Chapitre 2 Le grand jeu

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Autour d'Hector, les gens, en entendant la voix, commencèrent à paniquer, mais dès que celle-ci repris, tout le monde se tue.

« Buenos dias, habitantes del vuelvo A320 hacia Lima. Soy Exsecratio y acabo de secuestrar este vuelvo. Pour comprendre tout ce que je vais dire mettaient les casques accrochés aux écrans devant votre siège. » Il répéta ensuite la même chose en espagnol. Sur tout les écrans de l'avion était apparu ce symbole étrange de double E et quand Hector mit le casque la voix commença à parler en espagnol, langue natale de celui-ci.

« Comme je le disais cet avion a été détourné, l'atterrissage ne se fera donc pas au Pérou. Ne cherchez pas à contacter les autorités, celles-ci ne vous recevront pas. Personne ne se doutera que vous êtes encore en vie car au même moment un avion, semblable à celui-ci, vient de s'écraser au sud du Portugal. Malheureusement, il n'y a aucun survivant. Les inspecteurs retrouveront même certaines affaires qui confirmeront l'identité de certains passagers. Considérez-vous donc morts pour toutes les autres personnes en dehors de cet avion. Mais vous vous demandez certainement pourquoi j'ai fait ça. Je vais donc vous expliquer les règles du jeu auquel vous allez tous participer ! » Hector jeta un regard circonspect à Thomas, qui haussa les épaules.

« Vous allez être déposé sur une île et sortir de l'avion un par un par ordre de numéro de siège. Il se passera deux minutes entre chaque personne. Ce numéro est important et vous le garderez tout au long du jeu. Mais comment gagner ce jeu, vous demandez vous ! C'est simple comme bonjour ! Il vous suffit de tuer neuf autres personnes présentent dans cet avion ! Mais attention tout meurtre commis avant la sortie de l'avion ne comptera pas ! Cependant vous pourriez décidez de ne tuer personne, ce qui serait gênant pour le bon déroulement du jeu. Pour éviter cela, vous partirez avec un total de quatre jours de survie. Vous vous doutez bien que arrivé à 0 jour, votre durée de vie est drastiquement écourtée. Pour gagner du temps de vie il suffit de tuer d'autres personnes, chaque meurtre vous ajoutant 4 jours de plus à vivre. En calculant bien, vous pouvez donc extrapoler le nombre de jours que vous devez tenir pour triompher de ce jeu. Et une fois le jeu terminé vous pourrez donc retourner chez vous ! Je vous conseille de vous mettre à fond dans le jeu dès le début et de ne pas attendre de vérifier si la règle des 4 jours est réelle. Vous pourriez être désagréablement surpris ! En sortant de l'avion n'oubliez pas de prendre votre valise, elle pourrait contenir des objets très importants pour votre survie. Nous devrions arriver à destination dans une douzaine d'heure, profitez en pour vous reposer, vous aurez besoin d'être en pleine forme ! Bon jeu à tous ! »

Le symbole disparut et laissa place à un classement. Chaque numéro de siège était associé à un nombre. Pour l'instant tous les scores étaient de zéro. Dans l'avion, le silence était total, personne ne bougeait, atterrés par ce qu'ils venaient d'entendre. Hector regarda gravement ses deux compagnons.

« Je suis le numéro 39, chuchota-t-il, donc vous devez être les numéros 37 et 38. Pour l'instant les gens restent calmes mais ça ne va pas durer. Je ne sais pas si cet Exsecratio était sérieux et pour l'instant ce n'est pas le vrai problème, on doit éviter un mouvement de panique. »

Une voix française hautaine et grave retentit alors depuis la première partie de l'avion où siégeaient les premières classes.

« Où est le pilote ? Qu'est-ce que cela signifie ? Moi, Lin Loyd, artiste international n'a pas de temps à perdre avec de tels sottises. Je tiens à ce que ce vol soit rétabli dans les plus bref délais ! Mais où est donc ce pilote ?!»

Hector, Sophie et Thomas, accompagnés de quelques autres passagers s'étaient rapprochés de la zone des premières classes. L'homme qui parlait, debout, était bien le fameux Lin Loyd, le chanteur multimillionnaire connu mondialement. Ses cheveux blond platine avec ses lunettes de soleil relevées étaient parfaitement reconnaissables, même de dos. Il portait une chemise rouge bordeaux brodée d'or et un pantalon violet. Pimpant, c'était le mot pour le décrire. La porte du cockpit s'ouvrit alors laissant apparaitre un pilote complétement désespéré.

« Ha, vous voilà enfin ! J'exige des explications ! Comment une telle chose peut-elle être  possible ? Je porterai plainte ! Mais j'y pense, vous devez être de mèche avec cet homme ! Après tout vous n'avez pas de siège, donc pas de numéros ! Que quelqu'un fasse quelque chose. Nous tenons les coupables !

-Taisez vous, dit froidement une voix féminine, vous avez faux sur toute la ligne »

La femme qui venait de parler était assise vers l'avant. Elle se leva et se tourna vers Lin Loyd. De ses cheveux noirs coiffés en chignon, ses yeux regardant tout le monde avec indifférence, son maquillage qui affirmait son côté strict, ses vêtements entièrement noirs, à l'exception du tee-shirt blanc qu'elle portait sous sa veste en cuir noir, à sa posture, bras croisés, tout chez elle était froid et distant.

« Comment ça, j'ai faux, ironisa Lin, je ne vous permets pas surtout que vous n'avez aucune pr...

- Je suis le numéro 10, coupa la femme, et cependant je suis sur le siège le plus à l'avant de l'avion, ce qui veut dire que des numéros ont été distribués avant le mien. Neuf pour être exact, donc en plus de tous les passagers, les pilotes, mais également les stewarts font partis du jeu. N'est ce pas ? Demanda-t-elle au pilote.

- Oui. Sur mon siège était inscrit le numéro 1, alors que normalement, seul les places passagers en ont un, même si là aussi, les numéros sont composés d'un chiffre et d'une lettre. Notre ravisseur avait tout préparé avant même le décollage de cet avion. Nous sommes tous dans le même problème. »

Tout le temps qu'avait duré cette conversation, Hector avait observé les autres passagers de première classe, qui n'était composé que de 10 personnes. Cependant sur les dix, 3 étaient habillés en costume noir avec des lunettes de soleil et avaient la main posée sur la crosse d'un pistolet qui dépassait légèrement de leur pantalon. Ils entouraient un homme d'une quarantaine d'années, qui tenait nonchalamment un verre de vin. Visiblement, c'était un homme qui prenait soin des apparences car ses cheveux noirs étaient soigneusement coiffés et son costard était impeccable. Il prit alors la parole, sans se retourner ni même se lever de son siège.

« Excusez-moi, serait-t-il possible de me laisser me reposer je souhaiterais arriver en forme à destination, quelle qu'elle soit.

- Mais vous vous prenez pour qui ? s'indigna Lin. Vous savez à qui vous parlez ?

- Oui, absolument, je parle à un abruti qui pense qu'il suffit de faire le beau sur scène pour réussir sa vie. C'est pathétique.

- Qu... Quoi ? Mais... comment osez vous... »

L'homme se leva alors et se retourna en souriant vers ses interlocuteurs.

« Comment j'ose ? C'est très simple. Je vous présente Jean, Victor et Fredéric. Ils assurent ma sécurité. Je vous conseille donc très fortement de retourner à votre siège dans le calme ou d'aller de l'autre côté de l'avion, en seconde classe. Et, s'il vous plaît, chers amis, pourriez-vous vous aussi me laisser me reposer ? » Quelques personnes commencèrent à quitter la pièce. « Merci beaucoup. Ha, et pour vous, cher Lin Loyd. Je sais que vous brûlez de savoir mon nom. Je suis Charles Bourbon, le numéro 11, héritier direct pour le trône de France, si il y en avait encore un. » Et il se rassit. Lin jeta un regard empli de haine au siège de Charles et à la femme en noir et retourna s'asseoir à son siège.

« Je retourne au cockpit, dit Marck, je vais essayer de contacter quelqu'un. » Mais la voix éteinte qui avait dit cela ne laissait aucun espoir de réussite. L'avant de l'avion se vida alors peu à peu et les trois compères suivirent le mouvement.

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