Chapitre 4.2

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"I don't wanna lose control
Nothing I can do anymore
Tryin' every day when I hold my breath"
~ Control ; Zoe Wees

"I don't wanna lose controlNothing I can do anymoreTryin' every day when I hold my breath"~ Control ; Zoe Wees

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— Oh pitié, je connais ton discours par cœur. Tu as besoin de ce travail et patati et patata. Je sais ! Mais merde, on parle de Gabriel Miller ! Ce n’est pas n’importe qui tout de même.

— Je préfère le définir comme mon employeur.

— Tu es tellement chieuse !

— Tu radotes, Kat, la vieillesse te guette-t-elle déjà ?

Telle une enfant, elle me tire la langue provoquant chez moi, un éclat de rire. Elle se laisse tomber sur son lit sur lequel je suis déjà assise et fixe le plafond, les bras croisés derrière la tête, l’air rêveuse.

J’aime la charrier en lui disant que sa chambre ressemble étrangement à sa vie : un vrai foutoir. Contrairement à moi qui suis une vraie maniaque du ménage, Kat est mon exact opposée, je n’ai jamais vu quelqu’un aussi bordélique de toute ma vie. Il m’est arrivée de m’endormir chez elle l’an passé durant nos révisions et je peux affirmer que le matin, ses recherches de vêtements pour la journée a vite tourné au drame : où  trouver un jean propre ? Cette  mission s’est avéré être aussi miraculeuse que de trouver un vase à Pompéi.

Que ce soit sur son bureau, sous son lit, sur le sol, il y a des fringues partout, du jamais vu ! Elle se défend en affirmant que c’est un bordel organisé, mais elle comme moi savons que ce n’est pas le cas.

— Mon chez moi me manque, dit-elle. Tu es déjà allée au Texas ?

— Jamais. Avant de venir à Stanford, je n’avais jamais quitté le Michigan.

— Tu as grandi à Détroit c’est bien ça ?

J’acquiesce. Grandir à Détroit n’a pas toujours été simple, encore moins où j’ai grandi, mais j’aime à croire que je suis parvenue à pousser à travers les orties. Le taux de criminalité là-bas dépasse tout le reste des Etats-Unis, un peu plus de deux milles cas de violences par cent mille habitants. Sortir de cette ville sans casier judiciaire, estropier ou sans crever relève d’un miracle.

Je n’aime pas parler de mes années là-bas, non pas que je renie d’où je viens, au contraire, je suis même plutôt fière d’avoir un parcours tel que le mien en ayant grandi entourée de violences et de crimes en tout genre. Simplement, j’ai tellement de mauvais souvenirs là-bas, des tonnes et des tonnes, que mes bagages sont remplis de trucs pas très fun.

C’est aussi pour ça que je veux réussir mes études. Je veux réussir là où mes parents ont échoué, je ne veux pas la même vie qu’eux : entre une mère dépendante à la méthamphétamine et un père enchaînant les séjours derrière les barreaux, il n’y a rien de bon à tirer.

J’ai totalement coupé les ponts avec eux. Ils étaient toxiques et je l’ai toujours su, dès le premier séjour en prison de mon paternel, dès le premier échec de désintoxication de ma mère. J’avais beau être une enfant, je savais déjà que j’évoluais dans un monde aux antipodes de la normalité, un monde qui ne me plaisait pas du tout. J’ai toujours voulu m’en sortir, alors je me suis donnée les moyens d’y parvenir.

La vie est une question de choix, il faut seulement savoir quel chemin emprunter et se rendre compte que la facilité est souvent le chemin avec le plus d’embuches. J’ai trimé pour en arriver là où j’en suis aujourd’hui. J’ai eu l’impression de me battre seule contre le monde entier et parfois même, contre moi-même. Mais je n’ai jamais perdu espoir.

C’est ce qui manque aux villes les plus défavorisées, de l’espoir. On parque les défavorisés, les gangs et voyous dans les mêmes quartiers, et on ose se plaindre lorsque les choses tournent mal. C’est de la folie pure et dure. On ne peut pas réitérer les mêmes erreurs en espérant que le résultat différera.

Mais malheureusement, là encore, on ne peut pas tout mettre sur le dos de l’Etat, les gangs n’ont jamais eu besoin de personne pour s’entretuer et bien que les bavures policières soient de plus en plus fréquentes, les règlements de compte sont monnaie courante dans les villes où le premier employeur est le trafic de drogue. Nous n’avons jamais eu besoin de personne pour gâcher nos vies.

— Tu devrais venir avec moi pour Thanksgiving, déclare Kat.

Je lui souris tendrement, sincèrement touchée par sa proposition, mais tout comme l’année dernière et toutes les autres, je vais passer Thanksgiving dans ma chambre à réviser d’arrache-pied. C’est ainsi que je vais parvenir à mes fins, travailler toujours plus, je le sais. Ce n’est jamais ceux qui ne foutent rien qui arrivent au sommet. C’est en bossant dur que je deviendrais celle que je souhaite être.

— C’est gentil de proposer mais Simms & Associés ne ferme pas durant les vacances et Luxure non plus.

— En parlant de Simms & Associés, cette peste t’a recontactée ?

— Non, et mon boss ne m’a pas informée si elle était venue ou non, j’en saurais plus ce soir je pense.

— Tu veux dire dans quinze minutes ?

Je lâche un cri d’horreur en me redressant. Après un coup d’œil à mon téléphone, je constate qu’il est en effet vingt heure quinze, je prends donc mon service dans quinze minutes.

J’ai eu la grandiose idée de prendre ma tenue pour venir chez Kat, juste en cas où. Je remercie le bon Dieu qui m’a permise d’être si prévoyante et retire mon jeans ainsi que mon tee-shirt sous les rires de Kat.

 Je remercie le bon Dieu qui m’a permise d’être si prévoyante et retire mon jeans ainsi que mon tee-shirt sous les rires de Kat

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