Umbrella Academy ~ Parce que tu es avec moi [Numéro 5]

CHAPITRE VII

19 ANS AUPARAVANT

Cinq parvient à m'immobiliser par derrière en passant son bras autour de mon cou. M'étranglant juste assez pour que je ne bouge plus, mais pas assez pour que je puisse en avoir mal. Même en se battant contre moi, il n'arrive pas à me blesser. Je me mets à rire, sentant tout le pouvoir que j'ai sur lui grâce à cette simple pression.

- C'est tout ce que tu peux faire ?
- Je te signale que j'ai déjà gagné ma jolie.
- Non pas encore.

Et à ces mots, je provoque une bourrasque de vent qui le fait voler au-dessus de moi pour atterrir sur le dos, devant moi. Je m'avance en souriant pour poser mon pied sur son torse et le regarder de haut. Littéralement.

- Alors ? Qui a gagné maintenant ?

Il me sourit à son tour.

- Je croyais qu'on avait dit pas de pouvoirs.
- On n'a pas interdit la tricherie à ce que je sache.
- Je vois.

Et aussitôt, il disparaît. Mon pied retouche le sol, et avant même que je puisse me retourner pour parer sa prochaine attaque, il parvient à me faire perdre l'équilibre. Je tombe en amortissant ma chute de justesse, ce qui permet à cet imbécile de venir se mettre sur moi, pour m'immobiliser, encore une fois. Je ris comme toujours, à bout de souffle, tout comme lui. Quand soudain son regard...commence...à se remplir de désir. C'est pas vrai. Je ris de plus bel.

- Cinq espèce de pervers ! Combien de fois je vais devoir te dire de pas me regarder comme ça ?!
- Je peux pas m'en empêcher.
- Parce que t'as les hormones en ébullition d'un ado de 16 ans, et que je suis la seule fille dans les environs.
- T'es la seule fille...sur toute la planète.
- Va te faire foutre !

D'un coup de vent je l'envoie valser, loin de moi, me permettant de me relever, mais il surgit devant moi au moment où je me retournais pour aller vers le campement.

- Huit tout ce que je dis...
- Eh bien ne dis rien.

Je le contourne en essayant de me retenir de sourire. Je ne lui donnerai pas cette satisfaction. Surtout parce qu'il s'empresse de me suivre.

- Arrête je sais que t'en as autant envie que moi.
- T'arrives à lire dans les pensées maintenant ? Intéressant, si le vieux était là il l'aurait déjà noté dans son petit journal intime.

Je me penche pour passer sous notre tente et m'allonger sur les quelques coussins troués ayant survécu. Ce n'est pas toujours agréable de se réveiller avec une plume dans la bouche ou dans le nez, mais on finit par s'y habituer. Cinq apparaît alors à côté de moi, allongé, et continue de me fixer, soutenant sa tête avec sa main. Bon sang il lâche jamais l'affaire. Je soupire en me tournant vers lui, et me redresse également pour être dans la même position que lui et le regarder dans les yeux.

- Bon d'accord. Oui j'en ai envie moi aussi. Mais...ça fait trois ans qu'on est ici. Et je déteste l'idée qu'on vive ça dans un monde apocalyptique, sur des oreillers éventrés qui perdent leurs plumes à chaque fois qu'on bouge un bras.

J'illustre mon exemple en posant mon second bras sur la pile qui soulève aussitôt plusieurs petites plumes blanches dans les airs. Cinq attrape alors ma main pour entrelacer ses doigts avec les miens en souriant de nouveau.

- C'est juste ça ?
- Waouh. Merci de prendre en considération ce que je ressens Numéro Cinq.

Il sait que je ne l'appelle comme ça que quand je suis vraiment contrariée. Et je le suis. J'arrive à gérer toute cette situation la plupart du temps. Mais il y a des fois où...c'est tout simplement invivable. Mon compagnon de misère, réalisant enfin la gravité de la situation, lâche soudain ma main pour caresser ma joue avec la sienne.