaque fois, elle pense avoir trouvé l’amour de sa vie ! Au fond elle, je pense qu’elle sait que ce n’est pas le cas, mais elle continue d’y croire. L’avantage, c’est qu’elle n’a pas réellement le temps de s’attacher puisque, toujours en quête de la perfection, elle les rejette au moindre petit « défaut ».

Pour elle, le sexe est le ciment d’un couple, alors, avant même d’envisager une relation avec un homme, elle couche avec. Dans un sens, ça lui évite les mauvaises surprises lorsqu’arrive le moment de passer à l’étape suivante. Si ça ne marche pas sexuellement parlant, alors, elle ne tente même pas d’apprendre à le connaître, c’est étrange, fascinant mais étrange.

— Et pourquoi pas ? Gabriel Miller semble avoir des attributs avantageux.

— Certes, mais il a de grandes mains ! J’ai vu ça dans Us Weekly, le sexe est proportionnel à la main, donc par déduction, les hommes ayant de grandes mains ont un sexe énorme !

— Qu’ai-je fait au bon Dieu, soupiré-je. Arrête de croire toutes ses conneries, Kat, et puis scientifiquement, ce n’est pas possible ! Imagine gamin, tu as un accident, Bim, paralysé des deux bras, tes mains ne se développent pas normalement, alors que ta queue va forément se développer, elle normalement !

— Tu dramatises toujours tout ! Quoi qu’il en soit, je suis certaine que tu devrais tenter ta chance, des hommes comme lui, tu en croises qu’une fois dans ta vie.

Je secoue doucement la tête, un sourire amusé aux lèvres. C’est pour cette raison que j’adore Kat, elle a toujours le mot pour me faire rire, bien que pour le coup, je pense qu’elle est parfaitement sérieuse.

— Et puis tu viens de dire qu’il est canon, donc si tu le trouves canon c’est qu’il te plait, du coup  s’il te plaît, fonce!

— Ta logique me fascine, Kat, elle me fascine !

— Tu le sais, je suis très logique, mais toi en revanche, tu es ennuyeuse à mourir ! Tu travailles pour un Dieu, dans un endroit qui pue le cul, et tu ne comptes rien tenter, tu me fatigues.

— C’est mon patron Kat !

Ce n’est peut-être rien pour elle, mais moi, ce job est quasiment vital, il déterminera mon avenir professionnel. Alors, je compte bien le garder, même si pour ça, je dois mettre mes hormones sur pause. Ou utiliser la technique Katelyn qui consiste à « faire un transfert de désir » si j’utilise ses mots. En bref, je prends un parfait inconnu, le traîne dans un hôtel et couche avec lui en imaginant qu’il s’agit de mon boss, espérant ensuite, qu’il ne me fasse plus tourner la tête. Je n’y crois pas une seule seconde.

Comment un homme lambda pourrait arriver à la cheville de Gabriel ?

De toute évidence, ce n’est pas possible. Et puis, ce n’est pas comme si je rêvais de coucher avec lui. Certes, Gabriel Miller est homme fort séduisant et son sourire, à lui seul, pourrait faire mouiller toutes les petites culottes des femmes hétérosexuelles de Californie, mais je ne suis pas toutes les femmes et je préfère largement l’intelligence au physique, même des plus avantageux.

Contrairement à Kat, je place l’intelligence loin devant l’apparence. J’apprécie davantage une discussion cultivée que des beaux yeux. J’aime à me rappeler que la beauté est superficielle et surtout éphémère. On ne peut pas mentir sur son intelligence ou sa façon de penser, on ne peut pas simuler la connaissance et la culture et mieux encore, notre savoir ne s’évapore pas avec les années.

Si Kat faisait une balade dans ma tête, elle me traiterait à coup sûr de folle, elle affirmerait que je suis jeune et que je me dois de profiter de ma jeunesse, sous peine de finir vieille fille ou coincer dans un mariage de convenance, à me demander ce que j’ai loupé dans ma vie. Je rirais sûrement, soit dit en passant. Elle est remplie de contradiction. C’est une fille romantique mais qui n’a que des relations de  courtes durées.

Quant à moi, l’amour ne m’a jamais fait de cadeau. Le dernier homme que j’ai cru bon d’aimer, s’est littéralement foutu de ma gueule et pour mon plus grand malheur, ce n’était pas le premier. Ma vie amoureuse est une suite d’échecs lamentables, si bien que j’ai fini par me dire que c’était normal. De nature optimiste, je ne désespère pas, j’arriverai un jour à trouver l’amour avec un grand A, même si pour l’heure, je préfère me consacrer à ma carrière future.